La spectaculaire reconstruction de l’économie sud-coréenne après la fin de la guerre de Corée en 1953, qualifiée de « miracle sur le fleuve Han » n’est pas due au libre-marché, mais bien à une très forte implication de l’Etat dans l’économie, au profit de grandes firmes. Supervision du développement économique par la bureaucratie, crédits octroyés de manière discrétionnaire, substitutions d’importations… Sous la houlette de Rhee Syngman, puis de Park Chung-Hee, l’Etat se met pleinement au service des « chaebols ». Mais l’ascension de ces grands groupes a aussi une face sombre, celle d’une violente répression politique et syndicale.
Le 5 février dernier, Lee Jae-Yong, vice-président du groupe Samsung, sortait du Tribunal Central de Séoul sous le feu nourri des photographes. L’air grave, le regard bas, l’homme d’affaires ne répond à aucune des questions, pourtant abondantes, posées par les journalistes. Contrairement aux apparences, M. Lee est sorti vainqueur de son procès. Accusé de fraude comptable dans le rachat d’une entreprise en 2015, le Parquet a estimé qu’il n’y avait pas « intention de nuire aux actionnaires » et l’a finalement acquitté. Ce n’est pas la première fois que Lee Jae-Yong passe entre les mailles de la justice coréenne : en août 2022, après être resté dix-huit mois en prison suite au scandale Choi Soon-Sil, il avait obtenu une grâce présidentielle présentée par l’exécutif comme une mesure d’utilité publique dans un contexte de crise.
L’impunité dont jouissent les chaebols, ces gigantesques conglomérats familiaux, révèle non seulement leur collusion avec la classe dirigeante mais également la place considérable qu’ils occupent dans l’économie sud-coréenne. En 2022, les actifs des quatre plus grands groupes – c’est-à-dire SK, Samsung, Hyundai et LG – représentaient 52,9% du total des actifs des trente premiers chaebols. Ce sont ces firmes qui, il est vrai, ont tiré le pays hors du sous-développement à partir de la fin des années 1960. Ayant très tôt réalisé des économies d’échelle leur permettant de réduire les coûts de production, elles ont rapidement gagné en compétitivité et se sont imposées en leader sur les marchés internationaux de l’électronique, de la métallurgie, des équipements mécaniques ou encore de la construction navale. Grâce à leur dynamisme, elles sont parvenues à élargir leur activité et à s’implanter dans de nouveaux secteurs. Progressivement, les champions sud-coréens prennent la forme de grands conglomérats transnationaux, maîtrisant l’ensemble de la chaîne de production et disposant de maisons de commerce puissantes.
Bien que les médias dominants et les économistes libéraux érigent le « miracle sur le fleuve Han » en modèle de réussite, celui-ci n’est en aucun cas le résultat des mécanismes de marché ou de la concurrence libre et non faussée.
Bien que les médias dominants et les économistes libéraux érigent le « miracle sur le fleuve Han » en modèle de réussite, celui-ci n’est en aucun cas le résultat des mécanismes de marché ou de la concurrence libre et non faussée. L’essor fulgurant des chaebols est en réalité le fruit de l’implication directe et constante de l’Etat dans l’activité économique. Par les privilèges et les avantages qui sont distribués aux grandes entreprises, l’expansion économique de la Corée du Sud s’accompagne d’une tendance à la concentration du capital dans les principaux secteurs industriels qui portent la croissance. Déjà en 1968, 12,5% des entreprises créaient 65% de la valeur ajoutée nationale [1]. De ce double mouvement – croissance et concentration du capital – naît une structure oligopolistique qui caractérise toujours aujourd’hui l’économie du pays. Toutefois, le dirigisme étatique n’est pas seul en cause dans l’émergence des conglomérats. L’héritage de la période coloniale, l’accumulation primitive du capital qui caractérise l’après-guerre et la répression du mouvement ouvrier sous Park Chung-Hee concourent également à l’édification de véritables empires industriels et commerciaux.
La reconstruction au profit des chaebols
L’essor des chaebols prend d’abord racine dans la période de reconstruction du pays, sous la présidence de Rhee Syngman. Son passage à la tête de l’Etat (1948-1960) constitue une période d’accumulation primitive du capital, au sens donné par Marx dans le Livre I du Capital, c’est-à-dire la captation non-capitaliste, et parfois extra-économique, du capital. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le soutien japonais à l’économie coréenne se dérobe et la bourgeoisie se trouve alors en grande difficulté. Poursuivre l’industrialisation entamée avant-guerre nécessite un apport de capital massif, d’autant plus que les infrastructures productives connaissent de fortes destructions au moment de la guerre de Corée (1950-1953). La sortie de guerre est donc un temps de réappropriation du capital par une fraction privilégiée de la classe possédante. En effet, les politiques protectionnistes conjuguées aux avantages octroyés par l’Etat à certaines grandes entreprises (taux d’intérêts avantageux, exonérations fiscales, droits exclusifs à l’export ou à l’import) ont engagé l’économie sud-coréenne sur la voie du monopole en favorisant l’accumulation du capital pour une poignée d’industriels privilégiés.
En donnant la priorité aux entreprises disposant d’infrastructures et d’équipements fonctionnels pour l’affectation de l’aide matérielle, l’Etat renforce les inégalités entre les grandes firmes proches du pouvoir, ayant pu racheter à bas prix les moyens de production japonais, et les PME.
Plus spécifiquement, en donnant la priorité aux entreprises disposant d’infrastructures et d’équipements fonctionnels pour l’affectation de l’aide matérielle, l’Etat renforce les inégalités entre les grandes firmes proches du pouvoir, ayant pu racheter à bas prix les moyens de production japonais, et les PME. De gigantesques cartels, comme la Korea Textile Association, peuvent alors se former et noyauter les marchés du textile et de l’agroalimentaire. A la fin des années 1950, 19% des producteurs textiles détenaient 89% des parts de marché. Dans l’industrie du sucre, 2% des producteurs et des raffineurs s’étaient accaparés 92% du marché sur la même période [2]. Malgré tout, il faut rappeler que les politiques économiques préférentielles menées par Rhee Syngman créent peu de conglomérats à partir de firmes nouvelles. En réalité, elles revitalisent simplement des entreprises apparues dans la collaboration avec le Japon et qui se trouvent profondément déstabilisées par la disparition du colonisateur.
Le poids de la période coloniale
Les économistes qui se sont penchés sur l’industrialisation coréenne font généralement peu de cas de la période coloniale (1910-1945) et de son héritage économique. Les destructions occasionnées dans les premières années de la libération et la perte des pôles industriels situés au nord du 38e parallèle ont, il est vrai, rendu le capital fixe japonais fort peu mobilisable après le départ du colon. Pourtant, le développement capitaliste réalisé sous la tutelle japonaise détermine fortement la structure et la trajectoire de l’économie sud-coréenne après la Seconde Guerre mondiale. En effet, bien que la chute de l’empire mette un coup d’arrêt à cet élan, la Corée connaît une première phase d’industrialisation, sous l’impulsion nippone, entre la fin de la Première Guerre mondiale et le début de la seconde guerre sino-japonaise. En l’espace de vingt ans, une bourgeoisie nationale fait son apparition et prospère en étroite collaboration avec les autorités coloniales. Carter Eckert, historien à Harvard et spécialiste de la Corée, prend l’exemple de la dynastie des Kim, installée dans la région du Gochang, et dont l’un des membres fonde la Kyongsong Spinning and Weaving Company en 1919 grâce au soutien d’hommes d’affaires japonais. S’étant considérablement développée avant la guerre, l’entreprise familiale prend le nom de Kyeongbang et devient un chaebol de premier plan après 1945.
La famille Kim n’est pas un cas isolé. Nombre d’entrepreneurs ayant fait fortune sous Park Chung-Hee (1962-1979) ont réalisé « leurs premières expériences des affaires dans le monde du capitalisme colonial d’avant 1945 » [3]. D’après les travaux de Kim Kyu-Hyun, environ 60% des fondateurs des cinquante plus grands chaebols coréens auraient eu au moins une expérience d’entreprise pendant la période coloniale. Il en est ainsi pour Lee Byung-Chul, fondateur de Samsung qui ouvre sa société de négoce en 1938 avant d’étendre largement ses activités après 1945 (agroalimentaire, textile, etc.). Pour mener ses réformes économiques et mettre au point une stratégie industrielle cohérente, Park Chung-Hee s’est donc entouré de capitaines d’industrie chevronnés, capables de lui prodiguer des conseils et des recommandations adaptées à chaque situation.
La période coloniale fait également figure de modèle ou de cadre pour le développement industriel de la Corée du Sud après la Seconde Guerre mondiale. En établissant sa domination sur la Corée, le Japon y a importé les structures spécifiques de son capitalisme. Dès les premiers temps de la Révolution de Meiji, celui-ci s’est caractérisé par un développement monopolistique [4]. L’influence japonaise sur le développement industriel sud-coréen s’effectue donc sur le mode de la « dépendance au sentier ». Puisque la première industrialisation s’était déroulée par homologie avec le capitalisme japonais, la seconde s’est inscrite spontanément dans sa continuité ; tout changement de cap pouvant être considéré comme difficile ou hasardeux. Le colonialisme a opéré une forme de conditionnement originel qui a façonné la structure productive et les rapports sociaux coréens, non seulement entre les travailleurs et le patronat, mais également entre ce dernier et l’appareil d’Etat.
« Les capitalistes coréens ont emportée avec eux dans le monde d’après-guerre l’idée que la dictature est à la fois économiquement efficace et profitable ».
L’interventionnisme étatique, la concentration du capital et de la production dans les mains de quelques familles d’entrepreneurs, ou la priorité donnée aux exportations pour tirer la croissance sont autant de traits caractéristiques de l’économie coréenne qui s’inscrivent dans la continuité du capitalisme colonial. Par ailleurs, la prospérité des chaebols sous le régime autoritaire de Park Chung-Hee n’a rien de surprenant si l’on considère que certains d’entre eux naissent sous la domination du Japon. En suivant Carter Eckert, il est possible d’affirmer que « la sagesse politique que les capitalistes coréens ont emportée avec eux dans le monde d’après-guerre reposait sur l’idée que la dictature est à la fois économiquement efficace et profitable ».
L’Etat au service des conglomérats
En considérant l’industrialisation sud-coréenne dans sa profondeur historique, c’est-à-dire en n’écartant pas sa première phase pré-Seconde Guerre mondiale, l’action individuelle de Park Chung-Hee ne peut plus être considérée comme seul facteur du « miracle sur le fleuve Han ». Il n’en tient pas moins un rôle déterminant car, si les germes de la réussite ont été semés avant son accession au pouvoir, il a fallu l’intervention de l’Etat et de sa bureaucratie pour qu’elle puisse advenir. La stratégie de Park est duale. Elle consiste d’abord en une politique de substitution aux importations qui passe par la création d’entreprises nationales compétitives et rentables. Toutefois, construire de toutes pièces un tissu industriel efficace exige de stimuler, dans le même temps, la demande globale (c’est-à-dire la réunion de la demande domestique et extérieure), afin que la production puisse trouver des débouchés et que les profits soient effectivement réalisés. Substitution à l’importation et effort à l’exportation sont donc des constantes de la politique industrielle sud-coréenne jusqu’à la fin des années 1970.
Le rationnement et l’attribution sélective du crédit, l’accès privilégié aux emprunts étrangers garantis par l’Etat, les subventions aux exportations ou encore les avantages fiscaux sont autant de leviers actionnés par l’Etat pour engager les industriels sur la voie de la croissance.
Pour la mettre en œuvre, l’Etat apporte un soutien sans faille aux entreprises déterminées à investir dans des projets certes coûteux et risqués, mais offrant des perspectives de gains attrayantes. Le rationnement et l’attribution sélective du crédit, l’accès privilégié aux emprunts étrangers garantis par l’Etat, les subventions aux exportations ou encore les avantages fiscaux sont autant de leviers actionnés par l’Etat pour engager les industriels sur la voie de la croissance. Néanmoins, pour assurer l’efficacité de son implication dans l’économie, celui-ci doit veiller à ce que les investissements soient réalisés de manière productive. Dès lors, la bureaucratie devient un instrument de surveillance et d’encadrement du secteur privé. En l’absence des effets incitatifs et sélectifs du marché, « le pouvoir discrétionnaire de la bureaucratie s’exerce de telle sorte que les ressources sont attribuées à des entreprises qui en font un usage suffisamment productif » [5].
L’industrialisation, telle qu’elle est menée en Corée du Sud, fait donc naître une tendance au monopole. En effet, en favorisant certaines firmes au détriment des autres, Park Chung-Hee alimente volontairement une dynamique de concentration du capital devant aboutir à l’émergence de grands groupes qui, par leur taille, peuvent réaliser des économies d’échelle et s’imposer sur les marchés étrangers. Tout en jugulant au maximum la propension des chaebols à la rente improductive, le dirigeant sud-coréen cherche à constituer de véritables champions nationaux dominant leur secteur d’activité. Dans cet esprit, le gouvernement concentre ses efforts, à partir de janvier 1973, sur une poignée de secteurs clés comme la pétrochimie, la construction navale, les industries sidérurgiques ou l’électronique. Par un processus politique de sélection, les aides et les subventions octroyées par l’Etat ciblent les entreprises les mieux capables de produire en grande quantité et à moindre frais pour satisfaire les exigences d’exportations. L’Etat crée ainsi une concurrence pour la ressource entre un petit nombre d’acteurs afin de bénéficier de ses vertus incitatives tout en renforçant la structure oligopolistique, seule à même de générer des économies d’échelles et de rendre les chaebols compétitifs sur les marchés internationaux.
L’alliance de la matraque et du capital
Toutefois, l’action de l’Etat en faveur des chaebols n’est pas simplement d’ordre économique. La fuite en avant vers la croissance, relancée avec plus de force à partir de 1973, induit l’accumulation du capital – c’est-à-dire le réinvestissement productif de la survaleur –, ce qui n’est possible que par l’accroissement (ou du moins le maintien) des profits. Dès lors, il devient indispensable d’instaurer des conditions politiques et sociales favorables à leur formation, donc à l’extorsion de la survaleur. Sans négliger les facteurs militaires et géopolitiques qui l’ont également motivé, le durcissement du régime de Park Chung-Hee au tournant des années 1970 doit être appréhendé à l’aune des nécessités capitalistes.
A partir de 1969, l’économie sud-coréenne entre dans une phase de récession au cours de laquelle un grand nombre de chaebols menace de faire faillite sous le poids de la dette. En parallèle, l’industrialisation du pays a atteint un stade suffisamment avancé pour permettre la formation d’une conscience de classe parmi les travailleurs coréens [7]. Le début des années 1970 voit alors se multiplier les initiatives syndicales, comme au Peace Market de Séoul où se crée, en totale illégalité, le Syndicat des travailleurs textiles de Chonggye [8]. Enfin la crise économique, couplée à la prolétarisation des populations rurales, pose les fondements d’une alliance entre les classes moyennes et les ouvriers qui se matérialise par la création, en avril 1971, du Conseil populaire pour la préservation de la démocratie, une coalition progressiste qui rassemble des étudiants, des associations catholiques et des ouvriers urbains.
Grâce à l’arsenal répressif déployé par Park Chung-Hee à partir de 1972, les conglomérats disposent d’un climat politique et social favorable au renforcement de l’exploitation ouvrière, à l’accroissement des profits et, par conséquent, à leur expansion économique.
Dans le même temps, l’opposition social-démocrate à Park Chung-Hee, incarnée par le Nouveau Parti Démocratique (NPD), gagne du terrain dans les urnes. Défenseur de la taxation du capital, de la réduction du temps de travail, de l’augmentation des salaires, et partisan d’une meilleure redistribution des richesses, le leader du NPD, Kim Dae-Jung, s’impose rapidement comme le principal rival du président sortant pour les élections de 1971. Bien qu’il les perde largement, son parti remporte le mois suivant 43,6% des sièges aux élections législatives, c’est-à-dire suffisamment pour s’opposer à une révision constitutionnelle qui permettrait à Park de renouveler une nouvelle fois son mandat. Plus fondamentalement, la base sociale sur laquelle s’appuie le parti, en portant des revendications contraires aux intérêts de la bourgeoisie sud-coréenne, menace de perturber la réalisation du profit, à un moment où celle-ci est déjà largement compromise par la crise.
Alors que l’agitation se répand dans les universités comme sur les lieux de travail, Park Chung-Hee instaure une nouvelle constitution, dite de Yusin, en octobre 1972. Par ce coup de force, il parvient à concentrer l’ensemble des pouvoirs, à interdire les organisations professionnelles autres que la Fédération des Syndicats Coréens (relais officiel de l’exécutif et du patronat dans la classe ouvrière) et à renforcer la répression politique. Celle-ci ne s’exerce pas seulement par le truchement de la police mais également par l’action continue de la Korean Central Intelligence Agency (KCIA), qui travaille en étroite collaboration avec les chaebols pour infiltrer les collectifs de travailleurs et repérer les dissidents du régime. Ainsi muselée, la société civile est incapable de s’opposer à la mise au pas des travailleurs par la compression des salaires et par l’augmentation du temps de travail. Grâce à l’arsenal répressif déployé par Park Chung-Hee à partir de 1972, les conglomérats disposent d’un climat politique et social favorable au renforcement de l’exploitation ouvrière, à l’accroissement des profits et, par conséquent, à leur expansion économique. La férocité avec laquelle la bourgeoisie coréenne s’est acharnée contre le mouvement ouvrier dans les années 1970-1980 a plongé durablement les travailleurs dans un état quasi neurasthénique qui les a empêchés de reformer des syndicats puissants. Il aura fallu attendre le 29 mai 2024 pour que 28 000 salariés du groupe Samsung entrent en grève ; une première dans l’histoire de la firme.
Notes :
[1] Byung-Kook Kim, Ezra F. Vogel (dir.), The Park Chung Hee Era, The Transformation of South Korea, Cambridge, Harvard University Press, 2011
[2] Jong Won Lee, « Industrial Policies, Chaebols, and Market Reform Agenda in Korea », dans The Journal of East Asian Affairs, volume 20, n°1, 2006
[3] Carter J. Eckert, Offspring of Empire, The Koch’ang Kims and the Colonial Origins of Korean Capitalism, 1876-1945, Seattle, University of Washington Press, 1991
[4] H. Kohachiro Takahashi, Du féodalisme au capitalisme, problèmes de la transition, Paris, Société des Etudes Robespierristes, 1982
[5] Leroy P. Jones, Il Sakong, Government, Business, and Entrepreneurship in Economic Development: The Korean Case, Cambridge, Harvard University Press, 1980
[6] Hagan Koo, Korean Workers, The Culture and Politics of Class Formation, Ithaca, Cornell University Press, 2001
[7] John Minns, « The Labour Movement in South Korea », dans Labour History, Liverpool University Press, n°81, novembre 2001