« La levée du confinement peut conduire à la reprise de l’épidémie » – Entretien avec Odile Launay

Odile Launay
Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin © France 24

Odile Launay est infectiologue, chercheuse au sein du Centre d’Investigation Clinique Cochin-Pasteur. Elle est aussi membre du consortium COCONEL, lancé à l’initiative de l’Agence nationale de la recherche dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Elle a accepté de répondre à nos questions sur l’évolution de l’épidémie, sa gestion par les pouvoirs publics et la situation à laquelle nous serons confrontés dans les prochaines semaines. Entretien réalisé par Léo Rosell.


LVSL – L’épidémie de coronavirus continue à sévir dans le monde, et le nombre de morts en France augmente chaque jour. Malheureusement, le pic semble encore loin d’avoir été atteint. Quelles sont les prévisions des spécialistes ? À quoi doit-on s’attendre dans les prochaines semaines ?

Odile Launay – Précisons d’abord que le pic épidémique correspond à l’incidence la plus élevée enregistrée pour une maladie infectieuse. Il peut donc être estimé avec précision uniquement a posteriori, lorsque l’incidence de l’infection commence à décroître. Concernant le COVID-19, on s’attend à un pic épidémique dans les jours qui viennent, puisque le confinement commence à faire baisser le nombre de nouvelles infections.

Après trois semaines de confinement, on voit en effet baisser le nombre d’hospitalisations et le nombre d’hospitalisations en unité de soins intensifs. Cela devrait donc correspondre à un pic épidémique qu’on pourra potentiellement estimer autour du 4 avril, en tout cas pour ce qui est de la région parisienne, puisque ce pic a pu être atteint un peu plus tôt pour les régions du Grand Est.

« Les prochaines semaines dépendront beaucoup de la façon dont on va pouvoir mettre en place le déconfinement, en particulier en termes de masques et de capacité de tests. »

Pour les prochaines semaines, va d’abord se poser la question de la sortie du confinement, puisque l’épidémie a besoin, pour continuer à exister, que le virus se transmette d’individu à individu. De ce fait, si le confinement est levé et que les mesures nécessaires pour éviter la transmission du virus sont réunies, à savoir le port de masques, la détection précoce des cas permettant de les isoler et la distanciation sociale, mais qu’elles ne sont pas suffisamment respectées, il y aurait un risque important de voir à nouveau circuler le virus, ce qui pourrait provoquer une reprise de l’épidémie. Les prochaines semaines dépendront donc beaucoup de la façon dont nous mettrons en place le déconfinement, en particulier en termes de masques et de capacité de tests.

LVSL – Des annonces alarmistes font état du risque de mutation du virus, qui pourrait le rendre encore plus mortel. De même, de nouvelles vagues sont envisagées dans les prochains mois. Selon-vous, ces scénarios-catastrophes sont-ils envisageables, ou est-il trop tôt pour pouvoir le dire ?

O. L. – Le scénario catastrophe, nous y sommes déjà puisque nous n’avions jamais eu autant de patients en réanimation en France, et que cette situation se voit partout dans le monde. C’est pourquoi il est difficile de penser à un scénario encore plus grave et plus catastrophique que celui auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Cependant la levée du confinement peut conduire à la reprise de l’épidémie.

« Il est très probable qu’il y ait des nouvelles vagues, dans la mesure où le virus ne va pas s’arrêter de circuler avant qu’un vaccin soit disponible. »

Par rapport au risque de mutation du virus, celui-ci est possible mais jusqu’à présent le virus n’a pas muté. Le virus qui circule actuellement est déjà très contagieux, se transmet facilement et il ne semble donc pas avoir à muter pour s’adapter davantage à l’homme. et devenir potentiellement plus mortel. Il faut aussi garder à l’esprit qu’une mutation pourrait tout aussi bien créer un virus moins grave …

La problématique des nouvelles vagues est différente. Tout d’abord, il est très probable qu’il y ait des nouvelles vagues, dans la mesure où le virus ne va pas s’arrêter de circuler avant qu’un vaccin soit disponible. Si l’on parvient à la sortie du confinement à restreindre et à limiter la diffusion du virus, nous pourrions envisager de retarder la survenue d’une seconde vague à la rentrée prochaine. C’est tout à fait possible.

Si la sortie du confinement ne permet pas de limiter sa diffusion, nous pourrions alors nous attendre à une nouvelle vague plus précoce. Les premières données aujourd’hui disponibles montrent en effet qu’une très faible proportion de la population a été infectée par le virus dans les régions de France les plus touchées (région du Grand Est et Île de France), et qu’il reste donc de nombreuses personnes pouvant être infectées par la suite.

LVSL – Dans ce contexte, l’absence de vaccin et de traitement pour ce nouveau virus semble renforcer une situation déjà très anxiogène. Quel regard portez-vous sur les espoirs et les interrogations suscités au sein de la population par les débats sur l’efficacité potentielle du traitement à l’hydroxychloroquine ? Peut-il au moins constituer une réponse à court terme, faute de mieux ? Y a-t-il d’autres pistes de traitement suscitant l’espoir à court terme ?

O. L. – Nous sommes confrontés à un nouveau virus. Il y avait eu des émergences précédemment, avec des coronavirus, mais elles n’avaient pas conduit à la mise au point de traitement ou de vaccin contre ce type de virus. Aujourd’hui, il est donc nécessaire et urgent de reprendre les recherches pour un traitement efficace. C’est très important, en particulier pour le traitement des formes les plus graves.

Les approches en cours sont de deux types. La première vise à développer des antiviraux, qui s’attaquent directement au virus pour éviter sa réplication, limiter le risque de diffusion dans l’organisme ainsi que le risque de transmission. La deuxième se tourne davantage vers la recherche de médicaments qui agiraient sur l’immunité, puisqu’il semble que l’aggravation que l’on observe dans un deuxième temps chez les personnes infectées, et qui est responsable des problèmes respiratoires très sévères, serait liée à des réponses immunitaires exacerbées et inadaptées, sans que l’on sache encore précisément pourquoi certaines personnes en présentent plus que d’autres.

« L’hydroxychloroquine pourrait permettre d’éviter certaines hospitalisations. »

Pour ce qui est de l’hydroxychloroquine, c’est une question plus difficile, car il ne s’agit pas d’un médicament qui va agir directement sur la réplication du virus. Par contre, en modifiant le PH, c’est-à-dire l’acidité de la cellule dans laquelle le virus se multiplie, il peut avoir une action antivirale, ce qui a bien été montré sur des cultures de virus in-vitro, mais reste, en revanche, à démontrer dans le cas d’une utilisation médicamenteuse. Il a aussi un effet immunomodulateur, qui stimule ou freine les réactions du système immunitaire.

Le problème est que les données aujourd’hui publiées ne sont pas sur un plan méthodologique celles que l’on pourrait attendre et qui sont exigées pour permettre de recommander l’utilisation d’un médicament dans une nouvelle indication. C’est pourquoi, personne ne peut pas dire que l’hydroxychloroquine n’a aucun effet, mais nous restons malheureusement encore limités dans la possibilité d’interpréter ces données. Il est très probable que le rôle de ce médicament intervienne en amont, c’est-à-dire sur des personnes qui n’ont pas encore développé de formes sévères. Ce médicament pourrait permettre dans ce cas-là d’éviter certaines hospitalisations.

L’usage ou non de ce traitement fait l’objet de débats au sein du corps médical. En fonction de l’avis et de la perception de chaque médecin, on peut considérer que ce médicament a un intérêt certain, tandis que d’autres plus attentifs aux questions méthodologiques considèrent qu’il n’y a pas encore suffisamment d’éléments pour proposer ce médicament.

Pour ce qui est des vaccins, c’est évidemment la piste de recherche indispensable pour pouvoir immuniser une grande partie de la population, en particulier pour celles et ceux qui ont le plus de risques de faire des complications. Là encore, le vaccin est au tout début de son développement, et on ne peut espérer avoir un vaccin avant au mieux une année, voire un an et demi, et encore, ce serait vraiment exceptionnel de pouvoir développer un vaccin aussi rapidement.

Toujours est-il que dans les études menées aujourd’hui, seulement 76% des personnes interrogées – 61 % chez les 26-35 ans –, accepteraient de se faire vacciner avec un vaccin pour le coronavirus, alors que l’on est à la période la plus aiguë de l’épidémie.

LVSL – Cette crise a aussi suscité la créativité de chacun, des masques de plongée Décathlon transformés en respirateurs aux innombrables tutoriels pour créer ses propres masques. De nombreux élans de solidarité sont aussi apparus, pour rendre le confinement plus supportable. Les applaudissements aux balcons chaque soir pour rendre hommage aux personnels soignants ont donné de belles images de communion, diamétralement opposées à celles de la répression subie par les professionnels de santé il y a quelques mois seulement. Croyez-vous que cela annonce une revalorisation sociale de ces professions en voie de précarisation depuis de trop nombreuses années ?

O. L. – C’est vrai que cette crise et ces réactions mettent en avant l’importance d’un système de soin de qualité dans notre société. Les professions de santé ont en effet été beaucoup dévalorisées au cours des dernières années, en particulier à l’hôpital public.

« Il y a une vraie prise de conscience de la part de la population générale mais aussi de la part de nos dirigeants, de l’importance d’avoir un système de santé qui soit fonctionnel. »

En tout cas, les conditions matérielles des personnels soignants – en particulier des infirmières et des aides-soignants – avaient été de façon assez générale dégradées, suscitant des mouvements sociaux de grande ampleur depuis plus d’un an, ayant débuté dans les services d’urgences. Cette situation provenait d’une part de l’augmentation du nombre de patients arrivant aux urgences, en raison en particulier d’un manque de médecins généralistes, et d’autre part des difficultés de niveau de vie pour ces personnels, surtout en région parisienne où le coût de la vie est plus élevé.

On l’a vu, le gouvernement a fait des annonces dans ce sens. Je crois qu’il y a une vraie prise de conscience de la part de la population générale mais aussi de la part de nos dirigeants, de l’importance d’avoir un système de santé qui soit fonctionnel et de la façon dont les professionnels de santé répondent aujourd’hui à l’urgence, devant parfois prendre des risques très importants.

En effet, les personnels de santé, en particulier au début de l’épidémie face au manque de moyens de protection, ont été massivement infectés, et certains ont développé des formes sévères, voire sont décédés, des drames que l’on a pu voir aussi dans d’autres pays.

LVSL – Le 22 mars dernier, vous avez signé avec 572 autres médecins hospitaliers une lettre intitulée « Nous aider, c’est respecter strictement le confinement ». Adressée au président de la République Emmanuel Macron et au gouvernement, il s’agissait d’un appel à « un respect strict des mesures de confinement à domicile, accompagné d’une communication plus explicite ». Vous pointiez du doigt la désinvolture de certains vis-à-vis des mesures de confinement prises à la légère, mais aussi le manque de clarté de la part des autorités, qui d’un côté appellent au confinement en culpabilisant ceux qui ne le respectent pas, et de l’autre incitent les Français à continuer à aller au travail. N’y a-t-il pas là en effet une incohérence ?

O. L. – Le confinement est quelque chose de tout à fait inédit. Nous n’avions jusqu’ici jamais eu recours au confinement en France et dans la majorité des pays, pour contenir une maladie infectieuse. Cela s’est avéré difficile pour la population de comprendre que ce confinement était vraiment important.

Peut-être que maintenant, avec les chiffres de la baisse du nombre de cas grâce au confinement, les gens comprennent mieux les mesures qui ont été mises en place à un moment où l’on voyait augmenter fortement le nombre de cas et le nombre de cas graves en réanimation, avec une grande inquiétude sur la capacité de nos structures de réanimation à prendre en charge nos malades.

Ce fut donc compliqué de mettre en place ce confinement, d’autant plus qu’il s’agit d’une mesure qui a été mise en place pour garantir au maximum la santé de nos concitoyens, mais qui a nécessairement des répercussions économiques très importantes, avec une économie quasiment à l’arrêt.

« Le confinement peut être plus ou moins facile à vivre selon les conditions dans lesquelles il est vécu. »

Dans ce contexte, on a finalement vu que nos gouvernants oscillaient entre l’importance du confinement et la nécessité de maintenir une certaine vie économique, une attitude qui a parfois pu paraître un peu incohérente, et qui n’a pas aidé à ce que la population comprenne bien l’importance de ce confinement et l’applique de façon très rigoureuse.

Il faut comprendre aussi que le confinement peut être plus ou moins facile à vivre selon les conditions dans lesquelles il est vécu, et qu’il est évidemment beaucoup plus difficile pour des gens qui habiteraient très nombreux dans des petites surfaces, sans possibilité de sortie. C’est ce que montrent en tout cas les résultats de l’étude COCONEL, menée par un consortium de chercheurs sur les effets et la perception du confinement. Cet impact est en effet socialement différencié. Il contribue à creuser des inégalités sociales existantes, notamment en lien avec l’isolement, mais aussi la promiscuité, en particulier dans les banlieues modestes.

Après dix jours de confinement, un Français sur cinq disait connaître des difficultés financières dues au confinement. Cette proportion atteint même 54 % lorsque le chef de ménage est artisan, contre 30 % pour les enquêtés dont le chef de ménage est ouvrier, et 14 % pour les cadres.

Pour ce qui est des opinions à l’égard du confinement, sa nécessité fait consensus. 88 % des personnes interrogées estiment qu’il s’agit du seul moyen efficace pour lutter contre l’épidémie, et 93 % jugent qu’il devra durer encore plusieurs semaines pour être efficace.

Deux Français sur trois critiquent par ailleurs la stratégie globale de contrôle de l’épidémie, surtout en milieu populaire : 66 % des enquêtés estiment que le confinement est la conséquence du manque de moyens hospitaliers, et 50 % pensent qu’il aurait pu être évité par le port du masque généralisé. Ces opinions se révèlent très contrastées selon la catégorie socioprofessionnelle des enquêtés. Par exemple, plus de 80 % des ouvriers mettent en cause le manque de moyen hospitaliers, contre 49 % des cadres supérieurs et professions libérales.

LVSL – Peut-on aussi évaluer les effets psychologiques du confinement dans la population ?

Oui. La deuxième vague de l’étude montre qu’après deux semaines de confinement, les trois quarts des adultes ont des problèmes de sommeil, dont la moitié sont apparus avec le confinement. Encore une fois, cet impact est socialement différencié, mais il est aussi particulièrement aigu chez les jeunes adultes.

Cela souligne la dimension probablement traumatique de cette situation. D’ailleurs, 37 % des enquêtés présentent des signes de détresse psychologique, un taux particulièrement élevé chez les jeunes hommes, et au sein des milieux défavorisés.

Enfin, relevons qu’1 % des enquêtés déclare avoir eu une infection au COVID-19 confirmée par un test biologique ou un médecin, que 9 % pensent avoir déjà été infectés sans que cela ait été confirmé, et que les personnes qui rapportent avoir été infectées présentent plus souvent des signes de détresse psychologique.

Effets psychologiques coconel

LVSL – Le gouvernement essuie de nombreuses critiques, pointant du doigt son impréparation, et la timidité de mesures adoptées au compte-gouttes. De nombreux élus et acteurs de la vie politique française envisagent même des actions juridiques mettant en cause la responsabilité du gouvernement. Pensez-vous néanmoins que la gestion de la crise par le gouvernement est adaptée à la situation ? Quelles auraient été les mesures les plus efficaces pour enrayer au plus vite l’épidémie ?

O. L. – C’est difficile, alors que nous sommes toujours en plein milieu de la crise, de faire des critiques, qui commencent déjà à s’afficher, en particulier au sein de l’opposition. Il sera toujours temps de tirer les leçons – et j’espère que l’on en tirera – de ce que l’on est en train de vivre aujourd’hui. De fait, nous n’avions jamais été confrontés à une telle épidémie depuis de très nombreuses années.

Nous aurions pu bien sûr anticiper un peu plus, notamment en voyant ce qu’il se passait en Chine – et dans une moindre mesure en Italie, avec un décalage beaucoup plus réduit –, en particulier sur l’achat des masques. La France avait acheté plus d’un milliard de masques au moment de la grippe H1N1 en 2009, et puis finalement ces masques n’ont pas été utilisés puisque cette épidémie eut des conséquences moins graves que celle que nous vivons, et la France avait décidé de ne plus renouveler ce stock stratégique. Il avait plutôt été prévu de compter sur une production locale en cas de crise. Or, cela n’a pas été rendu possible, ce qui a créé un retard à ce niveau-là.

« Pour ce qui est d’un confinement plus strict et surtout plus précoce, on peut en effet regretter le maintien des élections municipales, qui avait été particulièrement débattu. Je m’étais personnellement exprimée contre leur maintien. »

La même question se pose autour des tests. Certains pays ont eu un recours massif aux tests, notamment la Corée du Sud. Certes, ces pays ont des régimes très différents du nôtre, mais là aussi, nous avons mis trop de temps, et pris du retard dans la distribution des tests, qui ne sont pas faisables à très grande échelle. Nous espérons que cela sera le cas pour la phase de déconfinement.

Pour ce qui est d’un confinement plus strict et surtout plus précoce, on peut en effet regretter le maintien des élections municipales, qui avait été particulièrement débattu. Je m’étais personnellement exprimée contre leur maintien. Maintenant que c’est de l’histoire ancienne, je laisse le débat sur la responsabilité de ce maintien aux politiques. Et encore une fois, cela a dû être une décision difficile à prendre pour le gouvernement.

Quand on regarde ce qu’il s’est passé dans d’autres pays, il semblerait que nous ayons pris des mesures relativement précoces et assez strictes. Je pense en tout cas que le retard pris sur l’approvisionnement en masques et en tests a eu des conséquences plus néfastes que l’absence de confinement plus précoce, même s’il aurait pu être appliqué deux ou trois jours avant.

LVSL – L’absence de stock stratégique de masques, la réduction du nombre de lits dans les hôpitaux ou encore la délocalisation de chaînes de production de médicaments et de matériel médical ont fait l’objet d’arbitrages budgétaires et de choix politiques dénoncés depuis longtemps par les soignants, et dont le pays paye le prix cher aujourd’hui. Le président de la République a répété plusieurs fois qu’il y aurait un avant et un après cette crise, laissant entendre qu’il investirait davantage dans l’hôpital public. Pensez-vous qu’il s’agit d’une véritable prise de conscience de la part de l’exécutif, ou bien d’une simple communication de crise ?

O. L. – À nouveau, il est difficile de dire aujourd’hui ce qui se fera dans les mois prochains. La France va être confrontée à une crise économique très importante.

La prise de conscience de l’importance de l’hôpital public est très claire. En revanche, pour ce qui est des moyens qui vont lui être attribués, il est encore trop tôt pour savoir ce qui va pouvoir être réellement faisable, dans le contexte de crise qui va être celui de la sortie de cette épidémie. D’ailleurs, on ne sait pas encore vraiment quand cela se fera, ni comment.

L’hôpital a donc été très clairement mis en avant, et je le répète, la prise de conscience de la part des politiques et de la part de la population générale semble évidente. Néanmoins, pour ce qui est des moyens, je pense que personne aujourd’hui ne peut y répondre. Les débats sur le financement de notre système de santé, sur le financement de la recherche thérapeutique, sur le financement de la vieillesse, sur le financement de crises sanitaires comme celle d’aujourd’hui, reviendront nécessairement sur la table.