Soulèvements en Thaïlande : le voisin chinois veille au grain

Rassemblement étudiant à Chang Mei ©GoodMondayShoot

La Cour Constitutionnelle thaïlandaise a blanchi le général putschiste Chan-o-Cha le 2 décembre dernier, lui permettant de conserver son poste de Premier Ministre. Des milliers de manifestants demandent son départ depuis le milieu de l’été, répondant à l’appel de leaders étudiants. Légitimé par les élections de 2019 qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir, Chan-o-Cha a organisé une répression féroce dans le pays avec la complicité de la monarchie. C’est tout ce système de collusion entre élites (ce que les Thaïlandais appellent l’Ammatayathipatai) que les manifestants thaïlandais entendent aujourd’hui mettre à bas. 


[Pour une mise en contexte la situation politique en Thaïlande, lire sur LVSL, du même auteur : « Une nouvelle victoire de la junte militaire libérale »]

Une remise à plat du système politique

Les manifestants, mobilisés malgré la forte répression[1]qui a franchi un nouveau seuil récemment avec l’utilisation de balles réelles faisant six blessés, réclament en effet un changement profond du système politique thaïlandais. L’instrumentalisation de la crise sanitaire, utilisée pour justifier l’interdiction des rassemblements malgré le faible nombre de cas recensés a participé à accroître la défiance envers le régime de Chan-o-Cha. Par ailleurs, à deux occasions en 20 ans, le pouvoir issu des élections a été confisqué par l’armée avec l’approbation du pouvoir royal. En 2006 et en 2014, l’arrivée à la tête de l’État de l’opposition – le frère puis la sœur Shinawatra – s’est soldé par un coup d’État et la reprise en main du gouvernement par les forces militaires.

Les hautes sphères de la société thaïlandaise, on le voit, s’arrogent donc le droit de se substituer au scrutin populaire si celui-ci ne sert pas ses intérêts, ceux d’une classe libérale urbaine et bourgeoise. Depuis la nouvelle constitution de 2016, les pouvoirs du roi – qui passe pourtant le plus clair de son temps en Bavière sans se soucier de son pays – ont été considérablement étendus tout comme ceux du Sénat. Les 250 membres de cette assemblée sont tous choisis par l’armée.

Manifestants exigeant la libération d’un leader du mouvement près de Bangkok, Thailand, 10 août 2020. REUTERS/Jorge Silva

Les trois principales demandes exprimées le 18 juin et plébiscitées par les manifestants ont donc logiquement été l’écriture d’une nouvelle constitution, la dissolution du Parlement et la fin de la répression des opposants. Cette dernière revendication intervient dans le contexte de l’état d’urgence – prorogé pour la 8ème fois jusqu’au 15 janvier– sous prétexte de lutter contre l’épidémie de COVID-19. Les dispositions les plus polémiques de cet état d’exception sont principalement l’interdiction de se rassembler en public mais aussi l’interdiction des « médias qui pourraient effrayer la population ou déformer la réalité »[2]. Enfin, les étudiants ont réclamé plus tardivement une réforme de la monarchie, jusqu’à ce que cela devienne la cause centrale des mobilisations ces dernières semaines.

Ce dernier point interpelle. La société thaïlandaise fait en effet partie des plus traditionnelles d’Asie, et la légitimité de la monarchie n’y est que peu remise en cause. Les manifestants désirent ainsi revenir sur l’extension des pouvoirs du roi actée en 2016. Si les manifestations sont soutenues par les classes rurales, ouvrières et les dirigeants syndicaux thaïlandais, les images des manifestations ont surtout montré que c’était la jeunesse urbaine qui se mobilisait fortement. La fracture sociologique avec les manifestations de 2014 est évidente; celles-ci étaient surtout composées de ruraux ou de « paysans urbains » [3]: « ces migrants de l’intérieur qui occupent des emplois non qualifiés dans la région de Bangkok tout en maintenant des liens forts avec leur village d’origine ». La sociologie de la contestation thaïlandaise a donc évolué pour toucher des couches différentes de la population, plus jeune et plus urbaine, aidée en cela par les technologies numériques. Le mouvement n’a pas de dirigeant défini si ce n’est un groupe d’étudiants à l’origine des trois demandes du 18 juin appelé « Free Youth ». 

La proximité chinoise, obstacle à de nouveaux développements politiques

La Thaïlande a une longue histoire récente de contestations comme en témoignent les affrontements entre partisans et opposants au coup d’État de 2006. Cependant, le gouvernement ne semble pas prêt à céder et les manifestations sont jusqu’ici restées sans écho. Les arrestations arbitraires sont légion comme celle d’Anon Nampa, avocat, ou Jutatip Sirikhan, leader étudiante, le 2 septembre. L’instrumentalisation de la justice est également dénoncée, qualifiée de « harcèlement judiciaire » par les manifestants. Les revendications les plus récentes des manifestants se sont notamment axées sur l’article 112 de la Constitution qui punit les crimes de “lèse-majesté”. Cet article a été massivement utilisé pour emprisonner les leaders de la révolte. L’intransigeance du pouvoir est renforcée par ses liens avec le régime chinois.

La Chine a en effet des intérêts économiques et politiques dans la région et la junte militaire thaïlandaise semble bien décidée à s’aligner sur l’agenda de Xi Jinping. De nombreux observateurs comme Arnaud Dubus[4], ancien correspondant de Libération à Bangkok, ont noté que le coup d’Etat de 2014 a signé un rapprochement fondamental entre les deux nations. D’un point de vue économique d’une part, le gigantesque projet de la Belt and Road Initiative (BRI) – les « Nouvelles Routes de la Soie » – pourrait en effet être contrarié par une alternance politique.

Cela s’était produit en 2018 quand le nouveau premier ministre de Malaisie Mahatir Muahamad avait bloqué des investissements liés à la BRI et dénoncé une forme de néocolonialisme chinois. En 2017, la construction de la ligne de chemin de fer transnationale voulue par la Chine et traversant la Thaïlande a été mise en place au forceps par la junte. Beaucoup ont en effet vu un traitement de faveur dans l’absence d’appel d’offres menant à l’attribution du projet à une entreprise d’État chinoise et l’impossibilité d’examen du projet par l’organe habituellement compétent. Arnaud Dubus note également que « Plusieurs économistes ont souligné que la Thaïlande n’avait pas grand-chose à gagner économiquement dans ce projet (à propos d’un autre projet d’aménagement chinois en Thaïlande, NDLR) […] Là encore, la junte semble vouloir gagner les faveurs de Pékin, même si les bénéfices pour la Thaïlande sont limités »[4].

Poignée de main entre Chan-o-Cha et Xi Jinping lors d’une rencontre bilatérale à Pékin, 2014, © Reuters

Le volet militaire a également soudé la coopération avec la Thaïlande avec l’achat de nombreux engins et des entraînements communs des deux armées. L’achat récent par la Thaïlande de deux sous-marins à la Chine sur fond de pandémie – et donc de resserrement budgétaire – a également suscité la colère de la population. Le rapprochement entre les deux pays permet ainsi à la junte de se légitimer au niveau régional en commerçant avec le géant chinois et à ce dernier de mener à bien ses projets sans être empêché. La Chine est en effet le premier partenaire commercial et le premier investisseur en Thaïlande, ce qui fait de l’alignement une position stratégique pour elle. Le rapprochement a de plus été facilité par le rejet occidental de la Thaïlande au moment du coup d’État militaire, là où la Chine n’accorde pas autant d’importance aux respects de principes démocratiques. Sur le plan géopolitique enfin, les deux chefs de gouvernement se sont montrés de plus en plus proche, Xi Jinping disant même lors d’un entretien téléphonique avec Chan-o-Cha que la Chine et la Thaïlande étaient « aussi proches que les membres d’une même famille »[5].

Il semble donc complexe d’envisager aujourd’hui l’élaboration d’un nouveau pacte politique en Thaïlande. Le contrôle de l’appareil d’État par les militaires – placés à des postes stratégiques depuis le coup d’État de 2014 – ainsi que la proximité chinoise soucieuse de préserver un gouvernement qui lui est très favorable semblent bloquer, à court terme, toute perspective de reconquête des libertés publiques.

Le cas thaïlandais n’est pas isolé dans la région. La progression des intérêts économiques de la Chine s’observe également au Laos ou au Cambodge. Cette domination est assumée à demi-mot par le pouvoir chinois qui expliquait vouloir créer une « communauté de destins » par le biais de la Belt and Road Initiative.

[Lire sur LVSL les articles de notre dossier « Comment la Chine change le monde »] 

 Sources :

[1] Human Rights in Asia-Pacific, Review of 2019, rapport d’Amnesty international, 2020
https://www.amnesty.org/en/documents/asa01/1354/2020/en/

[2] Govt to evoke emergency rule, Bangkok Post, 25/03/2020, https://www.bangkokpost.com/thailand/general/1885700/govt-to-invoke-emergency-rul

[3] Douzième coup d’Etat en Thaïlande, D. Camroux, Le Monde Diplomatique, 2014
https://www.monde-diplomatique.fr/2014/07/CAMROUX/50617

[4] La dérive chinoise de la Thaïlande des généraux, A. Dubus, MONDE CHINOIS, NOUVELLE ASIE — Numéro spécial : « La Chine et l’Asie du Sud-Est. Vers un nouvel ordre régional ? » — N°54-55, 2018

[5] President Xi Jinping Speaks with Thai Prime Minister Prayut Chan-o-cha on the Phone, site du Ministère des affaires étrangères chinois, 14/07/2020
https://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/zxxx_662805/t1797958.shtml

Thaïlande : les victoires sans fin de la junte militaire libérale

Le général et premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-Cha © Wikipedia

Le 24 mars ont eu lieu les premières élections libres de Thaïlande depuis le coup d’État de 2014. Les députés et sénateurs ont reconduit le putschiste Prayut Chan-o-Cha dans ses fonctions de Premier ministre le 5 juin. Le pays a traversé une crise politique majeure ayant abouti à la destitution de la première ministre Yingluck Shinawatra et à un putsch mené par le commandant en chef de l’armée en 2014. Le clivage entre les populations pauvres et les élites thaïlandaises est cristallisé par l’opposition entre le Pheu Thai (Parti des Thaï), soutenu par les classes populaires et le Palang Pracharat (Parti du pouvoir du peuple), le nouveau parti conservateur de Prayut Chan-o-Cha, soutenu par les élites. En apparence, ces élections ont permis de restaurer l’État de droit. Elles confèrent cependant une légitimité supplémentaire au gouvernement militaire installé depuis 2014, en lui permettant de demeurer en place dans la durée.


La Thaïlande a connu douze coups d’État militaires depuis l’instauration de la monarchie constitutionnelle en 1932. Les derniers en date sont celui de 2006, qui renverse Thaksin Shinawatra du parti Pheu Thai et de 2014, qui renverse Yingluck Shinawatra, sa sœur venant du même parti. Dans les deux cas, l’armée a pris les rênes du pays : la première fois pour un an, la seconde pour cinq ans.

Les fractures thaïlandaises

Le pays connaît une très grande instabilité politique, secoué par les affaires de corruption, fracturé par un gouffre entre villes et campagnes. D’une manière générale, les urbains sont monarchistes et conservateurs quand les ruraux sont plutôt acquis au Pheu Thai. Ce dernier est fortement implanté parmi les classes moyennes et défavorisées et promeut des politiques sociales comme le soutien aux agriculteurs, le développement du système public de santé ou l’augmentation du salaire minimum, aujourd’hui de 7200 baht par mois (environ 205 euros). C’est précisément pour ces raisons que les gouvernements menés par le Pheu Thai ont été destitués par l’armée. Celle-ci ayant le soutien de la bourgeoisie urbaine, elle peut tout se permettre si le gouvernement n’abonde pas dans son sens.

Le Palang Pracharat est ainsi le parti de l’armée, du roi et des élites monarchistes des grandes villes.

On pourrait résumer la situation en Thaïlande par la mainmise de l’Ammatayathipatai, que l’on pourrait maladroitement traduire par aristocratie mais qui désigne tout le système de collusion entre les élites militaires, économiques et institutionnelles, sur le pouvoir politique et qui a généré une très forte contestation populaire. Cette caste d’élites constitue le cœur du soutien à Prayut et à son nouveau parti. La junte a mis en place diverses politiques qui ont creusé les inégalités de salaires et favorisé les secteurs de pointe, au détriment des classes pauvres et rurales du Nord et du Nord-Est. Le Palang Pracharat est ainsi le parti de l’armée, du roi et des élites monarchistes des grandes villes. Les coups d’État interviennent également dans un climat de grande instabilité sociale. Depuis 2010, les partisans du Front national uni pour la démocratie et contre la dictature, plus connus sous le nom de chemises rouges se sont mobilisés pour le retour à un système politique démocratique en Thaïlande. Soutiens de Thaksin Shinawatra de par son action en faveur des défavorisés et demandant une meilleure répartition des richesses, ils critiquent également la collusion entre le système judiciaire et l’armée qui auraient porté au pouvoir Abhisit Vejjajiva du Parti Démocrate, un conservateur, monarchiste et libéral en 2008.
Les chemises rouges sont confrontées aux chemises jaunes issues des classes moyennes et aisées, qui eux jugeaient Shinawatra corrompu. Le jaune étant la couleur de la monarchie en Thaïlande, le choix de cette couleur n’est pas anodin. Les manifestations avaient été très violemment réprimées par l’armée qui n’hésitait pas à tirer dans la foule. Les chemises rouges, par leur alliance avec le Pheu Thai, ont permis l’accession au pouvoir de la sœur de l’ex-Premier ministre en 2014.

Celle-ci a continué à mettre en place des mesures sociales dans la lignée de son frère, en soutenant notamment le secteur agricole. La plupart de ses politiques ont été critiquées comme n’étant que des effets d’affiches, des mesures pseudo-sociales inutiles profitant en réalité à des secteurs florissants ou aisés. Le coup fatal porté à son mandat fut sa décision de faire voter une loi d’amnistie pour empêcher la condamnation de son frère pour corruption. Elle a également été mise en cause dans plusieurs affaires de corruption, en particulier en ce qui concerne l’aide au secteur agricole évoquée plus tôt. Les chemises jaunes s’étaient alors mobilisées et avaient contraint Shinawatra à la démission et à l’exil, demandant par la même occasion la mise en place d’un conseil de transition nommé par le roi. S’était alors installée un régime militaire, dirigé par Prayut Chan-o-Cha.

Ce gouvernement militaire a donné lieu à la rédaction d’une nouvelle Constitution en 2016, rédigée par et pour ces mêmes militaires. Elle leur accorde tout d’abord le droit de nommer l’intégralité des membres du Sénat. Elle élargit ensuite les possibilités de nomination du Premier ministre, qui ne doit désormais plus être issu du Parlement – ce qui rend plus facile la nomination d’un militaire, même non élu aux législatives. Le champ politique en Thaïlande est donc polarisé entre une élite soutenue par l’armée et la monarchie, et des classes défavorisées qui soutiennent des démagogues à la coloration vaguement sociale.

Retour démocratique ou second putsch dans les urnes ?

La nouvelle Constitution est directement issue de ces élections législatives. Bien que battu par le Pheu Thai qui récolte 136 sièges alors que lui n’en obtient que 116, Prayut est parvenu à se maintenir au pouvoir. En effet, la nomination par le Premier ministre des 250 membres du Sénat lui a permis de conserver son poste. Prayut Chan-o-Cha avait besoin d’une majorité des 750 représentants réunis (500 députés et 250 sénateurs) pour être élu. Il n’avait donc besoin que de 126 députés sur 500 pour être élu, ce qui lui donnait une avance considérable sur les autres partis en cas de défaite aux législatives. Cela n’a pas manqué et un coup d’État constitutionnel s’est produit.

Sans avoir de majorité à la chambre des représentants, Prayut a donc néanmoins été élu Premier ministre.

Il était opposé à Thanathorn Juangroongruangkit, chef du parti Anakot Mai (Parti du nouvel avenir) arrivé troisième. Celui-ci avait été choisi par tous les autres partis, dont le Pheu Thai, rassemblés dans une grande coalition contre la junte, mais cela n’a pas suffi à battre un appareil d’État conçu pour pour conserver Prayut à sa tête. Hors de son parti, celui-ci a ainsi réussi à rassembler 198 députés derrière lui. Le putschiste a notamment pu compter sur le soutien surprise du parti démocrate d’Abhisit Vejjajiva, arrivé quatrième et faisant originellement partie de la coalition anti-junte. Sans avoir de majorité à la Chambre des représentants, Prayut a donc néanmoins été élu Premier ministre.
L’analyse de la géographie électorale est très révélatrice. On observe en effet que la région de l’Isan, région rurale la plus pauvre du pays, voit le Pheu Thai arriver en tête dans quasiment toutes les circonscriptions. Au contraire, le centre de la Thaïlande, la région dominante où se situe notamment Bangkok a massivement voté pour le Palang Pracharat. Ainsi, ces élections qui témoignent supposément du retour à la démocratie pour la Thaïlande n’ont été qu’un moyen de conforter la junte militaire. Cette hypocrisie se voit notamment dans le très grand nombre d’irrégularités constatées le jour des élections, la Commission électorale ayant ordonné le recomptage des bulletins dans 6 bureaux de vote dont 4 donnaient un candidat du Pheu Thai gagnant. Cette même Commission a été vivement contestée dans son impartialité car elle a au total annulé environ 2 millions de bulletins sur 33 millions de votants (6%), un nombre beaucoup plus élevé qu’à l’accoutumée. A titre de comparaison, à l’élection présidentielle française de 2017 en France, sur 37 millions de votants, le nombre de votes nuls était d’environ trois cent mille (0.8%). Les publications confuses et contradictoires de résultats ainsi que le report de la date de publication de ceux-ci laissent aussi fortement soupçonner qu’il y a eu manipulation. Le manque de professionnalisme de la Commission a aussi été pointé du doigt, le président ayant déclaré qu’il ne pouvait annoncer les résultats exacts car il ne disposait pas de calculatrice. Enfin, le caractère symbolique de cette élection transparaît aussi dans la suspension des droits politiques de Thanathorn Juangroongruangkit, précédemment désigné leader de la majorité d’opposition le 23 mai dernier, celui-ci n’était donc pas présent ni lors des débats ni lors du vote pour élire le Premier ministre, tout en briguant le poste. Encore une preuve que la société thaïlandaise n’en a pas fini avec l’Ammatayathipatai.

Le roi Rama X, couronné le 4 mai dernier, n’a pas pris position sur le résultat des élections, rappelant simplement que le peuple se doit de voter pour « les bonnes personnes ». La monarchie a toujours été du côté des militaires, comme son père, Rama IX, qui avait apporté son soutien à Prayut. De plus, Rama X s’est immiscé dans la rédaction de la Constitution de 2016 pour que celle-ci étende ses prérogatives, lui conférant notamment celle d’arbitrer les crises politiques. Ce jeu de dupes n’a pas suscité de réactions notables dans la région, le prochain sommet de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) se tiendra ainsi à Bangkok les 22 et 23 juin.