La scène politique libanaise à son tournant : une nouvelle opposition se prépare à la course aux législatives

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Place des martyrs, Beyrouth © Vladanr

L’introduction du scrutin proportionnel au Liban constitue une opportunité historique pour la création d’une plateforme politique alternative.


Par Marina Ader et Nada Maucourant Atallah

Après plus de 8 ans de blocage institutionnel et de discussions houleuses durant lesquels le Parlement libanais a étendu son mandat deux fois, celui-ci a enfin réussi à s’accorder sur une nouvelle loi électorale le 16 juin dernier. Celle-ci est basée sur un scrutin proportionnel, ce qui ouvre la voie à une plus grande représentativité pour les listes indépendantes. Les Libanais, privés d’élections législatives depuis 2009, vont pouvoir se rendre aux urnes pour choisir leur député en mai 2018.

Le scrutin proportionnel : une opportunité inédite pour les acteurs non traditionnels libanais

Cette nouvelle loi remplace la loi dite de « 1960 », qui reposait sur un scrutin majoritaire à un tour — c’est-à-dire que la totalité des sièges d’une circonscription était attribuée à la liste qui obtient le plus grand nombre de voix. L’introduction d’un scrutin proportionnel constitue une première dans l’histoire du Liban. Toutes les listes atteignant le seuil électoral[1] se verront attribuer des sièges parlementaires en fonction du nombre de voix obtenues et des quotas confessionnels en vigueur[2]. Bonne nouvelle pour les « petits » candidats et les listes indépendantes qui ont désormais leur chance. « Je pense que c’est une des premières fois historiquement, qu’une telle ouverture s’offre à la société civile au Liban » nous affirme avec aplomb, Wadih Al Asmar, un des membres fondateurs du mouvement « Vous Puez »[3], lors de notre rencontre à Badaro, l’un des nouveaux quartiers branchés de Beyrouth. « Il y a eu en réalité en 2005, mais ce n’était qu’une ouverture partielle : les manifestations ont été très vite récupérées par les partis politiques et l’affaire était pliée [4] »  nuance-t-il. L’exercice démocratique semble cette fois-ci bien en marche : c’est l’occasion inédite pour une nouvelle opposition d’opérer un changement dans le paysage politique libanais en s’accordant sur un programme politique solide qui puisse défier les partis politiques traditionnels. Dans une société confessionnelle et profondément divisée, les contraintes qui pèsent sur l’émergence d’une voix d’opposition sont cependant importantes et le défi est de taille.

Une conjoncture libanaise favorable à l’émergence d’une alternative politique

En dehors de cette ouverture institutionnelle, des signaux témoignent d’un changement plus global au sein du rapport de force entretenu entre les acteurs non traditionnels (membres de la société civile, militants politiques de gauche et de l’opposition) et les élites dirigeantes. L’élection du leader chrétien Michel Aoun en octobre 2016, après presque 1 an et demi de vacance présidentielle, a notamment permis le rééquilibrage du système confessionnel, supposé maintenir un consensus entre les différentes communautés au sein du pouvoir[5]. Cependant, depuis la fin de l’occupation syrienne au Liban en 2005, un profond déséquilibre s’était instauré au sein de cette formule du partage des pouvoirs, lié à la polarisation de la scène politique libanaise entre l’alliance pro-syrienne, dite du « 8 mars » soutenue par l’Iran et celle du « 14 mars », anti-syrienne, soutenue par l’Arabie Saoudite et les États-Unis[6]. L’hégémonie de ces deux coalitions et leur influence forte dans chaque aspect de la vie politique et sociale du pays ont considérablement réduit l’espace disponible pour l’émergence d’une troisième voie civile. La fracture entre le 8 mars et le 14 mars semble toutefois aujourd’hui s’effacer, par conséquent, aucun parti ne peut, de manière crédible, accaparer la rhétorique de l’opposition politique : « les lignes de clivage entre les élites gouvernantes, dans toutes ses déclinaisons, s’estompent  ce qui laisse une marge importante pour une voix dissidente, une vraie voix d’opposition, présentant des alternatives économiques, sociales, politiques » commente le chercheur Karam Karam[7]. Par ailleurs, cette même élite rencontre aujourd’hui des difficultés économiques dans un pays à la dette publique colossale[8], tarissant les sources du clientélisme sur lequel repose largement le système libanais. Les modes clientélistes de distribution des richesses n’étant plus opérationnels, le système paraît de moins en moins crédible aux yeux de la population, rongeant peu à peu les réseaux de solidarités primordiaux.

Si le contexte politique semble aujourd’hui entrouvrir la porte à une alternative, la mobilisation civile au Liban est loin d’être nouvelle. Depuis 2011 notamment, des initiatives de la société civile ont produit des mouvements relativement importants au Liban, qui préparent aujourd’hui la population au débat politique. Le mouvement « La chute du régime confessionnel » qui demandait la fin du confessionnalisme, est par exemple né sous l’impulsion des soulèvements arabes de 2011 ; le mouvement du « Comité de coordination syndicale » créé en 2013 a quant à lui uni les travailleurs du secteur public pour l’amélioration de leurs conditions de travail, et le très médiatisé « Mouvement contre la crise des déchets » a réuni près de 100 000 Libanais dans la rue en août 2015. C’est à l’occasion de ces manifestations que deux principaux groupes d’activistes se sont mobilisés, « Vous Puez » et Badna Nhaseb[9], aujourd’hui encore très actifs dans l’opposition. Enfin, les élections municipales de 2016 ont ouvert la possibilité d’une transformation politique de ces contestations avec la présentation de listes indépendantes, notamment Beirut Madinati[10], qui a obtenu presque 40 % des votes à Beyrouth. De nouveaux groupes et mouvements sont en constante création.

Cette effervescence civile est symptomatique d’une véritable demande de changement politique. Mais ce n’est pas gagné pour autant : « il faut absolument être capable de proposer une offre politique qui soit cohérente, c’est-à-dire qui interpelle les gens sur leurs sources d’inquiétude et qui inspire confiance en termes de rapports de force » comme l’explique l’ancien ministre Charbel Nahas[11]. Les dernières élections du syndicat des enseignants du privé et de l’ordre des ingénieurs en sont la preuve. Si les premiers n’ont pas élu l’opposant à la coalition formée par les acteurs traditionnels, il a toutefois obtenu 43 % des suffrages. L’ordre des ingénieurs a quant à lui imposé le candidat de l’opposition, signal que le rapport de force est en train d’évoluer et qu’une opportunité de changement se présente dans le paysage politique libanais.

Les contraintes de la nouvelle loi électorale ou le reflet de l’élite politique

Cependant, chacune de ces mobilisations s’inscrit dans un contexte particulier et ne saurait témoigner d’une trajectoire conduisant linéairement vers la consécration des acteurs non traditionnels sur la scène politique. La transition vers l’arène de la politique institutionnalisée est difficile, et les contraintes sont importantes. Karam Karam souligne notamment que le « Mouvement contre la crise des déchets » reste « contextuel et thématique », résultant plus du ras-le-bol causé par les monts d’ordures s’entassant dans les rues que d’une véritable adhésion à un projet alternatif. Aucune solution durable n’a d’ailleurs été trouvée à cette crise, preuve que la pérennisation institutionnelle des revendications de ces mobilisations sociales est difficile.

La loi en elle-même n’est pas non plus née de la contestation civile, une opportunité a été créée, mais elle n’est pas l’œuvre directe de la mobilisation. Il ne faut donc pas se méprendre sur les intentions des promoteurs de cette loi dont les contraintes sont fortes et les ressorts particulièrement complexes. Les seuils électoraux sont effectivement presque impossibles à atteindre tant ils sont élevés. Alors que la Turquie était vivement critiquée pour son seuil électoral de 10 %, un des plus élevés au monde, le Liban s’apprête à mettre en place des seuils avoisinant les 20 % dans certaines circonscriptions, rendant quasiment impossible la représentation des petits partis, comme l’explique Ali Slim, chercheur à l’Association Libanaise pour des Élections Démocratiques. Au cours de leurs discussions, les promoteurs de la loi n’ont pas oublié le « vote préférentiel ». Cette dimension de la loi constitue une nouvelle contrainte à l’élection de candidats alternatifs. En effet, chaque votant doit indiquer un candidat « préféré » au sein de la liste qu’il a choisi. Celui-ci doit toutefois appartenir au caza[12] dans laquelle réside le votant, cette restriction étant en réalité un outil au service du système clientéliste libanais. Forcé de choisir un candidat « préféré » dans la liste, le citoyen se tournera plus naturellement vers la personnalité locale qu’il connaît, le Za’im (patron local en arabe), et qu’il pense susceptible de défendre ses intérêts particuliers. L’enjeu pour les candidats devient donc l’obtention de ce vote préférentiel, avec toutes les méthodes de corruption que cela peut impliquer, quitte à se déchirer au sein d’une même liste. En réalité, cette loi électorale a donc été conçue de manière à ne pas menacer directement les intérêts de l’élite au pouvoir, elle « est à l’image de ceux qui l’ont faite », conclut Wadih Al Asmar.

La difficile consolidation des mouvements civils dans une société aux divisions profondes

L’impact institutionnel réduit des acteurs civils et alternatifs s’explique aussi en partie par les puissantes contraintes que présentent les structures de la société libanaise — dont la prédominance des solidarités claniques, confessionnelles, et communautaires est bien connue. Comment faire vivre la notion de citoyen, quand l’État, décomposé par 25 ans de « Néo-libanisme économique »[13], n’est même pas capable d’assurer les services les plus basiques en matière d’eau, d’électricité, de santé ou d’éducation ? Comment porter sur le devant de la scène des demandes transversales quand l’élément confessionnel constitue encore une part importante de l’identité libanaise, qui, en plus de régir les institutions politiques, régule l’essentiel des rapports sociaux et informels ? Plus encore, comment panser les cicatrices de la guerre civile, dans un pays où aucun exercice de mémoire collective n’a été mené ? L’afflux de plus d’un million et demi de réfugiés syriens (soit plus de 20 % de la population) a par ailleurs eu pour effet de renforcer le sentiment de minorité des chrétiens du pays, ravivant ainsi les tensions confessionnelles. Cet afflux ajoute également une pression démographique considérable sur des infrastructures publiques déjà défaillantes, dans un contexte économique morose. Ces relents confessionnels vont être une nouvelle fois exploités par les acteurs politiques traditionnels, qui, en divisant la population, justifient leur légitimité de leaders communautaires.

Mais ces contraintes sont aussi liées à la sphère civile elle-même. Parfois traversée par ces lignes de fracture, elle finit par reproduire elle aussi certains mécanismes de division, que ce soit à propos de la question du Hezbollah[14] ou de la Syrie[15]. La difficile définition d’une identité collective explique les difficultés à rassembler au-delà du cercle de militants habituels, souvent issus de classes sociales éduquées et urbaines. D’autant plus que la palette d’acteurs est riche de nuances et ne constitue pas un bloc monolithique : elle va de Sabaa, un nouveau parti « ni de droite ni de gauche » selon son secrétaire général Jad Dagher — dont la communication parfaitement rodée n’est pas sans rappeler le macronisme à la française — à l’extrême gauche de Badna Nhaseb. Elle inclut aussi bien de nouveaux groupes d’entrepreneurs, des membres de Beirut Madinati et ceux du mouvement fondé par Charbel Nahas. Le défi est de trouver un consensus sans perdre de vue la nécessité de se doter d’un programme national au fondement politique cohérent, afin d’être crédible sur l’arène de la compétition électorale. C’est en effet un moment charnière pour les acteurs non traditionnels, un test de la capacité d’adaptation et de mutation de leurs modes d’action, de la voie contestataire et informelle à la voie institutionnalisée ; en bref, c’est la transition délicate de la rue aux urnes qui est ici en jeu.

“Le temps du sérieux est venu”, slogans d’un nouveau parti politique libanais, Sabaa

Des mouvements sociaux à l’entrée dans la compétition électorale : espoirs et défis

Les différents acteurs alternatifs l’ont d’ailleurs bien compris et ont commencé leur action en ce sens. Des discussions sont en cours et tendent vers la création d’une plateforme politique, capable d’offrir des propositions politiques à la hauteur des demandes qui ont émergé ces derniers mois. L’action est principalement menée par les membres des mouvements d’opposition précités déjà présents sur la scène libanaise (« Vous Puez », Badna Nhaseb, « Citoyens et Citoyennes dans un État », etc.). Les groupes de travail se structurent, les discussions se précisent, et doivent donc aboutir à la création d’une coalition qui se fonde sur un socle politique clair et surtout, dotée d’un processus d’action unifié capable d’aller à la confrontation politique. L’unification est effectivement la clé de voûte de cette action. Elle ne sera efficace que si ses membres, provenant de mouvements sociaux et politiques disparates, arrivent à dépasser leurs querelles antérieures. Si tel est le cas, « cela pourrait être un mouvement fondateur pour commencer à lancer une vraie opposition au Liban, surtout que les lignes de clivage s’estompent, et la loi offre l’opportunité de s’organiser dans tout le Liban » affirme le chercheur Karam Karam.

Au centre des priorités politiques de cette plateforme se trouve la reconstruction de l’État, exsangue après 25 ans de politiques néolibérales. Les questions de service public, d’éducation, de santé, du renforcement des institutions, de lutte contre la corruption sont prioritaires chez tous les acteurs que nous avons rencontrés dont la plupart sont des militants de la société civile de longue date, des chercheurs, des consultants ou travailleurs d’ONG. Comme Gilbert Doumit, militant et membre de Beyrouth Madinati, l’analyse « la priorité est est de changer la relation entre le citoyen et l’État », de miner, peu à peu, les causes profondes du confessionnalisme afin de rendre caduque la rhétorique communautaire exploitée par les partis au pouvoir, plutôt que d’attaquer frontalement le système confessionnel : « le confessionnalisme sera mort quand le Libanais aura l’intime conviction que lorsqu’il s’adresse à un agent public, celui-ci va le servir indépendamment de sa confession » analyse Wadih Al Asmar.

Quid des questions internationales et sécuritaires, celles notamment liées au conflit syrien, ou des armes du Hezbollah ? Autant de sujets qui paraissent incontournables dans l’actualité libanaise, au moment où la milice célèbre la victoire contre les terroristes implantés à sa frontière, suite à des offensives menées indépendamment de l’armée nationale. Conscients du fort potentiel de discorde de ces sujets, le discours de ces nouveaux acteurs politiques reste prudent. De fait, analyse Karam Karam, « ces nouveaux acteurs n’ont pas besoin d’aller libérer ni le Golan ni la Syrie », évoquant la nécessité d’un « réalisme politique », sous peine de « gâchis ». Si même l’élite politique, qui se déchire depuis plus de 25 ans, a réussi à s’accorder afin de conserver le pouvoir et leurs intérêts, tout est donc bien possible.

Bien que cette plateforme a été pensée à l’occasion d’une échéance électorale, sa vision est toutefois tournée vers le long terme. Elle s’appuie notamment sur la perte de légitimité du pouvoir politique en place. Les élites au pouvoir n’ayant pas su répondre aux inquiétudes et aux demandes des Libanais, c’est l’occasion de faire changer le comportement des acteurs établis et de modifier les rapports de force. En somme, l’enjeu de cette échéance électorale n’est pas tant d’obtenir un maximum de sièges au Parlement que de faire peur à l’establishment que de rebattre les cartes de la politique libanaise afin de parvenir à opérer un changement dans le paysage politique. Dans un tout autre contexte, l’exemple français illustre cette hypothèse : si le Rassemblement Bleu Marine ne représente que 8 sièges à l’Assemblée Nationale française, on ne peut négliger sa présence remarquée dans le paysage politique français et sa capacité à influencer l’opinion publique. Avec l’arrivée d’une opposition capable de répondre aux craintes et aux inquiétudes de la population tout en proposant une alternative sérieuse pour le futur, les comportements des acteurs traditionnels, des élites politiques comme des chefs confessionnels, devront inévitablement évoluer et se repositionner selon les attentes de la population. Il est toutefois difficile de se prononcer sur le temps que mettront les Libanais à adopter un nouveau modèle. Même si l’édifice est branlant, Rome ne s’est pas faite en un jour, alors qu’en sera-t-il du nouvel échiquier politique libanais ?

L’optimisme est tout de même de mise étant donné la différence du contexte libanais par rapport au reste de la région. Le Liban est, parmi les pays arabes, un pionnier de la transition démographique[16] et a connu un exode rural massif dès les années 1950. Charbel Nahas affirme en effet que « la société libanaise s’est déjà depuis longtemps adaptée en termes démographiques, migratoires et d’éducation, des thématiques que les autres sociétés arabes continuent d’affronter actuellement ». Ce qui expliquerait la possibilité d’une transition vers davantage de démocratie via la voie institutionnelle, et non dans le tumulte des révolutions qui ont pu agiter la région. Le pays des Cèdres serait-il donc enfin prêt à commencer les réformes dont il a tant besoin ? Rendez-vous en mai prochain pour la première étape.

 

[1] Le seuil électoral est déterminé en divisant le nombre de voix exprimés par le nombre de sièges donné dans chaque circonscription, c’est-à-dire que dans une circonscription offrant 4 sièges parlementaires, les listes devront atteindre 25% des voix exprimées pour placer un candidat.

[2] Des sièges sont réservés aux communautés religieuses en fonction de la répartition confessionnelle supposée dans chaque circonscription donnée. Le Parlement compte au total 64 députés chrétiens et 64 députés musulmans.

[3] « Vous Puez » est un des principaux mouvements contestataires, constitué en août 2015 lors de la crise des déchets au Liban, durant laquelle les ordures ont jonché les rues de Beyrouth et de la région du Mont Liban pendant 8 mois. La crise est toujours sous-jacente.

[4] Référence à la « Révolution du Cèdre » de mars 2005 la réunissant plus d’un million de personnes dans la rue réclamant la fin de l’occupation de la Syrie, accusée de l’assassinat du Premier Ministre, Rafic Hariri. Le mouvement a abouti au départ des troupes syriennes après 29 ans d’occupation.

[5] Le confessionnalisme politique est un système de gouvernance assurant la représentation des 18 communautés reconnues par l’État. Le président est chrétien maronite, le Premier Ministre sunnite et le président de l’assemblée nationale chiite.

[6] Fait respectivement référence aux manifestations pro-syrienne du 8 mars 2005 et anti-syrienne du 14 mars 2005

[7] Karam Karam est chercheur, auteur d’une thèse sur le secteur associatif au Liban, Le mouvement civil au Liban, Revendications, protestations et mobilisations associatives dans l’après-guerre, Paris/Aix-en-Provence, Karthala/IREMAM, 2006, 361 p.

[8] 160 % du PIB, soit proportionnellement, la 3ème dette la plus importante au monde.

[9] « Nous voulons des comptes » est un mouvement qui réunit plusieurs groupes à l’identité très marquée à gauche : anciens du parti communiste, nationalistes arabes, militants laïques indépendants… Refusant l’étiquette de société civile, ils insistent sur leur dimension de militant politique.

[10] « Beyrouth, ma ville » est une liste électorale indépendante réunissant intellectuels, artistes, urbanistes créée lors des élections municipales de mai 2016

[11] Charbel Nahas est l’ancien ministre des Télécommunications (2009-2010) et du Travail (2011-2012). Il est considéré comme une figure progressiste de l’opposition.

[12] Un caza (district) est une entité administrative au Liban. On en compte 27 dans tout le pays. Chaque circonscription comporte plusieurs caza.

[13] Concept emprunté à Georges Corm pour désigner les politiques d’après-guerre (Le Liban Contemporain : Histoire Et Société, Paris : La Découverte, p237) : l’alliance du néolibéralisme (privatisations des services publics, attraction des capitaux du Golf…) et du confessionnalisme.

[14] Le Hezbollah, milice chiite membre de la coalition du 8 mars est militairement engagé aux côtés de Bachar Al-Assad depuis 2011. Le « Parti de Dieu » tient par ailleurs sa popularité de son efficace système de prestation de services sociaux (santé, éducation, emploi).

[15] La question du soutien à Bachar Al-Assad (et de l’intervention du Hezbollah) ou à la révolution syrienne a engendré des débats politiques majeurs au Liban, auxquels la sphère civile n’est pas hermétique. L’élite au pouvoir tente toutefois aujourd’hui d’adopter un discours consensuel.

[16] Verdeil Eric, Faour Ghaleb et Velut Sébastien, Atlas du Liban, éd. CERMOC-CNRS Liban, 2007, 224 p.

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