Vincent Verzat est vidéaste activiste. Il a notamment fondé la chaîne Partager C’est Sympa, une référence dans le milieu de l’écologie et une des pionnières dans le genre de l’activisme vidéo. Ses formats touchent désormais des centaines de milliers de gens et cherchent à faire le lien entre grand public et mobilisations écologistes. Il nous éclaire sur le rôle précis d’un Youtubeur, d’un vidéaste, activiste dans le cadre de la transition écologique.
Dans cette série de grands entretiens, nous avons choisi de poser les mêmes questions à des personnalités du monde de l’écologie ayant chacune une approche, un métier, différent. Un tel projet est inédit, et son but est de donner à voir comment chacun se complète pour esquisser les grandes lignes de l’urgente transition écologique. Chacun détient une partie de la solution, une partie des « armes » de la transition. La transdisciplinarité doit devenir une norme de travail, pas une exception.
La série Les Armes de la Transition existe aussi en format vidéo :
LVSL : Pourquoi avez-vous choisi l’engagement vidéo sur les réseaux sociaux pour apporter votre pierre à la transition écologique? Qu’est-ce qu’un vidéaste activiste ?
Vincent Verzat : Je suis parti du constat que ma génération passe en moyenne trois heures par jour sur internet, une bonne partie sur les réseaux sociaux, et qu’on consomme jusqu’à six heures de vidéo par semaine pour les gros consommateurs. Si dans toutes ces vidéos il n’y en a aucune qui parle de quel genre de monde on a envie de créer et de comment on a envie de s’organiser, il n’y a pas beaucoup de chances pour qu’il y ait quelque chose qui émerge. Surtout du point de vue de la nouvelle génération qui arrive, qui délaisse de plus en plus les médias traditionnels – avec raison, car il y a beaucoup de choses qui sont gênantes là-dedans – et si on ne portait pas une parole militante, si on ne donnait pas envie via les réseaux sociaux de créer ce qu’on appelle le mouvement de masse dont on parle depuis des années maintenant, comment établir un rapport de force avec l’État et les multinationales ? Donc ce que j’ai envie de faire, c’est donner l’envie et les moyens en vidéo de passer à l’action pour construire un avenir juste durable pour tous.
Le travail de porter des récits en vidéo, de donner de la visibilité sur pourquoi et comment on pourrait faire les choses est absolument essentiel. Ce qui a mis en mouvement énormément de changements c’est aussi les vidéos que j’ai pu produire, en permettant à des gens de se dire « il se passe vraiment un truc et il faut vraiment qu’on aille dans la rue ». C’était juste un moyen d’action, mais clairement le rôle de la production vidéo est essentiellement dans la transition. Ce qu’il faudrait, c’est qu’il y ait des Partager C’est Sympa dans absolument toutes les villes et tous les villages pour qu’à tous les niveaux, lorsqu’il y a une nouvelle initiative, lorsqu’il y a un projet qui se lance, on arrive à transmettre l’envie de ceux qui le portent de manière à ce qu’ils trouvent d’autres personnes qui aient envie d’y contribuer. C’est un peu le problème qu’on a : il y a plein de gens qui font des trucs super cool et qui sont absolument invisibles. Les vidéos pourraient permettre de très rapidement les trouver, comprendre leurs enjeux, leurs moyens d’agir et leur permettre de changer d’échelle.
Même dans la propagande des idées : le gros enjeu qu’on a effectivement c’est de déconstruire notre récit interne, notre culture, nos habitudes. Ce sont les vidéos qui peuvent permettre de faire ça. Ce sont les vidéos qui peuvent permettre de mettre les situations les unes en face des autres et de refaire des choix. C’est le travail qu’on laissait beaucoup aux journalistes et j’ai bien peur que ça ne suffise pas pour la transition écologique. Ce qui manque pour la transition, ce n’est pas que de l’information sur qui fait quoi et quand, c’est aussi expliquer à quel point c’est urgent et se donner envie. Ce qu’il nous faut, c’est refaire naître en nous l’envie de se battre pour quelque chose et de rêver.
LVSL : En quoi consiste votre activité de vidéaste ? Est-ce que vous pourriez décrire une de vos journées types ? Quelle est votre méthodologie ?
Vincent Verzat : Je travaille d’abord par rapport à un désir de porter une idée parce qu’elle me tient à cœur ou parce qu’il y a un enjeu actuellement dans la société. À partir de là je me mets en contact ou je suis déjà en lien avec un ensemble d’acteurs associatifs qui portent des solutions par rapport à ce problème. On travaille ensemble pour essayer de vulgariser le propos, d’inventer des modalités d’actions et des choses qu’on pourrait demander de faire aux gens qui regardent les vidéos. On construit un propos vidéo, on construit un scénario, on le met en images, on le monte et on le diffuse activement. Mon travail ne s’arrête pas une fois que j’ai terminé les vidéos. Je fais un gros travail de diffusion pour qu’elles arrivent devant les yeux de personnes qui sont en dehors de la bulle habituelle.
Le savoir-faire de création de vidéos n’est pas monnaie courante dans la plupart des associations militantes écologiques. C’est quelque chose qui reste à développer et en l’occurrence c’est un besoin de plus en plus important et qui n’est pas près de disparaître. Donc le travail réside dans la traduction en vidéo d’un enjeu, des moyens d’agir et les faire arriver devant les bonnes personnes.
Dans l’équipe de Partager C’est Sympa, on a un journaliste reporter d’images qui fait une bonne partie du travail de recherche. On a une personne qui est chargée de relations publiques, qui est en lien avec différents acteurs qui portent des initiatives, qui essaie de prioriser l’agenda, voir ce qui va se passer dans les deux prochains mois de manière à choisir de quelle manière on peut soutenir avec les vidéos qu’on réalise, etc. Il y a aussi toute une part administrative dans le travail. Pendant certaines périodes, on essaie de ne pas prendre des gros projets qui nous mobiliseraient pendant trop longtemps pour réussir à être très réactifs à l’actualité : « il se passe quelque chose, il faut le soutenir, c’est maintenant ».
LVSL : Quel est votre objectif ?
Vincent Verzat : Mon objectif est qu’une génération de personnes ait les moyens de construire quelque chose qui aurait plus de sens que le monde dans lequel on vit actuellement. Cela passe par se libérer d’un certain nombre de récits d’impuissance, d’un certain nombre de blocages, se libérer du temps dans le travail de manière à pouvoir créer, à pouvoir s’engager, etc. Pour cela il faut aussi se mettre ensemble, trouver des gens avec qui le faire et imaginer ensemble ce dont il y a besoin maintenant, et le réaliser. C’est cela mon objectif aujourd’hui. Évidemment, c’est aussi d’établir des rapports de force avec les institutions qui ont le pouvoir. Mais si on n’a pas des gens qui eux-mêmes sont convaincus qu’il est légitime de résister, de porter des alternatives, de se battre, on peut toujours attendre que nos institutions bougent. On a besoin de cette culture-là, cette culture d’activiste, militante. C’est aussi une culture de la rage de vivre quelque part, parce que ce qui nous pend au nez c’est la disparition de la vie sur Terre. Donc il va falloir se battre pour la défendre et ma mission effectivement est de cultiver cette envie-là.
LVSL : Est-ce que vous pourriez nous livrer trois certitudes que vous vous êtes forgées au cours de votre carrière ?
Vincent Verzat : Ma première certitude est que vivre une vie qui a du sens et contribuer à la vie des autres est un des meilleurs chemins pour être heureux et que, fondamentalement, les êtres humains sur cette planète ont envie d’être heureux. Si je me bats de cette manière c’est parce que je réalise que c’est vraiment une manière de cultiver mon bonheur et c’est quelque chose à faire passer. On nous a appris que c’est en accumulant des biens, en satisfaisant un confort matériel qu’on arriverait à être heureux. Ce modèle-là s’effrite totalement. Il y a de plus en plus de gens absolument impeccables du point de vue du construit social qui sont en dépression, en burn-out, qui se suicident. Cela montre que ça ne marche plus. Or on a l’opportunité de déconnecter, de nous rebrancher sur le vivre ensemble, sur le service aux autres, sur la protection de notre environnement et ce qui nous entoure.
Ma deuxième certitude, c’est qu’on est les héritiers de plusieurs centaines d’années d’une idéologie prédatrice, productiviste, qui a abouti aujourd’hui à construire un modèle parfaitement verrouillé à tous les niveaux et que ce qui nous pend au nez, c’est soit que ce système s’effondre, soit qu’on est capables de le faire tomber. Dans les deux cas, ça va être moche donc je ne suis pas un grand optimiste du type « tout va aller bien, soyons tous ensemble pour l’écologie, et une fois qu’on va réussir, tout sera bien ». Je pense vraiment qu’on est verrouillés à plein de niveaux. Il y a des tonnes de pays qui sont entièrement dépendants, pour la nourriture, de flux constants internationaux et lorsque ces flux-là s’arrêteront pour une raison ou pour une autre, ce sera sacrément la galère pour eux. Donc à partir du moment où on a envie de changer ce système – c’est le mot d’ordre de « Changer le système pas le climat » – ce système va soit nous tomber dessus et nous réprimer, soit c’est nous qui arrivons à le faire tomber sans qu’on se fasse défoncer trop tôt. On tient encore une petite marge de manœuvre, ce n’est pas forcément une certitude d’ailleurs, mais l’idée est que ce système va être extrêmement compliqué à déconstruire. En gros, ma certitude est que c’est compliqué et qu’il n’y a pas de réponse facile.
Ma troisième certitude, c’est que ce qui donne du sens à nos vies, c’est l’histoire qu’on se raconte, c’est la place qu’on pense tenir dans la grande Histoire des choses, et que les êtres humains choisissent y compris au niveau de nos sociétés : nos sociétés font des choix, se mobilisent et changent à partir de l’histoire qu’elles se racontent sur elles-mêmes. Et le gros enjeu aujourd’hui est de réussir à raconter une histoire suffisamment forte, un récit suffisamment puissant pour qu’il vienne à la fois ébranler le récit dominant tout en construisant un imaginaire qui est plus agréable, plus beau que ce qu’on vit actuellement. Et ça c’est compliqué, parce qu’à partir du moment où on essaie de construire l’imaginaire de sobriété, de vivre avec moins, l’autre récit lutte contre et nous dit qu’on est des bobos, qu’on est des parias, qu’en fait on ne prend pas en compte telle ou telle chose, que les gens ne l’accepteront pas. Bref, ça aussi c’est la bataille, la bataille culturelle, la bataille de qui aura la meilleure histoire qui arrivera à fragiliser suffisamment le récit de l’autre de manière à créer l’opportunité que notre société change.
LVSL : Comment vous traduiriez ces trois certitudes en termes de politiques publiques concrètes ?
Vincent Verzat : Je n’ai pas du tout l’habitude de réfléchir en termes d’utilisation du pouvoir. Je n’ai pas d’ambition électorale et je n’ai pas envie d’avoir du pouvoir sur les autres. Mon travail est celui d’inspirer, de montrer ce qui existe et de laisser aux gens le choix d’agir ou non. Donc la question est difficile pour moi. Maintenant concrètement, si on met en place des mesures par rapport à ces certitudes il y a un énorme travail sur la troisième, celle du récit.
Permettre que ce récit existe, c’est lui permettre d’avoir du temps d’audience. Ça veut dire que tous les acteurs aujourd’hui mobilisés sur les questions climatiques, sur ces enjeux de société, mettent vraiment le paquet pour porter le récit, que les télés et les médias soient bouleversés. Concernant ma deuxième certitude, concrètement, ça veut dire mettre le paquet dans la production de vidéos évidemment mais aussi réformer le système scolaire. C’est permettre que nos étudiants aujourd’hui aient conscience de la situation dans laquelle on est. On en est encore à parler de développement durable et d’une projection d’un avenir serein pendant des centaines d’années alors qu’aujourd’hui cet avenir est bouché. Ce n’est pas moi mais les scientifiques qui le disent. Vous avez sûrement déjà interviewé des scientifiques qui vous ont dit ça. Lorsqu’on dit la vérité sur l’état de notre monde à des générations jeunes qui ont envie de vivre, elles n’acceptent pas tout, pas autant que les plus vieilles générations qui ont accumulé derrière elles suffisamment de vie au calme pour se permettre de dire « bon tant pis ». Les jeunes générations ne vont pas se dire « bon tant pis » à partir du moment où on leur dit la situation telle qu’elle est. Donc ça va être très intéressant.
Une de mes certitudes, c’est qu’on a envie d’être heureux et que contribuer à la vie des autres c’est le plus important. Si je devais prendre une mesure radicale, j’instaurerais un salaire à vie, c’est-à-dire que je permettrais aux gens de vivre indépendamment de leurs capacités à vendre leur force de travail pour fabriquer ou vendre des marchandises. Je pense qu’à partir du moment où on fait cela, on remet totalement à plat les cartes du jeu et tout peut être reconstruit. Je suis assez convaincu qu’à partir du moment où on crée de l’espace pour s’arrêter et refaire des choix, les choix qu’on fait sont en général plus intelligents que ceux qu’on nous a imposés, et plus ancrés dans une humanité. Je suis convaincu que la nature de l’Homme est plutôt de prendre soin les uns des autres et de prendre soin de son environnement aussi. Donc créer de l’espace très concrètement peut être comme mesure intermédiaire : obliger le travail à 80 % et interdire de travailler à 100 %, c’est une journée en plus par semaine qui pourrait permettre d’expérimenter toutes sortes de services. Diminuer le volume horaire à produire de la richesse, avoir une journée de l’oisiveté, une journée de rien.
On pourrait aussi dire que pendant une semaine le mot d’ordre serait : « on s’arrête ». On s’arrête parce qu’on sait que si on continue on va dans le mur. Donc pendant une semaine on arrête tout, vraiment tout s’arrête, le monde s’arrête – le monde sur lequel on a un pouvoir – et on voit ce qui se passe. Et je pense que ce qui se passerait pourrait être extrêmement riche, pourrait nous permettre de refaire des choix et nous amener dans une direction plus intéressante que celle dans laquelle on est maintenant.
LVSL : Il ne faudrait pas que les hôpitaux, les transports en commun s’arrêtent…
Vincent Verzat : Non, mais s’ils continuent ce serait par choix, c’est ça la différence. À partir du moment où on décide que s’arrêter est possible, on fait des choix et on réalise du coup qui est au service du bien commun. Effectivement je pense qu’il y a des boulots qui sont au service du bien commun et des gens qui le font parce qu’ils ont envie de servir le bien commun et pas parce qu’ils y sont obligés. Par contre il y a une pléthore de jobs qui vont vraiment s’arrêter, ça c’est clair, parce qu’on a construit toute une société où il faut que les gens travaillent. Du coup on crée aussi plein de bullshit jobs qui n’ont absolument aucun intérêt et à partir du moment où les gens s’arrêtent de faire ces bullshit jobs, à mon avis cela va ouvrir des opportunités.
LVSL : Et si un candidat à la présidentielle vous donnait carte blanche pour l’élaboration de son programme en matière de transition écologique, qu’est-ce que concrètement vous pourriez, en tant que vidéaste, proposer ?
Vincent Verzat : En tant que vidéaste, je proposerais que ce merveilleux ministère donne beaucoup plus de pouvoir au niveau local. Je suis assez convaincu que la solution viendra d’une très forte résilience, d’un tissu social riche et solide là où les gens vivent.
Quasiment toutes les politiques environnementales qui viendraient du niveau national et sur lesquelles on n’a pas la capacité d’avoir de prise, de comprendre ce qui s’y joue, vont être l’objet de mille et un rejets parce qu’elles ne sont pas ancrées dans une réalité du territoire. Donc soutenir, donner les moyens pour qu’il y ait une tonne de vidéos qui donnent à voir le pourquoi et le comment de ce qui en train de se passer. S’il y avait davantage de gens qui savaient ce qui se passe à Grenoble sur le changement de la ville, il y aurait peut-être des changements plus rapides dans pas mal d’autres villes. C’est d’ailleurs l’expérience que j’ai faite : avec une vidéo qui s’appelle « 5 trucs pour changer ta ville ». Ce sont 5000 personnes qui se sont mobilisées pour faire du lobbying citoyen pour faire changer leur ville, simplement sur la base de cette vidéo de 4 minutes et d’un tout petit peu d’imaginaire en se disant que c’est possible qu’il y ait plus d’arbres dans leur ville, c’est possible qu’il n’y ait plus de publicité… Et à partir de là, tu te dis : « c’est ça que je vais demander ».
LVSL : Êtes-vous en lien avec des spécialistes d’autres disciplines et si oui comment est-ce que, concrètement, vous travaillez ensemble ?
Vincent Verzat : Pour chacune des vidéos qu’on produit, on se met en lien avec des spécialistes. On essaie d’avoir vraiment l’ensemble des informations dont on a besoin et on porte un intérêt tout particulier aux points de complexité. Comme je l’ai dit, la situation est complexe, il n’y a pas de réponse simple et si on me dit « tout ce qu’il y a à faire c’est ça », je demande « qu’est-ce qui a été oublié ? ». Sur la base de cette expertise, je fais le travail de vulgarisation : on me parle du principe pollueur-payeur ? Je dis « tu pues, tu pollues, tu payes ». C’est juste rendre drôle et créatif un contenu qui est pourtant solide, et le transmettre en vidéo.
LVSL : Êtes-vous plutôt optimiste ou plutôt pessimiste quant à la faculté de l’humanité à relever le défi climatique ?
Vincent Verzat : Je pense que ce défi dépasse l’humanité, que le changement climatique est déjà là donc tout dépend de ce qu’on veut dire par « relever le défi ». Je pense qu’il y aura vraiment des centaines de milliers (très probablement des millions et peut-être même des milliards) de personnes qui ne vont pas pouvoir vivre sur cette planète à cause des changements dramatiques qui vont s’enclencher d’ici à 2100 et sûrement après, et ce, pour une très longue période de temps. À ce niveau-là, je ne suis pas optimiste. J’ai l’habitude de dire que j’ai l’optimisme de la volonté et le pessimisme de la raison, donc si on regarde ce qui se passe, je suis plutôt pessimiste. L’optimiste de la volonté, cela veut essentiellement dire que je n’ai pas choisi d’être là sur cette terre à ce moment-là, mais que je peux faire quelque chose à mon échelle, qui ait du sens et qui contribue à créer le genre de choses que j’ai envie de voir advenir et que ça trouve un écho. Je suis optimiste à ce niveau-là. Je remarque que les vidéos que je fais et le ton que j’ai trouvent un écho dans cette société française et qu’on n’est pas tout seuls à avoir envie d’être les petites mauvaises herbes, la racine d’un arbre qui pète le béton.
Retrouvez l’ensemble des épisodes de Les Armes de la Transition dans le dossier suivant (écrit) :
Et sur YouTube (vidéo) :