Après 100 jours, pourquoi Biden impressionne la presse française

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« Un nouveau Roosevelt ». La presse française s’émerveille devant Joe Biden, ses plans de relance chiffrés en milliers de milliards et ses propositions de hausse d’impôts sur les multinationales et les plus riches. Le centriste se voit repeint en progressiste, par contraste avec des dirigeants européens embarrassés par son volontarisme. Comment expliquer un tel décalage avec sa campagne, qui suggérait une politique plus conformiste ? Faut-il y voir un manque d’objectivité de la presse ou un véritable revirement de Joe Biden ? Par Politicoboy.

Pour son numéro du 22 avril 2021, l’Obs s’est fendu d’une couverture pour le moins audacieuse. La photo de Joe Biden est accompagnée d’une double affirmation :  « Le nouveau Roosevelt – comment Biden enterre l’ultralibéralisme ». À en croire l’hebdomadaire de centre gauche, le président américain aurait « rompu avec tous les dogmes économiques dominants ». L’éditorial va encore plus loin, en affirmant (à tort) qu’Oncle Joe aurait déjà « augmenté les impôts des plus riches et ceux des entreprises ». L’Obs n’est pas le seul média hexagonal atteint d’une poussée de Bidenmania. Le 12 avril, Libération titre « Biden, un nouveau Roosevelt pour l’Amérique ? » et répond par l’affirmative en évoquant « un parfum de révolution à Washington ». Les correspondants du Monde multiplient également les chroniques sur ce thème. « Biden mène une révolution économique » et se situerait quelque part entre Roosevelt (FDR) et Lyndon B. Johnson, l’autre grand président démocrate du XXe siècle qui avait mis en place les régimes d’assurances maladie publiques Medicare et Medicaid et fait de la lutte contre la pauvreté le cœur de son projet de Great Society. Pour justifier cette comparaison audacieuse, l’Obs cite le principal intéressé, qui « a placé un portrait de FDR dans son bureau » et « revendique son héritage »  tandis que Le Monde nous explique que Biden « aime à se comparer » à Roosevelt. La presse française serait-elle devenue la porte-parole de la Maison-Blanche ?

La politique conduite par Joe Biden au cours de ses cent premiers jours ne suffit pas à expliquer cet enthousiasme débordant. L’omniprésence de la comparaison avec l’emblématique Franklin Delano Roosevelt (FDR), l’architecte du New Deal, pose avant tout la question de l’atlantisme satisfait de la presse française et de l’impartialité des médias Américains.

Biden repeint en nouveau FDR : la genèse d’un récit médiatique 

L’élection de Donald Trump a accéléré la polarisation des médias américains en deux camps distincts, pour des raisons essentiellement économiques détaillées par l’enquête de Serge Halimi et Pierre Rimbert [1]. De la même manière que Fox News préfère adopter une ligne partisane destinée à fidéliser un public précis, la presse démocrate a perdu l’essentiel de sa distance vis-à-vis du parti pour lequel vote 93% de son lectorat. 

Les journalistes de cet establishment semblent avoir des difficultés à adopter une position critique face à la nouvelle administration. CNN et MSNBC remplissent souvent le rôle de télévision d’État que Fox News assurait sous Donald Trump. La presse écrite tend à leur emboîter le pas.

Le terrain médiatique était donc fertile pour permettre l’éclosion d’un narratif élogieux, largement suggéré par les équipes de Joe Biden, selon lequel le président démocrate serait un nouveau FDR. Le 1er avril 2021, CNN s’interroge très sérieusement : « Biden va-t-il se faire une place aux côtés de FDR et LBJ ? ». Le Washington Post semble pencher pour la première option, tout comme la radio publique NPRle New YorkerUSA Today et la majorité de la presse de centre gauche. Le New York Times propose « Quatre façons d’expliquer la radicalité de Joe Biden » après avoir vanté « Des débuts qui font échos à FDR » et expliqué « comment l’héritier de FDR transforme le pays ».

Cet engouement pour les politiques inspirées du New Deal peut sembler paradoxal, puisque cette même presse attaquait sans relâche Bernie Sanders douze mois auparavant, lorsque le socialiste semblait capable de remporter la primaire démocrate sur un programme directement inspiré de FDR et revendiqué comme tel. À l’époque, ce nouveau New Deal était taxé d’irréaliste, voire pire. CNN avait comparé Sanders au coronavirus et MSNBC à Adolphe Hitler. Les choses ont évolué rapidement une fois le socialiste hors course.

L’idée selon laquelle Biden sera « le président le plus progressiste depuis FDR » (Vox) a commencé à émerger dès l’abandon de Sanders, dans ce qui s’apparente à un effort coordonné pour convaincre les électeurs progressistes de se rallier derrière le vice-président d’Obama. Les équipes de campagne de ce dernier seraient à l’origine de la comparaison avec Roosevelt, comme le détaille Time Magazine en octobre 2020. 

Le modèle économique des médias américains explique leur perméabilité au récit professé par les équipes de Joe Biden. Or, la presse française de centre gauche et ses correspondants semblent largement influencés par leurs confrères d’outre-Atlantique. D’autant plus que le contexte se prête à un tel narratif : le départ de Donald Trump a provoqué une baisse drastique de l’audimat et Biden n’est pas un personnage particulièrement exaltant. Le repeindre en Roosevelt permettrait d’améliorer les ventes. Son action politique justifie-t-elle cette comparaison maximaliste ?

Joe Biden : une rupture incomplète avec le néolibéralisme

En matière de politique étrangère et migratoire, Joe Biden s’inscrit dans la continuité de Donald Trump. Ce qui n’est pas sans provoquer la furie de son aile gauche. Sur l’économie et le social, à l’inverse, la rupture semble manifeste. Même les journalistes les plus sceptiques n’ont pu s’empêcher d’exprimer leur surprise lorsque la Maison-Blanche a annoncé souhaiter augmenter l’impôt sur les revenus du capital. Avant cela, la hausse du taux d’imposition des sociétés (qui passerait de 21% sous Trump à 28%, après être resté à 35% sous Obama) et le projet d’un impôt plancher pour les profits réalisés à l’étranger par les entreprises américaines ont été décrits comme un changement de paradigme. Le journaliste économique Romaric Godin parle de « rupture avec la révolution reaganienne » et de remise en cause incomplète du néolibéralisme.

Les hausses d’impôts doivent financer un vaste plan d’investissement dans les infrastructures, terme utilisé par les démocrates pour désigner à la fois les ponts, routes, aéroports, chemins de fer, canalisation et réseau électrique, mais également l’internet haut débit et des choses encore moins « physiques », tel que la recherche publique et l’accompagnement des seniors. La loi Pro act, qui doit renforcer drastiquement le pouvoir des syndicats, s’inscrit dans ce vaste projet. D’un certain point de vue, Biden cherche à renouer avec le capitalisme fordien des trente glorieuses, ou du moins sa version sociale-démocrate. Il s’agit de redonner à l’État un rôle important et aux syndicats le pouvoir d’arracher des compromis au patronat. Une approche que d’aucuns jugeront quelque peu anachronique, mais qui contraste avec l’obsession austéritaire de l’Union européenne et s’accompagne d’un plan climat ambitieux.  

Bien que jugé largement insuffisant par l’aile gauche démocrate, il représente le projet écologique le plus abouti jamais proposé par un gouvernement. Le rôle de l’État y est pleinement assumé, tandis que les lubies sur les taxes carbone ont été abandonnées. Un choix délibéré, guidé par la réalité politique et l’efficacité pratique, selon le chef du Conseil économique de Biden, Brian Deese. 

On compte ainsi 215 milliards de dollars pour la rénovation thermique des bâtiments, 175 milliards pour l’électrification du transport routier, 160 milliards pour le développement du ferroviaire et des transports publics, 100 milliards pour la modernisation du réseau électrique et les subventions aux énergies renouvelables, 16 milliards pour colmater les puits de gaz et de pétroles responsables de fuites de méthane – un gaz à l’effet de serre trente fois plus important que le CO2 – et 10 milliards pour la restauration des forêts. S’inspirant du Green New Deal portée par Alexandria Ocasio-Cortez et Ed Markey, le projet met l’accent sur l’aide aux populations défavorisées. 

En ajoutant la perspective d’une potentielle annulation partielle de la dette étudiante et un nouveau plan de 1 800 milliards pour investir dans la protection sociale, les services publics et l’éducation (The American Family plan), on comprend que Biden surprenne positivement. Noam Chomsky résumait ainsi « en matière de politique intérieure, Biden fait mieux que ce qu’on pouvait attendre ». Sans pour autant parler de révolution.

Le plan d’infrastructure de 2.2 trillions reste « modeste » (1 % de PIB par an, 2,5 fois moins que Roosevelt). L’American Family Plan ne fait que mettre en place, à un niveau de prestation inférieur, ce qui est considéré comme des acquis sociaux en Europe, à savoir les congés maternité, les arrêts maladie, la gratuité de la maternelle et de l’éducation supérieure publique, l’accès aux soins pour ne citer que ces exemples. 

La Théorie moderne de la monnaieinvoquée pour payer le plan Covid de 1 900 milliards voté en mars, a été rapidement mise de côté. Les deux prochains projets devront être financés par des hausses d’impôts et non par l’emprunt. Et avec une majorité particulièrement courte au Congrès, rien ne permet d’assurer que Joe Biden parviendra à atteindre ses objectifs. Après avoir abandonné la revalorisation du salaire minimum fédéral promise à Bernie Sanders [2], la Maison-Blanche semble avoir déjà renoncé à une partie de la hausse d’impôt sur les entreprises. Pire, le New York Times s’est récemment fendu d’un éditorial au vitriol pour dénoncer les efforts d’une trentaine de parlementaires démocrates qui exigent le rétablissement d’une niche fiscale pour les ultras-riches en préalable à toute négociation sur le plan d’investissement dans les infrastructures. Une position que le quotidien dénonce comme « politiquement et économiquement indéfendable ». 

Avant de revendiquer l’héritage de ces illustres prédécesseurs, Joe Biden va devoir faire adopter ses plans aux Congrès, dont les membres les plus influents prennent leurs ordres auprès du patronat. [3]

Pour l’instant, Biden procède avec pragmatisme en s’attaquant d’abord aux problématiques les plus consensuels. Son premier succès, le plan de relance Covid, ne lui a pas été inspiré par FDR, mais par Donald Trump. Le milliardaire avait fait voter un projet similaire en avril 2020, et un second volet en décembre. Le changement de paradigme s’est opéré au cours de la dernière année de présidence de Trump, comme le souligne Seth Ackermann, directeur de la publication du site socialiste Jacobin

De même, le plan d’investissement dans les infrastructures est un thème vieux comme le monde, porté par Barack Obama et Donald Trump. Il a le soutien du monde syndical, de l’US Chamber of Commerce et de la National Association of Manufacturers, l’équivalent américain du Medef. Sans les dysfonctionnements politiciens du Congrès et le manque d’habileté de Trump, ce projet soutenu par une majorité écrasante de la population aurait déjà été voté. L’American Family Plan de 1 800 milliards représentera un test plus périlleux, et brille déjà par son souci de préserver les intérêts du capital. 

Biden « refuse d’engager un bras de fer avec le monde des affaires et deux industries de poids : Big pharma et les assurances maladies privées ». (Politico)

En effet, Biden arbitre de nouveau en faveur de son aile droite. L’impôt sur la fortune de Warren et Sanders n’a pas été retenu pour le financer. Au lieu d’abaisser l’âge d’éligibilité à Medicare à 55 ans – ou même 60 ans, conformément à sa promesse de campagne – Biden souhaite renforcer les subventions d’Obamacare. Pour les néophytes, il s’agit d’un point de détail. Mais dans les faits, la première option permettrait d’étendre à 40 millions de personnes l’assurance maladie publique gratuite mise au point par Lyndon B. Johnson, alors que la seconde vise à verser 200 milliards de dollars de subventions aux assurances privées pour abaisser le coût de la couverture santé Obamacare, sans toucher aux franchises exorbitantes. 

La proposition de loi visant à permettre aux assurances publiques Medicare et Medicaid de négocier les prix des médicaments avec les entreprises pharmaceutiques, qui doit permettre de baisser drastiquement les coûts, a également été ajournée. Elle constituait pourtant une promesse centrale de campagne portée par la majorité démocrate au Congrès. 

Comme le note le site Politico, pourtant peu critique envers l’administration démocrate, Biden « refuse d’engager un bras de fer avec le monde des affaires et deux industries de poids : Big pharma et les assurances maladies privées ». Il continue de protéger leurs profits en maintenant les brevets sur les vaccins et en s’opposant à la nationalisation partielle du marché de l’assurance maladie. Après la crise des surprimes, Obama avait refusé de réformer Wall Street en profondeur. Face au coronavirus, Biden préserve un modèle de santé privé pourtant décrié pour ses multiples dysfonctionnements. 

Un virage à gauche qui s’explique politiquement et structurellement

Si Biden ne « rompt pas avec tous les dogmes économiques dominant » comme l’estime l’Obs, il surprend néanmoins par son volontarisme et une certaine rupture – entamée sous Donald Trump – avec l’obsession du libre-échange, l’austérité budgétaire et le recul de l’État. Joe Biden n’a pas connu une forme d’épiphanie pour autant. Ce revirement s’explique par différents facteurs structurels.

Le rapport de force exercé par la gauche démocrate contribue au tournant pris par Joe Biden

Sur le plan personnel, l’ancien vice-président d’Obama s’est toujours situé au barycentre du Parti démocrate. En fin politicien, il est capable de sentir lorsque le vent tourne, et d’adapter son positionnement en conséquence. Or, le Parti démocrate bascule de plus en plus vers la gauche, sous l’effet de plusieurs facteurs. Le plus évident demeure les deux campagnes de Bernie Sanders aux primaires démocrates et l’élection d’un groupe d’élus issus de la gauche radicale au Congrès, dont Alexandria Occasion-Cortez, Ilan Omar et Rachida Tlaib incarnent le fer de lance. Les efforts des différentes organisations citoyennes et groupes militants – on pense en particulier au Sunrise Movement et à Black Lives Matter, ont également porté leurs fruits. Plus largement, l’émergence d’une production intellectuelle abondante, y compris dans le champ économique, a permis d’accompagner ce revirement. Des livres comme Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty font désormais référence dans les colonnes du New York Times et du Washington Post. L’émergence de nouveaux think tanks et d’un écosystème médiatique plus indépendant et progressiste (de Vox à Jacobin) contribue à alimenter le débat et influencer les décideurs. Comme l’explique le politologue et statisticien David Shor, les conseillers et administrateurs du Parti démocrate sont de manière tendancielle plus à gauche que les élus et davantage en phase avec l’aile militante. Le résultat s’observe à travers l’administration Biden : bien que ses membres soient issus de l’establishment et souvent plus ou moins directement compromis par des intérêts financiers [4], ils restent idéologiquement influencés par leur milieu social, lui-même plus réceptif aux idées avancées par la sphère militante du parti.

C’est ce qui ressort de l’interview du New York Times de Brian Deese, directeur du Conseil économique de Biden. Le contraste avec Larry Summers, qui occupait ce poste sous Obama et exerçait une influence considérable sur le Parti démocrate, est saisissant. Deese cite le réchauffement climatique comme principal élément ayant modifié la manière de penser des membres de l’administration Biden. La montée en puissance de la Chine expliquerait également la nouvelle importance accordée par Washington aux investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et la recherche.

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Brian Deese évoque aussi l’épidémie de coronavirus, qui a exposé la vulnérabilité des États-Unis aux chaînes de production globalisées et a révélé les importantes carences du système de santé américain. La prise d’assaut du Capitole par les militants de Donald Trump et la percée électorale de ce dernier auprès des classes moyennes et populaires est un autre facteur expliquant le virage de Joe Biden. Il semblerait que les démocrates aient pris conscience du danger que représenterait une nouvelle présidence conservatrice en 2024 et se soucient davantage du sort des classes populaires qui sont sur le point de les abandonner. L’approche de la Maison-Blanche est ainsi particulièrement pragmatique et politique. Le but est avant tout de reconquérir l’électorat issu de la working class. Là où Obama avait adopté une approche strictement technocratique et jugeait l’importance de promouvoir son action politique ; indigne de lui, Biden s’efforce de mettre en place des mesures concrètes qui impactent sensiblement les électeurs, et d’en assurer la promotion à chaque prise de parole. 

Le but est avant tout de reconquérir l’électorat issu des classes populaires et de la working class. 

Ainsi, les paiements directs aux Américains sous la forme de chèques Covid initiés par Donald Trump sous la pression de l’aile gauche démocrate en 2020 ont été ressortis par Biden. De même, l’approche choisie pour le plan d’investissement pour les infrastructures met l’accent sur l’aide aux seniors (400 milliards) et aux populations les plus touchées économiquement, dont les communautés rurales. Quant au plan de 1 800 milliards pour les familles américaines, il vise à lever un maximum de barrières auxquelles sont confrontées les classes populaires pour se hisser hors de la pauvreté. La capacité de la Fed à financer ses investissements sans véritable limite, du fait de la souveraineté monétaire des États-Unis ainsi que de la prédominance et du caractère exorbitant du dollar, facilite ce tournant idéologique.

Enfin, le progressisme relatif de Biden s’explique par le rapport de force au Congrès, où Bernie Sanders et ses alliés détiennent un pouvoir non négligeable. Par le poids de leurs votes au parlement, mais surtout à travers les voix qu’ils représentent et dont le Parti démocrate ne pourra faire l’économie s’il compte conserver sa majorité. 

L’aile droite détient néanmoins une capacité d’obstruction considérable, qu’une minorité de sénateurs semble déterminée à utiliser. Le décalage entre les annonces et la réalité pourrait être significatif. Biden va devoir arbitrer entre les deux factions de sa coalition et choisir s’il souhaite suivre les pas de LBJ et FDR ou défendre les intérêts des principaux donateurs qui financent le Parti démocrate. Le combat politique pour le Pro act pourrait servir de premier test. Si les syndicats ont clairement indiqué qu’ils retireraient leurs soutiens aux démocrates si ces derniers ne votaient pas ce texte, les milieux d’affaires y sont particulièrement opposés. 

Contrairement aux célèbres cent premiers jours de FDR, les débuts de Joe Biden laissent planer le doute quant à sa détermination. Pour l’instant, il refuse toujours d’user de ses pouvoirs exécutifs avec ambition, préférant privilégier une action mesurée au Congrès. Au risque de voir le processus législatif accoucher d’une souris.

Pour la gauche française, le progressisme relatif de Biden reste un cadeau appréciable. Il permet de déplacer le débat public sur son terrain de prédilection, loin des questions identitaires et sécuritaires imposées par la droite et l’extrême droite. Comparer Joe Biden, qui déclare : « la théorie du ruissellement n’a jamais fonctionné » et revendique une hausse d’impôt sur le capital et les grandes fortunes à Emmanuel Macron et son obsession pour « les premiers de cordée » semble entièrement justifié. À condition de ne pas tomber dans la caricature imposée par les médias américains et les communicants de la Maison-Blanche.  

Notes :

1. Le Monde diplomatique, mars 2021

2. Lire notre article : Le plan de relance Covid-19 de Biden change-t-il la donne ?

3. Lors d’une rencontre par zoom avec les représentants du milieu des affaires d’Arizona, la sénatrice Kyrsten Sinema a explicitement demandé conseil aux dirigeants d’entreprises. La vidéo fuitée, montre l’étendue de la connivence entre sénateurs dits « modérés » et donateurs issus du privé. 

4. Lire notre article : L’administration Biden, le retour du statu quo néolibéral.