Les nombreuses manifestations qu’a initié le mouvement des gilets jaunes ont vu fleurir un certain nombre d’inscriptions murales. Tout mouvement social s’appuie sur l’usage d’un répertoire d’actions militantes qui vise à le rendre visible. Le graffiti en est un registre intéressant puisque tel une véritable forme de poésie urbaine, il permet la réappropriation de l’espace public. L’analyse du recours au graffiti éclaire sur ceux des gilets jaunes et met en lumière l’intérêt de cet outil de la lutte idéologique.
La dynamique des gilets jaunes s’appuie sur une forte symbolique dès ses prémices. Cela s’illustre d’abord par le nom du mouvement, puisque le gilet jaune devient l’emblème de la contestation. La couleur jaune atypique le rend visible, et choisir de porter la veste de signalisation fluorescente signifie alors le ralliement au mouvement. La dimension symbolique gagne progressivement les murs des villes dès les premières manifestations, où ceux-ci sont investis par des graffitis. Les manifestants rivalisent d’originalité pour inscrire la trace du mouvement.
À la source de l’inspiration
Les nombreuses références mobilisées apportent un éclairage sur les filiations des contestataires. La référence historique la plus récurrente est celle de la Révolution française. Date clef dans l’Histoire de France, elle est l’une des