À l’extrême droite, la domination sans partage du Rassemblement national sur le plan électoral concentre naturellement l’attention médiatique, au détriment de l’analyse d’autres phénomènes politiques. L’existence de groupuscules violents est pourtant bien documentée, quoique trop souvent comprise comme une succession de faits divers. Peut-on réduire l’extrême droite française contemporaine à ces deux visages caricaturaux ?
Si l’ex-Front national bénéficie d’une solide rente électorale qui lui assure le rôle de « meilleur ennemi » d’un centre libéral et européiste, son histoire reste marquée par une incapacité à prendre les rênes du pays. Le recentrage de Marine Le Pen autour de thématiques sociales et souverainistes, en rupture avec un Jean-Marie Le Pen qui se présentait dans les années 80 comme le « Reagan européen », ne lui a pas permis à ce jour de réaliser la percée tant attendue. Bien au contraire, son échec au second tour de l’élection présidentielle de 2017 a sérieusement affaibli ses prétentions à incarner une alternative politique crédible.
Néanmoins, l’extrême droite peut-elle exister dans les urnes en dehors du Front/Rassemblement national ? Il est permis d’en douter. Toutes les expériences allant dans ce sens se sont terminées par de cuisants échecs, du Parti des forces nouvelles, champion de l’eurodroite dans les années 70-80, à l’émancipation de Florian Philippot en 2017, en passant par la scission d’une partie de l’appareil frontiste sous l’impulsion de Bruno Mégret en 1999. Inutile de recenser de manière exhaustive les innombrables listes électorales d’extrême droite, constituant autant de témoignages d’une survivance fasciste ou catholique-traditionaliste en rupture avec le lepénisme. La faiblesse générale de leurs résultats prouve leur difficulté à s’émanciper de leur micro-espace électoral fortement idéologisé.
Seul le maintien d’une sociabilité militante associée à un endoctrinement idéologique poussé assure alors la survie de groupes qui choisissent cette voie.
Le succès de l’entreprise des Le Pen tient au contraire à son dépassement des chapelles traditionnelles au profit d’un projet s’incarnant dans une personnalité charismatique, dans une « marque électorale ». Toutes les composantes de l’extrême droite post-guerre d’Algérie se rallient ainsi, à un moment ou à un autre, à Jean-Marie Le Pen : « nationaux », nationalistes-révolutionnaires, néonazis et catholiques traditionalistes ne peuvent espérer agréger seuls des électorats aussi disparates qu’un vote frontiste allant des régions désindustrialisées de l’Est aux villas cossues de la Côte d’Azur.
Les purges successives impulsées par Marine Le Pen pour mettre en ordre de bataille sa formation n’ont pas changé la donne. Elles ont au contraire mis en lumière l’isolement puis la marginalisation de franges radicales écartées du parti, contraintes de se replier sur l’activisme et de renoncer à maîtriser l’agenda politique et médiatique. S’écarter du champ électoral implique de renoncer aux ressources électives dont les financements liés aux élus et l’accès aux médias. Seul le maintien d’une sociabilité militante associée à un endoctrinement idéologique poussé assure alors la survie de groupes qui choisissent cette voie. Mais, au-delà de situations locales favorables, leurs perspectives de développement restent généralement très faibles.
La perspective d’une droite hors les murs
D’autres acteurs politiques extérieurs au Rassemblement national tentent aujourd’hui de briser le plafond de verre électoral en créant des ponts, non pas avec les franges radicales de l’extrême droite mais avec des secteurs de la droite dite de gouvernement. La situation est effectivement favorable à de tels rapprochements. Historiquement, la droite giscardienne et « indépendante » a constitué une machine à recycler des cadres néofascistes issus d’Occident puis d’Ordre nouveau. Néanmoins, la droite gaulliste entretenait pour sa part une certaine animosité avec les « nationaux », qui vécurent l’indépendance algérienne comme une trahison impardonnable.
L’évolution progressive de ces clivages historiques et le déplacement du champ politique français vers la droite ont rapproché d’importantes parts des différentes droites autour de thématiques identitaires, voire civilisationnelles. Si la dynamique à l’œuvre trouve ses racines dès l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, le coup porté aux Républicains par l’échec de la candidature de François Fillon en 2017 en constitue un nouveau palier. La construction d’un centre libéral et européiste siphonnant l’électorat du centre gauche puis de la droite constitue une réelle menace pour des Républicains repliés sur leurs bastions locaux. Il devient alors tentant de chercher des alliances avec l’autre droite, revendiquant désormais l’héritage gaulliste et républicain.
Quelques individus évoluant hors de ces formations partisanes encouragent cette dynamique en justifiant théoriquement et en impulsant ces rapprochements. Ces personnalités incluent le polémiste Éric Zemmour, le maire de Béziers Robert Ménard (à l’origine du projet d’union Oz’ ta droite), ou encore Marion Maréchal, dont l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques à Lyon ambitionne de former les nouvelles générations de cadres de la droite. La stratégie n’est en soi pas nouvelle. Bruno Mégret avait déjà envisagé une dédiabolisation suivie d’une ouverture vers la droite gaulliste dont il provenait. La particularité de la conjoncture actuelle tient dans l’existence de demandes croissantes qui proviennent d’une droite de gouvernement fracturée, entrant en résonance avec une formation lepéniste repositionnée. Les élections locales pouvant servir de bac à sable pour de telles alliances n’ont cependant pas permis à ce projet de se concrétiser car, au niveau national, les Républicains devaient prouver leur capacité à gagner seuls pour que l’appareil survive.
Les identitaires, de l’innovation à la stagnation
Le mouvement identitaire est apparu en France au tournant du siècle avant d’essaimer ailleurs en Europe. Il est le produit d’un bilan critique réalisé en 2002 par des militants nationalistes-révolutionnaires issus de la défunte Unité Radicale. Ils considéraient qu’ils étaient dans une impasse. La particularité des identitaires tient dans leur stratégie pragmatique reposant sur deux piliers : la construction d’une contre-société clanique, promouvant des valeurs viriles traditionnelles, et un activisme utilisant les médias comme caisse de résonance, s’inspirant tant de Gramsci que des méthodes altermondialistes.
Le combat « métapolitique » des identitaires s’est affiné avec le temps et l’échec des mobilisations de masse comme des projets électoraux. Réalistes quant à la limitation de leurs moyens, les leaders du mouvement ont progressivement abandonné les urnes au Front/Rassemblement National, fournissant à ce dernier des cadres et des militants là où il est implanté – notamment dans les villes de Lyon et de Nice.
Il s’agit alors d’abandonner le répertoire d’actions traditionnel de l’extrême droite au profit d’une lutte pour l’hégémonie culturelle. Les identitaires tentent d’imposer leurs thématiques dans l’espace public – parfois avec succès, comme dans le cadre des polémiques autour des minarets ou du racisme anti-blanc. Pour cela, ils déploient un dispositif articulant formation de cadres, présence massive sur les réseaux sociaux et actions coup de poing fortement médiatisées. Cette économie politique rationalisée à l’extrême est cependant fragile. L’extrême dépendance du mouvement vis-à-vis des réseaux sociaux constitue un talon d’Achille : la suppression régulière de ses principaux comptes sur Facebook comme sur Instagram ou Twitter affecte durablement sa capacité à maintenir le lien vital entre la petite équipe militante de Génération Identitaire et ses soutiens numériques.
Des survivances royalistes
Fondée en 1899, l’Action Française constitue la plus veille organisation nationaliste de France et a survécu aux crises successives l’ayant traversée, sa participation à la collaboration sous le régime de Vichy n’étant pas la moindre. Principale organisation royaliste, promouvant le nationalisme intégral théorisé dans la première moitié du vingtième siècle par Charles Maurras, l’Action Française se veut être une école de pensée à même d’offrir une formation doctrinale poussée à ses membres. Elle a su moderniser son image et recruter lors des manifestations contre le mariage pour tous en 2012, sortant ainsi temporairement de son isolement.
La concurrence d’autres groupes d’activistes et le retour de mobilisations collectives portées par la gauche dès la fin du quinquennat de François Hollande ont cependant peu à peu ramené l’Action Française à sa position traditionnelle de « vieille maison ». Minée par les scissions, l’organisation continue d’exister comme structure rémanente repliée sur des activités qui relèvent davantage de la sphère culturelle que de l’action politique, à l’image de ses concurrents.
Doctrine mise à part, le style, la structure, les modes d’action et les thématiques des royalistes ne permettent pas de les différencier radicalement des mouvances identitaires, traditionalistes et néofascistes. Formant et triant les jeunes militants, entretenant une sociabilité clanique, la perméabilité des divers courants de l’extrême droite extra-parlementaire conduit à les mettre en concurrence, d’autant plus que leur public est clairsemé. Leur taille même – quelques dizaines à quelques centaines de militants – est limitée. Une fois de plus, les critiques exprimées vis-à-vis du Rassemblement national contemporain n’empêchent pas le partage des tâches pragmatiques. À l’un l’expression électorale, aux autres la formation de cadres et l’activisme.
Une alt-right francophone ?
La diffusion d’un matériel idéologique très hétérogène par les acteurs de l’extrême droite française bénéficie d’un écho numérique sans commune mesure avec leur capacité de mobilisation militante réduite, souvent considérée à tort comme un indicateur pertinent de leur vivacité.
Il est aujourd’hui courant d’être confronté à des concepts et à des thèmes forgés par ce courant et véhiculés par des supports aussi variés que les vidéos de polémistes, les commentaires inondant les réseaux sociaux ou les images humoristiques telles que les mèmes. L’omniprésence des thématiques de l’extrême droite – et plus largement des droites – sur internet peut s’expliquer par la conjonction de deux facteurs.
D’une part, la dialectique toxique entre extrême droite et médias donne à la première une caisse de résonance que ses militants ont appris à utiliser de la manière la plus efficace possible au cours des dernières décennies. Les questionnements identitaires et sociétaux, les faits divers sordides et les polémiques les entourant constituent une manne pour des médias dont le modèle économique dépend de leur capacité à attirer un public. Bien entendu, le champ médiatique est morcelé : si certains médias alimentent cyniquement les polémiques du moment, d’autres tentent d’apporter un regard critique et de promouvoir un dialogue informatif. L’effet de caisse de résonance reste cependant semblable.
D’autre part, la marginalisation de l’extrême droite dans l’espace public entraîne un phénomène de surinvestissement compensatoire. Ses acteurs vont privilégier l’activisme numérique faute d’accès à d’autres espaces d’expression : les mobilisations publiques étant conflictuelles et dangereuses, susceptibles de donner une image de faiblesse, Internet devient au contraire un espace privilégié, investi très tôt par le Front National.
Se développent donc un ensemble de réseaux communautaires plus ou moins idéologisées, fonctionnant en cercles concentriques allant des simples « trolls » aux militants pré-terroristes, sur un modèle similaire à l’Allemagne, à la Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis où s’est développé dans le sillage de Donald Trump une alt-right. Cette effervescence banalise les thèses de l’extrême droite sans pour autant se traduire mécaniquement par un afflux militant, de tels réseaux restant vaporeux et fragiles.
Parmi leurs principaux animateurs se trouvent de jeunes vidéastes ayant généralement bâti leur notoriété sur YouTube et maîtrisant les codes des réseaux sociaux. Là encore, il semble difficile de délimiter avec précision cette sphère d’influence, regroupant tant des propagandistes développant une grille de lecture idéologique que des personnalités perméables à ces idées et s’en faisant le relais. L’agitation virtuelle peut alors devenir un gagne-pain : une fois une communauté fidélisée, le militant se transforme en entrepreneur vendant ses conseils de séduction, son coaching sportif ou ses produits survivalistes.
Les youtubeurs d’extrême droite se spécialisent dans la production de contenu ludique et agressif. Les questions économiques ou historiques sont délaissées pour se concentrer sur des sujets sociétaux et cadrer l’actualité à partir d’une lecture binaire. Cette attaque en règle contre les mouvements féministe, antiraciste ou écologiste, mêlant théories du complot et valorisation d’une identité européenne traditionnelle, se développe comme un parfait miroir des revendications postmodernes. La lutte autour d’identités perçues comme menacées permet de faire l’économie d’une réflexion sur les structures économiques ou politiques. L’alimentation de clivages souvent artificiels a alors des effets performatifs sur les débats traversant la société.
En réponse à ce phénomène, l’action des pouvoirs publics se concentre sur les actes et propos violant la loi. Mais l’attitude des principaux réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook, accusés un temps de tolérance excessive, doit être attentivement scrutée : la tendance est à une extension de la censure des contenus par des plateformes souhaitant conserver et étendre leur monopole. Il serait alors naïf d’y voir un garde-fou démocratique quand de telles prérogatives sont également employées pour invisibiliser la contestation sociale.
L’usage de la violence : mythe et réalité
Si une partie de l’extrême droite admet effectivement se préparer à des actions violentes, la menace reste difficile à évaluer. Un fossé existe entre le discours et le passage à l’acte. Les attentats déjoués comme les réseaux démantelés au cours des dernières années donnent cependant une idée de l’ampleur du phénomène. Plusieurs dizaines d’individus ont été visés dans ce cadre par des procédures judiciaires. Nouvelle OAS, Action des forces opérationnelles, Blood and Honour… Ces groupes sont hétérogènes en termes d’objectifs comme de composition.
Au-delà des affiliations idéologiques diverses, la perspective d’un effondrement civilisationnel à venir est une caractéristique commune, qu’il prenne la forme d’une « guerre raciale », d’une dystopie totalitaire ou d’une catastrophe environnementale. S’y préparer conduit à accélérer le phénomène, les groupes radicaux cherchant en permanence une confirmation à leurs thèses dans l’actualité. Le développement d’une mouvance survivaliste marquée par un pessimisme sociétal proche des thèses de l’extrême droite américaine constitue ici un pont réel entre le grand public et des individus ou structures susceptibles de recourir à la violence. Car une autre caractéristique de l’extrême droite contemporaine est d’entretenir un flou entre les notions d’autodéfense, de sécurité, de protection des biens et des personnes d’une part, et la capacité à se montrer offensif d’autre part.
Au regard de la conjoncture politique actuelle, les perspectives insurrectionnalistes des marges de l’extrême droite restent cependant largement fantasmagoriques. Faute de danger subversif imminent, les projets guerriers restent des plans tirés sur une comète. Mais les brusques accélérations de l’Histoire impliquent de ne pas sous-estimer les possibilités de développement de cette mouvance, et de prendre au sérieux ses projets. Les attentats commis en Europe comme aux États-Unis – le plus souvent par des acteurs isolés qui agissent sous les radars, qualifiés de loups solitaires – invitent à prendre en compte les phénomènes de radicalisation individuelle et à observer l’écho de tels actes. L’isolement organique des criminels est un trompe-l’œil si on néglige de considérer l’existence d’un public qui approuve ou relativise leurs actions. Dans le cas américain, dont l’influence sur les réseaux francophones est considérable, la présence numérique de l’alrt-right donne une visibilité et un soutien tacite ou explicite à la violence militante.
Subversion ou parti de l’ordre ?
Il serait cependant réducteur de ne considérer que deux faces du phénomène, l’une respectant le cadre institutionnel républicain, l’autre cherchant à le déstabiliser par tous les moyens. Il existe au contraire une dialectique particulière les liant. Celle-ci participe d’une interdépendance de ces deux faces, la conquête et l’occupation d’un espace électoral qui nécessite des cadres et des militants. Unité Radicale, groupe nationaliste-révolutionnaire précurseur des Identitaires, affirmait ainsi très clairement cette séparation des tâches actée dès le tournant du siècle : « En l’état actuel de notre développement, notre stratégie n’est pas une stratégie de prise de pouvoir (nous laissons cela au Mouvement national républicain ou au Front national) mais une stratégie de développement interne et d’influence externe. »
Dépasser cette dichotomie implique donc de considérer la symbiose existant entre des courants apparemment rivaux, dont les positions sont trop souvent analysées à travers la présentation subjective qu’en font les acteurs, plutôt que de manière objective. Il apparaît utile au Front/Rassemblement National de satelliser un ensemble de chapelle pouvant permettre de capter divers électorats, sinon de former ses cadres. Un exemple typique de la fin des années 2000 est l’opposition théorique violente entre les groupes de droite sionistes tels que la Ligue de Défense Juive et le polémiste antisémite Alain Soral, les deux formations appelant in fine à voter pour Marine Le Pen. Leurs discours antagoniques s’adressent à des clientèles électorales irréconciliables tout en défendant un même choix tactique. Plus récemment, à la faveur de la crise ukrainienne, une stratégie de prise en étau similaire est mise en place. L’ambiguïté du Front/Rassemblement National quant à ses positions internationales lui offre le soutien de partisans de la politique étrangère russe comme de nationalistes défendant une Ukraine indépendante.
La rente électorale dont bénéficie l’actuel Rassemblement National pousse ses dirigeants à une certaine prudence pour renforcer ces acquis locaux comme nationaux. Entretenir un flou programmatique ouvre un espace à des formations idéologisées qui défendent une stratégie plus radicale, considérant qu’un éventuel triomphe électoral du parti lepéniste ne serait qu’une première étape devant être accompagnée de mobilisations massives. Cette tentation subversive ne rencontre cependant pour l’instant qu’un écho limité dans une classe dirigeante se sentant rarement menacée par un péril révolutionnaire. Les élites économiques du pays adoptent ainsi une attitude ambivalente : l’invitation finalement annulée de Marion Maréchal à l’université d’été du Medef à l’été 2019 témoigne des dissensions existant au sein du syndicat patronal quant à l’attitude à adopter à son égard.
Si la capacité d’Emmanuel Macron à capter une partie significative de l’électorat des Républicains en incarnant le parti de l’ordre a pu rassurer des secteurs conservateurs importants, il est probable que Marine Le Pen approfondisse son positionnement social pour s’en démarquer. La capacité de sa formation partisane à incarner une option politique crédible comme la définition de ses axes programmatiques dépendra alors largement de la conjoncture sociale, et particulièrement du discrédit de la classe politique en place. Nicolas Lebourg rappelle à ce propos que « si la technique de la contre-révolution préventive sait répondre aux aspirations antisubversives d’amples segments sociaux, les tentatives de construction d’une extrême droite subversive n’ont jamais abouti (l’Italie offrant une gamme complète d’exemples historiques sur ces positionnements) ». L’arsenal sécuritaire inégalé adopté en France au cours des dernières années par les gouvernements successifs et le traitement brutal des mouvements sociaux tels que celui des Gilets Jaunes rappellent que la réponse répressive à toute contestation sociale n’est certainement pas l’apanage de l’extrême droite.