[Long format] La mise à l’écart d’Íñigo Errejón par Pablo Iglesias suite au dernier congrès de Podemos signe-t-elle la fin de « l’hypothèse populiste » originelle du parti ? Ce changement d’équipe annonce-t-il ce que nombre de commentateurs ont désigné comme un « virage à gauche » dans la stratégie discursive et politique de Podemos ? Nous publions ici un article écrit sur la base d’entretiens effectués avec des acteurs et des sympathisants du mouvement ; un article dont le format long permet de comprendre en profondeur les changements à l’oeuvre au sein de Podemos et les dissensions théoriques qui le déchirent mais qui se veut également être un parti pris face à l’actuelle ligne suivie par le parti et émet des doutes concernant les récents choix pris par Pablo Iglesias.
« Podemos choisit la radicalité ». C’est par ces mots que le quotidien espagnol El País a résumé les résultats du deuxième congrès de Podemos qui se tenait les 11 et 12 février derniers à Madrid, au Palacio Vistalegre1. Il y a encore quelques mois, il semblait clair que le parti politique Podemos était né avec l’ambition de créer un populisme. Populisme que ses fondateurs définissaient comme une logique politique refusant