Art contemporain : pourquoi l’ouverture de la Pinault Collection à Paris est problématique

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Capture d’écran du site de la Pinault Collection de Paris, (l’ouverture est finalement reportée au printemps 2021)

L’ouverture de la Pinault Collection dans le bâtiment de la Bourse de commerce prévue au printemps 2021 va permettre au milliardaire français, François Pinault, d’exposer ses collections en France et de venir concurrencer la Fondation Louis Vuitton. À quelques pas du Louvre et du Centre Pompidou, ce nouveau musée semble être une bonne nouvelle pour les amateurs d’art contemporain. Cependant, il apparaît que François Pinault utilise cet espace promotionnel pour enrichir ses propres marques de luxe et la cote de ses artistes et ce, avec le soutien financier de l’État. C’est en partie grâce à la loi Aillagon sur le mécénat, qu’une nouvelle pratique d’artketing est en train d’apparaître. Une pratique qui nuit à l’art contemporain et appauvrit les finances de l’État.


La Bourse de commerce et la Pinault Collection

Les milliardaires français investissent dans l’art contemporain pour des raisons qui ne sont pas proprement financières. En effet, des économistes [1] ont calculé le taux de rendement d’une œuvre d’art considérée comme un actif financier : il s’avère que les œuvres d’art sont moins rentables que les autres actifs, à peine 3,5%. Il y a pourtant un avantage fiscal indéniable qui est permis par la loi relative au mécénat, dite loi Aillagon de 2003. En échange d’un investissement dans la culture, l’État s’engage à réduire l’impôt à hauteur de 60% du don. C’est ainsi que la Fondation Louis Vuitton, si elle a coûté 780 millions d’euros à LVMH, a donné un lieu à une réduction d’impôt de 518,2 millions d’euros [2]. En bref, elle n’a coûté que 261 millions à LVMH, pourtant leader mondial du luxe et qui a bénéficié de ce qu’on appelle un « effet d’aubaine » [3].

Concernant la Bourse de commerce de Paris, elle appartenait alors à la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI), qui l’a cédée pour 86 millions d’euros à la Ville de Paris. La mairie a ensuite décidé de « prêter » le lieu pour une durée de 50 ans à la Pinault Collection en échange de la prise en charge des travaux de rénovation du lieu, qui s’élèvent à 120 millions d’euros. Notons que François Pinault possède à Venise deux musées : le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana, ainsi que le Teatrino, petit amphithéâtre transformé en auditorium pour accueillir des colloques.

Qu’est-ce que François Pinault gagnerait à exploiter un lieu pour 50 ans afin de ne gagner qu’une dizaine de millions d’euros par an, ce qui ne rembourserait les travaux qu’au bout de 10 ans ? En fait, il faut comprendre que la Collection ne fonctionne pas comme un musée mais plutôt comme une galerie. Ses missions sont d’abord d’exposer et de vendre, contrairement au musée qui doit conserver. Si le musée est investi d’une mission d’intérêt général, les Collections Pinault ont un profil mercantile. Regardons tout cela plus en détails.

François Pinault et la Collection

François Pinault, à travers les holdings Artémis et Kering, possède de très nombreuses marques de luxe, telles que Gucci, Yves Saint-Laurent, Balanciaga et Alexander McQueen pour ne citer qu’elles. L’industriel qui a fait fortune dans le commerce de bois a mis au point un système très performant de valorisation de ses industries du luxe par ses collections artistiques, et réciproquement. En effet, s’implanter à la Bourse de commerce n’est qu’un moyen supplémentaire de valoriser la totalité des entreprises de Kering et d’Artémis.

Comment s’y est-il pris? Premièrement, François Pinault s’est institutionnalisé en tant que collectionneur d’art. Après plusieurs achats isolés dans les années 1970 et 1980, il décide d’acheter la maison de vente aux enchères Christie’s en 1998. Ce n’est pas qu’une simple acquisition financière, elle permet de crédibiliser le positionnement de Pinault dans le monde de l’art. C’est aussi une manière pour Pinault d’asseoir les œuvres de sa collection personnelle à une institution sérieuse afin de pouvoir « objectiver » leur valeur. En effet, Christie’s étant la deuxième maison de vente aux enchères derrière Sotheby’s, elle a le pouvoir d’évaluer la valeur esthétique d’une œuvre et d’en apprécier, de facto, sa valeur marchande. Puis, la troisième étape est symbolisée par le recrutement de Jean-Jacques Aillagon comme conseiller de la Pinault Collection. Ancien ministre de la Culture entre 2002 et 2004, il est celui qui a porté la loi relative au mécénat, qu’il connaît donc parfaitement. Il a également un très bon carnet d’adresses dans le monde de la culture et dans la sphère publique. Enfin, dernière étape, l’achat de 8 000 m2 de lieux d’exposition à Venise, là où a lieu la prestigieuse Biennale internationale de l’art contemporain.

Pinault possède donc des structures importantes où exposer ses œuvres et accueillir des expositions, son auditorium lui permet de recevoir des colloques scientifiques liés à l’art contemporain. De plus, ses musées sont situés à Venise et Christie’s peut objectiver puis maintenir la valeur des œuvres et la cote des artistes promus par Pinault. Enfin, son conseiller Jean-Jacques Aillagon a une connaissance fine du monde de l’art contemporain grâce à son expérience de directeur du Centre Pompidou et de ministre de la Culture, un tissu relationnel très important et facilement mobilisable.

Une nécessaire artification des artistes défendus par Pinault

Le concept d’artification est, d’après Nathalie Heinich, l’institutionnalisation d’une pratique, qui fait passer un objet de son statut d’objet à celui d’objet-art de façon définitive, tout en entraînant un « déplacement durable et collectivement assumé entre art et non-art » [4].

François Pinault a recours à ce procédé d’artification afin d’augmenter la légitimité, et donc la cote, des artistes desquels il possède des œuvres. C’est le cas avec l’artiste américain Jeff Koons. Par exemple, lorsque Aillagon partit quelques années de la Collection pour aller présider le musée et le domaine du Château de Versailles, il accueillit dans la galerie des Glaces une exposition de Koons, entièrement financée par Pinault qui prêta généreusement (sic) six œuvres de l’Américain. Lorsque par la suite trois de ces six œuvres furent revendues par Pinault via Christie’s, leur cote avait augmenté suite à l’exposition à Versailles. De fait, on peut penser qu’Aillagon n’avait pas cessé de travailler pour l’industriel français. Ceci est un exemple typique d’artification dans ce qu’elle a de plus scandaleuse, car elle est basée sur des critères de popularité et de visibilité, et non pas sur des critères esthétiques.

Pourquoi ces artistes-là et pas d’autres ? En fait, ce sont des artistes qui promeuvent des valeurs libérales, décomplexées socialement, voire méprisantes ou vulgaires qui ont été « artifiés ». Les « méga-collectionneurs » milliardaires ont intérêt que l’art contemporain incorpore de nouvelles valeurs en phase avec le néolibéralisme ambiant. Ces valeurs sont incarnées par des artistes comme Jeff Koons, Takashi Murakami, Damien Hirst, ou encore Yayoi Kusama. Il n’est pas besoin d’être un spécialiste en histoire de l’art pour remarquer que cette nouvelle vague d’artistes n’incarnent pas des valeurs d’autonomie, de bon goût, de désintéressement, d’heuristique, mais plutôt celles de douceur, de consensus, de couleur, de sourire, de positif, d’enfantin, de flashy, bref de kitsch. Le kitsch est ce qui est acceptable par tout le monde, plaisant, la « négation absolue de la merde » [5], il est artificiel, faux, il est « l’ennemi principal de l’art », écrivait Milan Kundera [6].

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“Pumpkin” du Japonais Yayoi Kusama, exemple d’une œuvre kitsch

De plus, il y a en creux de cette artification une transition idéologique à l’œuvre qui a récupéré l’art (sur ce sujet, voir cet article) et sa critique possible. Cela peut expliquer pourquoi nombre d’industriels comme François Pinault ou Bernard Arnault sont tant intéressés par l’art contemporain.

La luxurisation de l’art

La « luxurisation de l’art » [7] est un mécanisme induit par la gestion des collectionneurs privés qui proviennent du monde du luxe. En fait, on applique des schèmes de rentabilité, d’exceptionnalité et d’ostentation dans l’art, qui n’allaient pas de soi et lui sont même antithétiques.

On assiste en fait à une luxurisation massive et qui ne touche pas que l’art. Après avoir luxurisé les musées, on luxurise le quartier qui l’encercle, puis Paris tout entière. Cette dynamique est particulièrement visible dans les huit premiers arrondissements. Le centre de Paris est schématiquement divisé en un quartier de luxe et un quartier d’art de luxe. Le quartier de luxe est formé par un quadrilatère avenue Montaigne, avenue Matignon, Champs-Élysées et Concorde. Le quartier d’art s’étend du Louvre au Marais. Et la Ville de Paris est en train de transformer les huit premiers arrondissements en un musée grandeur nature dédiés aux touristes riches uniquement. En effet, on appelle des top-artists de l’art contemporain pour refaire le rond-point des Champs-Élysées (frères Bouroullec), l’Église de la Madeleine (James Turell), illuminer l’Arc de Triomphe (Olafur Eliasson), etc.

Capture d’écran Google Maps, avec la Bourse de commerce entourée en vert

Mais pourquoi la Ville de Paris, l’État et toutes les collectivités publiques acceptent cette dépossession de la ville afin d’attirer des touristes étrangers au détriment des habitants-mêmes ? Le Fonds pour Paris apporte une première réponse. Créé en mai 2015 à la demande d’Anne Hidalgo, cette structure de droit privé s’occupe de réunir les fonds privés à la destination de projets publics. Cette fondation réunit à elle seule Jean-Jacques Aillagon, dont on a déjà parlé, Rémi Gaston-Dreyfus, président du conseil d’administration, également membre de celui de Christie’s, qui appartient à Pinault, et Anne Meaux, directrice d’Image 7 et amie de Pinault. Alors que cette structure est censée aider les pouvoirs publics à trouver des fonds, elle a tout d’un rassemblement d’une « élite de pouvoir » [8]. Pourquoi a-t-on choisi une œuvre de Jeff Koons pour honorer les morts des attentats de 2015 [9] ? Parce que les décideurs sont proches de Pinault, que Pinault possède de nombreuses œuvres de Koons, dont il a intérêt d’accroître leur valeur, alors c’est une œuvre de Koons qui fut choisie. Avec l’exploitation de la Bourse de commerce permise gratuitement, on a sous les yeux un exemple supplémentaire de la collusion phénoménale entre les élites du privé et les décideurs publics.

On a sous les yeux une dynamique d’un État qui subventionne de moins en moins la création artistique et fait de plus en plus appel au privé, un affaiblissement symbolisé notamment par la loi de 2003 relative au mécénat, aussi appelée… Loi Aillagon. En clair : l’État et ses collectivités publiques se tirent une balle dans le pied, et c’est le privé qui a appuyé sur la détente.

L’artketing

On assiste à l’émergence d’une pratique réellement inquiétante. En faisant appel à des artistes « artifiés » afin de mettre en valeur des produits de la marque, l’industrie du luxe pratique ce qu’on appelle l’« artketing ». Par exemple, LVMH a demandé à Murakami, Kusama et à Koons de décliner selon leurs vues des produits Louis Vuitton. Par ailleurs, l’exposition, Voguez, Volez, Voyagez organisée par Louis Vuitton au Grand Palais exposait les premières malles de la marque qui datent de la fin du XIXsiècle. Le storytelling est ici axé sur la notion d’unique, d’exception, sur l’art. L’objectif est ici de faire de la marque un art à part entière, d’où l’utilisation du substantif de « créateur » pour des concepteurs et des designers, d’exposer ses produits dans un lieu normalement dévoué à l’art (le Grand Palais) ou de faire appel à de grands architectes pour construire des lieux d’expositions (Frank Gehry pour la Fondation Louis Vuitton et Tadao Andō pour les musées Pinault).

https://www.themilliardaire.com/art/balloon-venus-7515/
Jeff Koons présentant “Balloon Venus” pour accompagner le champagne rosé Dom Pérignon.

L’« artketing » est poussé par LVMH à son paroxysme. La marque a demandé à Jeff Koons de concevoir un « écrin » pour accompagner la sortie du champagne rosé de Dom Pérignon, marque qui appartient au groupe (voir ci-contre). Avec la création d’un packaging original par Koons, pour la somme de 15 000 €, on a le sentiment d’acheter une œuvre d’art, alors qu’on achète du champagne rosé. L’« artketing » n’est pas qu’une simple utilisation de l’art par une marque à des fins de marketing, il est aussi le brouillage de la frontière qui existait alors entre le luxe et l’art. En brouillant volontairement les contours de l’art par des artistes « artifiés » et les contours du luxe par des produits « artialisés », le luxe et l’art ne font plus qu’un. En d’autres termes, l’« artketing » contribue à une dépréciation de l’art et à une appréciation du luxe et ce, toujours au profit des individus les plus riches et des industries milliardaires.

Cette pratique de l’« artketing » permet aux œuvres de soutenir la marque et à la marque de soutenir les œuvres. Dans la pétition « L’art n’est-il qu’un produit de luxe ? » [10], les auteurs s’insurgaient contre « un monde où la marchandise serait de l’art parce que l’art est marchandise, un monde où tout serait art parce que tout est marchandise ». D’après la Cour des comptes, on assiste à l’apparition « d’un nouveau type de mécénat. Ce dernier est conçu comme un vecteur essentiel de l’image de l’entreprise et s’intègre pleinement, par ses retombées médiatiques qui peuvent être considérables, dans une politique de communication globale. » [11] C’est tout cela que l’« artketing » : une façon de considérer que marchandise et art dans le domaine du luxe ne font plus qu’un, tout en bénéficiant des lois sur le mécénat afin de profiter de retombées médiatiques énormes.

En bref, l’ouverture de la Bourse de commerce de Paris n’est pas à la gloire de Kering ou de François Pinault, enfin pas directement. Il est à la gloire (et à la cote sur le marché) des artistes dont il a acquis les œuvres. Il utilise l’aura des œuvres pour nourrir l’image de ses marques. C’est ce qui se fait avec Yves Saint-Laurent et son site internet qui annonce de nouveaux vêtements comme des expositions d’art, dont l’une des collaborations avec la marque de sport Everlast consacre Warhol et Basquiat.

Concernant la personne même de Pinault, il a su se construire une image de collectionneur et de mécène, une image distanciée de celle de l’industriel milliardaire. En utilisant son réseau d’élite politique, il est parvenu à implanter un musée dans l’extrême centre de Paris, à deux pas du Louvre, du Ministère de la Culture et du Centre Pompidou et qui vient concurrencer les musées publics. Grâce à son entourage, il est parvenu à intégrer la décision culturelle en matière de politique publique. En plaçant son musée dans le 1er arrondissement, Pinault s’est offert gratuitement une vitrine exceptionnelle pour ses marques de luxe et qui va, a fortiori, lui permettre de valoriser la cote de ses artistes et donc, de l’enrichir encore plus.

Il n’y a aucun doute pour qu’au printemps 2021, la Pinault Collection réussisse un véritable tour de force et explose les records de fréquentation, tout cela, au détriment des musées publics. Avec l’aide de l’État et les impôts des citoyens français, Pinault finance un art de piètre qualité et qui véhicule une idéologie néfaste.


 

[1] cf. les travaux de William Baumol, in Françoise Benhamou, Économie de la culture, « Les marchés de l’art et le patrimoine », pp. 44-62

[2] Hervé Nathan, Alternatives économiques, « Comment le luxe a domestiqué l’art ? », Juin 2019, p. 60

[3] « Il y a effet d’aubaine si l’acteur qui bénéficie de cet avantage avait eu, de toute façon, l’intention d’agir ainsi même si l’avantage n’avait pas été accordé » (Alternatives économiques, « Dictionnaire en ligne »), consulté sur : http://www.alternatives-economiques-education.fr/Dictionnaire_fr_52__def609.html

[4] Nathalie Heinich, Nouvelle revue d’esthétique, « L’artification, ou l’art du point de vue nominaliste », 2019/2, n°24, pp. 13-20

[5] Milan Kundera, L’Insoutenable légèreté de l’être, Folio, p. 357

[6] Milan Kundera, L’Art du roman, Folio

[7] Nous devons l’idée de « luxurisation de l’art » et d’« artialisation du luxe » au philosophe Yves Michaud, cf. Yves Michaud, Ceci n’est pas une tulipe. Art, luxe et enlaidissement des villes, Fayard, 2020

[8] Concept du sociologue américain Charles Wright Mills

[9] Il s’agit de Bouquet of tulips, dont la laideur ne sera pas commentée ici

[10] La pétition est à retrouver ici : https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/201014/lart-nest-il-quun-produit-de-luxe

[11] Cour des comptes, « Le soutien public au mécénat des entreprises : un dispositif à mieux encadrer », novembre 2018, cf. https://www.ccomptes.fr/system/files/2018-11/20181128-rapport-soutien-public-mecenat-entreprises.pdf

 

 

Musées et géants pétroliers : un mécénat qui interroge

« Marée noire au pied de la Victoire de Samothrace », action du collectif « Libérons le Louvre » au Musée du Louvre le 5 mars 2017, Photographie © Libérons le Louvre, https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/

En fin de matinée ce lundi 12 mars 2018, des « art-activistes » vêtus de noir ont investi l’une des salles les plus fréquentées du Musée du Louvre : les militants ont dénoncé le partenariat de l’institution avec Total, avant de s’effondrer devant Le Radeau de la méduse et d’y rester allongés deux heures durant, tandis que le public était évacué1. Cette performance du collectif « Libérons le Louvre » intervient une semaine après l’inauguration de l’exposition des « trésors » du Louvre au Musée national de Téhéran2, en partie financée par Total… qui a signé il y a quelques mois un accord avec le gouvernement iranien pour l’exploitation du gisement de South Pars3. Des interrelations qui interrogent, et l’occasion de revenir sur deux décennies d’actions contre le mécénat pétrolier au sein des musées.


De la fortune des Rockefeller à l’origine du MoMA aux mécènes pétroliers des années 2000

Bien que sa révélation et sa contestation soient récentes, la relation entre l’industrie du pétrole et les institutions muséales ne date pas des années 2000, mais remonte à l’essor du marché de cette énergie fossile dès le début du XXe siècle. Le premier musée d’art moderne, et sans doute le plus célèbre, doit même sa création à la fortune, à la collection et à la volonté d’une famille enrichie grâce au pétrole : inauguré en 1929, le Museum of Modern Art4 (MoMA) de New York a ainsi été fondé par Abby Aldrich Rockefeller (et deux de ses amies), épouse du fils de John D. Rockefeller, homme le plus riche du monde grâce à sa Standard Oil Company. Si le site internet actuel du Moma cite « Mrs John D. Rockefeller Jr. », il se contente de la présenter en quelques mots comme « mécène des arts influente et progressiste5 », sans questionner ni l’origine de sa fortune, ni les motivations de ce geste. Or, s’inscrivant certes dans une tradition américaine de philanthropie culturelle depuis Carnegie, cette générosité n’est peut-être pas absolument gratuite et désintéressée. Est-ce un hasard si John D. Rockefeller Jr. crée la Fondation Rockefeller suite à divers scandales de corruption et de concurrence déloyale qui touchent la Standard Oil de son père6, suite aussi à une répression meurtrière de grévistes… ? Financer un musée n’est-il pas une façon d’embellir et de « racheter » une image par ailleurs entachée, d’obtenir une légitimation, une impunité et une reconnaissance sociale, par le biais d’une action louable visible au service de l’art et de la culture ?

Cette question pourrait aujourd’hui être posée face à la floraison de fondations privées de grands hommes d’affaires, à commencer par la Fondation Vuitton de Bernard Arnault… mais elle prend un relief tout particulier dans le cas d’industries pétrolières finançant des institutions muséales prestigieuses, dans un contexte de prise de conscience environnementale et de remise en cause des énergies fossiles. Depuis une dizaine d’années, une mobilisation grandissante venue d’Angleterre dénonce ces partenariats peu éthiques sous une forme singulière : l’art-activisme, soit des actions militantes qui s’inspirent des médiums de l’art contemporain et interviennent au sein même des espaces muséaux.

Les art-activistes de “libérons le Louvre” devant le Radeau de la Méduse, lundi 12 mars 2018. © Libérons le Louvre https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/

Des actions militantes pionnières : la naissance du mouvement Art Not Oil

Le débat, ou plutôt le combat, a été lancé dès le début des années 2000 par l’organisation britannique Rising Tide, créée à l’occasion de la COP6 de La Haye7 afin de mener des actions concrètes contre le réchauffement climatique, militant pour une transition écologique et surtout la fin de l’exploitation des énergies fossiles8. C’est dans ce cadre qu’émerge en 2004 le collectif Art Not Oil9: en réaction au mécénat du Portrait Award de la National Portrait Gallery par BP, le London Rising Tide ne se contente pas de déployer une banderole devant le musée, mais propose une exposition alternative « Greenwash or Us : the 1st Annual Exhibition of Resistance to Big Oil and the Corporate Hijacking of the Art», renouvelée en 2005 puis 2006 sous la forme d’une exposition dite « Art Not Oil » itinérante en Angleterre10. Le collectif participe en outre au concours du Portrait Award, y soumettant des œuvres provocatrices tel un portrait de Saddam Hussein, friend of BP11. En 2007-2008, le London Rising Tide s’attaque au Wildlife Photographer of the Year Award organisé par le Natural History Museum et sponsorisé par Shell : à des visites théâtralisées déguisés en animaux s’ajoute une campagne visuelle très virulente intitulée « Shell’s Wild Lie12 », qui dénonce l’aberrant mécénat de la compagnie pétrolière alors même que celle-ci a ravagé la faune et la flore du delta du Niger, et est accusée de complicité dans l’exécution du militant écologiste local Ken Saro-Wiwa13.

Ces actions pionnières du Rising Tide et de Art Not Oil, encore peu médiatisées, présentent déjà les traits qui caractérisent par la suite les mouvements de lutte contre l’argent du pétrole dans les musées : par le biais d’un art-activisme allant de l’affiche à l’œuvre d’art, de l’installation à la performance, il s’agit de pointer du doigt un soutien incongru, hypocrite et intéressé de la part de compagnies pétrolières avant tout motivées par un blanchiment – un greenwashing – de leur image et de leur argent. Si le but premier est d’alerter le grand public par des manifestations « chocs », l’objectif à terme est d’obtenir l’abandon de ces partenariats qui compromettent l’intégrité et l’impartialité des institutions muséales, finalement « achetées » et instrumentalisées comme caution par l’industrie du pétrole. Objectif atteint pour le Rising Tide puisqu’à l’issue de deux années de campagne, le Natural History Museum ne renouvelle pas le mécénat de Shell14.

Liberate Tate, six années d’art-activisme contre le mécénat de British Petroleum

Cette première victoire encourage Art Not Oil à poursuivre son combat en direction d’autres institutions culturelles, d’autant plus déterminé suite à la catastrophique marée noire causée en 2010 par BP dans le Golfe du Mexique15. Se forme alors un groupe spécifique issu d’Art Not Oil nommé Liberate Tate, qui va entreprendre six années de « creative disobedience against Tate until it drops its oil company funding16 » – en l’occurrence BP, mécène de la Tate depuis 1990.

« Licence to Spill », performance de Liberate Tate contre le mécénat de BP à la Tate Britain, 2010. © Liberate Tate,http://www.liberatetate.org.uk

Entre 2010 et 2016, Liberate Tate réalise à la Tate Modern et à la Tate Britain une quinzaine de performances de plus en plus médiatisées17. Photographiées, filmées et documentées sur leur site internet18, ces performances « to free art from oil » se revendiquent comme à la fois militantes et artistiques. Anonymes, le plus souvent vêtus et voilés de noir, entre une dizaine et une centaine de performeurs investissent le parvis, le hall d’entrée voire les salles du musée pour y délivrer un message explicite, plus transgressif et percutant qu’un tract : lancer de ballons noirs auxquels pendent des oiseaux et poissons morts19 ; bidons de pétrole estampillés BP déversés sur le parvis, et pluie de plumes qui s’y engluent20 ; dessin au sol d’un tournesol (logo de BP) avec des tubes de peinture au pétrole21 ; cérémonie pseudo-religieuse d’exorcisation de BP22; pétrole déversé goutte-à-goutte sur un corps nu recroquevillé23 ; bloc de glace apporté sur un brancard24; pale d’éolienne introduite dans le grand hall25 ; décompte à haute voix de l’évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère au fil des siècles, et donc au fil des salles de la Tate Britain26 ; ou encore tatouage sur son propre corps de ce même taux selon son année de naissance27, inscrit définitivement sur la peau comme les dégâts écologiques le sont définitivement sur la planète.

Ces performances sont autant de réponses au directeur de la Tate Nicholas Serota, qui affirme : « The fact that BP had one major incident in 2010 does not mean we should not be taking support from them. […] You don’t abandon your friends because they have a temporary difficulty » tout en prétendant par ailleurs que « sustainability is a prime consideration throughout Tate’s work28 », justifiée par ses réductions de consommation d’énergie. Liberate Tate pointe l’incohérence du discours, soulignant l’antagonisme fondamental entre l’éthique de l’institution muséale et son « amitié » avec une firme coupable de crimes contre la planète et l’humanité, dont la Tate se rend de fait complice :

An oil spill is one thing. Destruction of entire ecosystems, massive human rights abuses and millions of deaths from climate change is another thing altogether. BP’s ‘difficulty’ is not temporary; it is fundamental. BP is a climate criminal – pushing our civilization to the brink of destruction in pursuit of profit. [… ] BP and the Tate should not be friends. It is long past time for the Tate to abandon BP and renounce its complicity in their crimes29.”

Tate liberated, une victoire qui fait tache d’huile

Face aux pressions de cette campagne militante à l’écho médiatique croissant, la Tate finit par accepter de révéler, en 2015, la somme du mécénat de BP : 224 000 £ par an entre 1990 et 2006. Somme que déverse Liberate Tate dans l’escalier de la Tate Britain30 en billets « Bank of Tate » avec le sigle de BP couronnant le bâtiment de la Tate Modern, et les visages de Lord John Browne (ex-dirigeant de BP et président du board of trustees de la Tate) et Nicholas Serota (directeur de la Tate). Tant de petites coupures d’un argent sale – noir de pétrole – ainsi jetées puisque finalement ne valant rien : pour un budget de fonctionnement total de 92 millions de livres31, la contribution de BP s’avère bien maigre, loin de légitimer l’omniprésence du logo de l’entreprise sur les murs, et loin d’être indispensable financièrement. La victoire est proche pour Liberate Tate, qui obtient enfin en mars 2016 l’annonce officielle de la rupture du partenariat entre BP et la Tate. Le retentissement est international : du New York Times au Monde, les plus grands quotidiens étrangers se joignent au Guardian pour diffuser la nouvelle32 de cette « libération » de la Tate, qui fait tache d’huile.

Ce n’est cependant qu’une bataille gagnée sur tant d’autres encore à mener : le combat de Liberate Tate se poursuit en Angleterre à travers d’autres mouvements issus d’Art Not Oil, en particulier la troupe BP or not BP? née en 2012 et très active en 2015-2016 avec des actions similaires au British Museum, à la National Gallery et au Science Museum33. À la gênante légitimation sociale octroyée par ces mécénats s’ajoute le risque d’influences, de pressions voire d’intrusions des entreprises pétrolières au sein des discours et des choix muséaux, des acquisitions aux expositions, détournés au service de leurs propres intérêts. Ainsi en 2015, le mécénat de Shell au Science Museum est suspendu après la citation dans The Guardian d’un mail de Shell demandant explicitement de ne pas « susciter de débat susceptible de nuire à leurs activités », au sein d’une exposition consacrée au réchauffement climatique34 ! Suite à la révélation par Art Not Oil de documents similaires concernant notamment le British Museum, la Museums Association lance une enquête à partir de 201635 pour violation du « code of ethics for museums36 ».

Action collective internationale au Musée du Louvre à l’occasion de la COP 21 en décembre 2015, © Libérons le Louvre, https://france.zerofossile.org/louvre/

Au-delà des frontières britanniques : de Liberate Tate à « Libérons le Louvre »

Depuis deux ans, le terrain d’action d’Art Not Oil s’étend aussi au-delà des frontières britanniques, s’unissant à d’autres organisations. La première initiative internationale37 a lieu fin 2015, à l’occasion de la COP21 à Paris, où elle prend pour cible le musée le plus visité du monde, le Musée du Louvre – qui bénéficie d’un mécénat de la compagnie pétrolière italienne Eni, mais surtout de la Fondation Total depuis 200038. Le 9 décembre 2015, plus d’une centaine de personnes se rassemblent devant la Pyramide et forment une barricade de parapluies noirs où l’on peut lire « Fossil Free Culture », tandis qu’un petit groupe d’ « art-activistes » déverse sous la Pyramide une substance semblable à du pétrole et y marche pieds nus, laissant leurs empreintes noires sur le marbre du musée39. Dix d’entre eux sont arrêtés40.

Cette action provoque en France une prise de conscience face à cette présence discrète, et peut-être un peu taboue, de géants pétroliers au sein des musées publics. Et pas n’importe lesquels : est-ce un hasard si Total finance au Louvre des expositions sur l’Égypte41 ou l’Arabie42, de même que la galerie des Arts de l’Islam43, ou encore le Musée du Quai Branly44 et l’Institut du Monde Arabe ? Sous couvert de « faire rayonner les grandes cultures du monde » dont elle se prétend « ambassadrice45 », la compagnie ne sert-elle pas ses propres intérêts économiques et géopolitiques, en s’impliquant stratégiquement dans la valorisation de territoires où elle est implantée pour ses activités pétrolières46 ? En outre, si les institutions publiques ont de plus en plus besoin de recourir aux subventions privées pour pallier un désengagement croissant de l’État, il est paradoxal de constater que les mécènes bénéficient en retour d’intéressantes déductions fiscales, compensées par l’État47… Enfin, alors que les producteurs d’armes et de tabac sont exclus d’office des mécénats « autorisés », est-il cohérent de tolérer en revanche l’or noir, et même de le célébrer comme « mécène exceptionnel48 », dans un musée qui conserve un patrimoine multimillénaire précisément mis en danger par l’exploitation des énergies fossiles ?

« Marée noire au pied de la Victoire de Samothrace », action du collectif « Libérons le Louvre » au Musée du Louvre le 5 mars 2017, Photographie © Libérons le Louvre, https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/

Soulevant ces paradoxes, et encouragé par la victoire de Liberate Tate, émerge début 2017 le collectif français « Libérons le Louvre49 », inscrit dans le programme « Zéro Fossile » de l’ONG 350.org50. Suite à la pétition lancée en janvier51, le collectif a multiplié ses actions tout au long de l’année 2017, sur le modèle de l’art-activisme de Liberate Tate : le 5 mars, une vingtaine de personnes vêtues de noir déposent leurs châles sous la Victoire de Samothrace, formant une marée noire symbolique sur les marches de l’escalier menant à la galerie d’Apollon et aux Arts de l’Islam sponsorisés par Total52 ; le 11 mai, un petit groupe chorégraphie un vol d’étourneaux dans la Cour Marly et y dépose des oiseaux noirs en origami53 ; le 21 mai, un pique-nique en noir est organisé aux Tuileries pour la Nuit des Musées54 ; pour les Journées du Patrimoine, une marée noire envahit les bassins qui entourent la pyramide55. Enfin, ce lundi 12 mars 2018, les art-activistes toujours en noir se sont allongés devant Le Radeau de la Méduse, bloquant l’une des salles les plus fréquentées du musée durant deux heures56. Bien que pour l’heure l’ampleur et la visibilité du mouvement restent limitées, et certainement entravées par le plan vigipirate et le tarif d’entrée57, ces performances bénéficient d’un écho médiatique significatif avec, outre un grand nombre de relais en ligne58, des articles notamment dans Le Monde59 et Libération60.

« Vol d’étourneaux », action du collectif « Libérons le Louvre » au Musée du Louvre, en Cour Marly, le 11 mai 2017, © Libérons le Louvre, https://gofossilfree.org/fr/vol-detourneaux-au-louvre/

En conclusion

Des premières initiatives d’Art Not Oil en 2004 jusqu’à Liberate Tate et désormais Libérons le Louvre, la lutte contre le pétrole au musée s’est déployée ces dix dernières années à travers des collectifs d’activistes recourant aux pratiques artistiques les plus contemporaines pour dénoncer in situ l’incompatibilité fondamentale des relations entre institutions muséales et entreprises pétrolières. À travers la performance, l’installation, le happening, le body-art, ces militants allient le geste à la parole dans des actions ponctuelles mais frappantes, où la couleur et substance noire est au centre – noir du pétrole, mais aussi de la menace, de la mort et du deuil. Leur efficacité tient à leur cohérence formelle immédiatement porteuse de sens, avec un message finalement plus percutant qu’une simple banderole, et à leur fort impact médiatique, via nombre de vidéos et photographies relayées en ligne. Face à des flux financiers incernables pour servir les intérêts peu transparents de quelques-uns, cette implication collective, concrète et humaine au sein même du lieu muséal rend ainsi visible et matérielle la réalité taboue des mécènes pétroliers, seulement présents à travers leurs logos sur marbre blanc.

Total parmi « Les grands mécènes du Musée du Louvre », gravés dans le marbre sous la Pyramide, Photographie © Maïlys Liautard 13 décembre 2018

Loin d’être simpliste, l’argumentation considère toute la complexité de ces interrelations, et met en lumière leur dissymétrie : contre une croyance candide en la générosité philanthrope et gratuite des grands groupes pétroliers, les militants montrent que ces derniers ont en fait bien plus à « gagner » que le musée dans cet échange de services. Certes, le musée reçoit une aide financière, qui vient compenser une baisse des subventions publiques, mais son montant – peu élevé dans le cas de la Tate, pour l’heure inconnu pour le Louvre – justifie-t-il réellement toutes les contreparties ? S’associer à ces industries, les présenter comme « mécènes exceptionnels » œuvrant pour « un monde plus beau, plus juste, plus responsable61 », graver leurs noms sur les murs d’une institution culturelle prestigieuse internationalement renommée et visitée, revient à banaliser et même légitimer leurs activités62 en acceptant de cautionner un discours hypocrite : n’est-il pas aberrant que le lieu par excellence de préservation et de valorisation d’un patrimoine de l’humanité affiche son soutien63 à des entreprises qui par ailleurs menacent ce patrimoine naturel et culturel64 ? La compagnie pétrolière y gagne non seulement une « bonne conscience » mais une reconnaissance sociale et même une vitrine de promotion, embellissant son image, tandis qu’elle en retire des avantages fiscaux voire un soft-power au service de ses propres intérêts stratégiques, géopolitiques et économiques – avec un risque d’influences et de pressions65 subies par l’institution…

Autant de tensions problématiques qui questionnent les missions culturelles, éthiques et sociales du musée, plus encore lorsqu’il s’agit d’une institution publique dans un contexte de prise de conscience environnementale accrue. Pour l’heure, le directeur du Louvre a répondu aux sollicitations par une fin de non-recevoir, arguant d’un « soutien financier décisif » de Total pour « un nombre important de dispositifs, de projets et de programmes majeurs », et ce « sans intervenir dans les choix artistiques du musée66 », refusant toutefois de communiquer le montant du mécénat. Mais suite aux victoires remportées au Natural History Museum, au Science Museum puis à la Tate, les art-activistes sont confiants et déterminés : là aussi, « S’il le faut nous reviendrons pendant six ans67 », affirme Libérons le Louvre. Affaires à suivre…

Clip animé réalisé par Libérons le Louvre, © Libérons le Louvre, https://france.zerofossile.org/louvre/

Par Maïlys Liautard.

Sources et prolongements :

Sites institutionnels :

Site des collectifs activistes :

et Page Facebook : https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/

Articles de presse en ligne, par ordre chronologique de parution :

« Art collective Liberate Tate uses Arctic ice to protest at gallery’s BP sponsorship », Independent, 16 janvier 2012, http://www.independent.co.uk/arts-entertainment/art/news/art-collective-liberate-tate-uses-arctic-ice-to-protest-at-gallerys-bp-sponsorship-6290448.html

« Protesters take 16-metre wind turbine blade to Tate Modern », The Guardian, 7 juillet 2012, https://www.theguardian.com/artanddesign/2012/jul/07/protesters-turbine-blade-tate-modern

« Tate and oil : does the art world need to come clean about sponsorship ? », The Guardian, 8 octobre 2014, https://www.theguardian.com/culture/2014/oct/08/tate-bp-sponsorship-arts-funding

« Shell sought to influence direction of Science Museum climate programme », The Guardian, 31 mai 2015 : https://www.theguardian.com/business/2015/may/31/shell-sought-influence-direction-science-museum-climate-programme

« Activists arrested in Louvre oil protests », The Guardian, 9 décembre 2015 : https://www.theguardian.com/environment/2015/dec/09/activists-arrested-in-louvre-oil-protests

« BP to end Tate sponsorship after 26 years », The Guardian, 11 mars 2016 : https://www.theguardian.com/artanddesign/2016/mar/11/bp-to-end-tate-sponsorship-climate-protests

« BP to End Sponsorshi of Tate Museums », New York Times, 11 mars 2016 : https://www.nytimes.com/2016/03/12/business/energy-environment/bp-to-end-sponsorship-of-tate-museums.html

« Liberate Tate’s six-year campaign to end BP’s art gallery sponsorship – in pictures », The Guardian, 19 mars 2016 : https://www.theguardian.com/environment/gallery/2016/mar/19/liberate-tates-six-year-campaign-to-end-bps-art-gallery-sponsorship-in-pictures

« L’argent du pétrole fait tâche dans les musées », article du Monde le 22 mars 2016 : http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/03/22/l-argent-du-petrole-fait-tache-dans-les-musees_4888049_1655012.html

« Museums face ethics investication over influence of sponsor BP », The Guardian, 29 avril 2016 : https://www.theguardian.com/culture/2016/apr/29/museums-ethics-investigation-influence-sponsor-bp-british-museum

Jade Lindgaard, « Le musée du Louvre appelé à « se libérer » de l’argent du pétrole », Mediapart, 13 janvier 2017 : https://www.mediapart.fr/journal/economie/130117/le-musee-du-louvre-appele-se-liberer-de-l-argent-du-petrole

Olivier Petitjean, « Le Louvre et les grands musées sont-ils sous l’influence de l’industrie pétrolière », Observatoire des multinationales, 13 janvier 2017 : https://multinationales.org/Les-Louvre-et-les-grands-musees-sous-l-influence-de-l-industrie-petroliere

Marina Fabre, « Energies fossiles : le Louvre appelé à boycotter Total », article sur novethic.fr, 16 janvier 2017 : http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/energies-fossiles-le-louvre-appele-a-boycotter-total-144251.html

Caroline Châtelet, « Energies fossiles : contre l’art Total au Louvre », article sur regards.fr, 17 janvier 2017 : http://www.regards.fr/web/article/energies-fossiles-contre-l-art-total-au-louvre

Zhifan Liu, « Climat : « Marée noire » Au Louvre pour dénoncer le mécénat de Total », Libération, 5 mars 2017 : http://www.liberation.fr/planete/2017/03/05/climat-maree-noire-au-louvre-pour-denoncer-le-mecenat-de-total_1553428

Clémence Dubois, « Le mécène Total n’a pas sa place dans les galeries du Louvre », Huffington Post, 26 mai 2017 : http://www.huffingtonpost.fr/clemence-dubois/le-mecene-total-na-pas-sa-place-dans-les-galeries-du-louvre_a_22110943/

Olivier Petitjean, « En Iran, le Louvre se fait à nouveau le VRP des multinationales françaises », Observatoire des multinationales, 7 mars 2018 : http://multinationales.org/En-Iran-le-Louvre-se-fait-a-nouveau-le-VRP-des-multinationales-francaises

« Des militants écologistes au Louvre pour protester contre le mécène total », Le Monde, 12 mars 2018 : http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/12/des-militants-ecologistes-au-louvre-pour-protester-contre-le-mecene-total_5269683_3244.html

Liberate Tate, Platform, Art Not Oil, Not If but When: Culture Beyond Oil, 2011, en ligne : http://platformlondon.org/2011/11/27/read-online-now-not-if-but-when-culture-beyond-oil/

1 Vidéo de l’action en live et en ligne sur le Facebook « Libérons le Louvre » : https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/ et sur le site du collectif : https://france.zerofossile.org/louvre/ . Voir également l’article « Des militants écologistes au Louvre pour protester contre le mécène total », Le Monde, 12 mars 2018 : http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/12/des-militants-ecologistes-au-louvre-pour-protester-contre-le-mecene-total_5269683_3244.html
2 « Le Musée du Louvre à Téhéran, Trésors des collections nationales françaises », inaugurée le 5 mars 2018. Voir « Le Louvre s’expose et séduit à Téhéran », Le Parisien, 9 mars 2018 : http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/le-louvre-s-expose-et-seduit-a-teheran-09-03-2018-7599519.php
3 Olivier Petitjean, « En Iran, le Louvre se fait à nouveau le VRP des multinationales françaises », Observatoire des multinationales, 7 mars 2018 : http://multinationales.org/En-Iran-le-Louvre-se-fait-a-nouveau-le-VRP-des-multinationales-francaises
4 Voir le site du MOMA, onglet History : https://www.moma.org/about/who-we-are/moma-history
5 « progressive and influential patrons of the arts », ibid.
6 Voir par exemple une caricature de l’époque représentant la Standard Oil comme une pieuvre tentaculaire : “The Monster Monopoly”, American Cartoon, 1884, attacking John D. Rockefeller’s Standard Oil Company, https://www.granger.com/wmpix/car/tru/0009488-STANDARD-OIL-CARTOON-Monster-Monopoly-American-cartoon-1884-attacking-John-D-Rockefellers-Standard-Oil-Company.jpg . Quelques décennies plus tard, au bout de l’un des tentacules aurait pu être ajouté le MoMA. Voir également le dessin d’Ad Reinhardt, « How to look at Modern Art in America », https://hyperallergic.com/98063/how-to-look-at-ad-reinhardts-cartoons/ , qui en 1946 pointe les liens entre l’art et le “business”, et en particulier le pétrole (“oil”). Sur ce sujet, se reporter au séminaire « Art et civilisation du pétrole » dispensé entre 2015 et 2017 par Béatrice Joyeux-Prunel à l’École normale supérieure : http://www.dhta.ens.fr/spip.php?article390
7 Sixième Conférence des Parties de la convention des Nations Unies sur les changements climatiques, qui eut lieu en novembre 2000 à La Haye.
8 D’après le site de Rising Tide : https://risingtide.org.uk/
11 ibid.
12 Voir les Visites théâtralisées et les affiches de la campagne « Shell’s Wild Lie », par le collectif Art Not Oil, contre le mécénat de Shell pour le Wild Life Photographer of the Year du Natural History Museum en 2007-2008, sur le site d’Art Not Oil : http://www.artnotoil.org.uk/artwork/album-shells-wild-lie/43

13 Ken Saro-Wiwa était un écrivain et producteur nigérian, militant écologiste leader de campagnes non-violentes pour la défense du peuple Ogoni et contre les dégâts écologiques commis par les compagnies pétrolières, en particulier Shell, dans le delta du Niger. Quelques mois après la réception du Prix Nobel alternatif en 1994, il est arrêté par le gouvernement nigérian, et suite à un procès dénoncé par les organisations internationales de défense des droits de l’homme, il est condamné à la pendaison en 1995. Shell est accusé de complicité dans cette exécution, et préfèrera verser 15 millions de dollars à la justice américaine pour régler le litige et éviter le procès. Voir l’article du Figaro du 9 juin 2009, « Militants tués au Nigeria : Shell paie pour éviter le procès » : http://www.lefigaro.fr/international/2009/06/09/01003-20090609ARTFIG00534-militants-tues-au-nigeria-shell-paie-pour-eviter-le-proces-.php . Voir le site du Goldman Prize pour l’environnement décerné à Ken Saro-Wiwa en 1995 : http://www.goldmanprize.org/recipient/ken-saro-wiwa/

14 D’après l’histoire d’Art Not Oil sur leur site, ibid. 
15 Voir l’article de L’Obs du 25 février 2013, « BP : la marée noire du Golfe du Mexique en 15 chiffres » : https://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20130225.OBS9971/bp-la-maree-noire-du-golfe-du-mexique-en-15-chiffres.html. Voir également l’article du Monde du 4 septembre 2014, « BP accusée de « grave négligence » pour la marée noire de 2010 » : http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/04/bp-accusee-de-grave-negligence-pour-la-maree-noire-de-2010_4482348_3244.html (extrait : « Selon le jugement, la catastrophe écologique est le résultat d’une faute délibérée de BP, d’une conduite imprudente, et de décisions fondées sur le profit »).
16 Site de Liberate Tate : http://www.liberatetate.org.uk/about/

17 Par exemple dans The Guardian, the Independent… entre autres : « Art collective Liberate Tate uses Arctic ice to protest at gallery’s BP sponsorship », article de l’Independent du 16 janvier 2012, http://www.independent.co.uk/arts-entertainment/art/news/art-collective-liberate-tate-uses-arctic-ice-to-protest-at-gallerys-bp-sponsorship-6290448.html« Protesters take 16-metre wind turbine blade to Tate Modern », article du Guardian le 7 juillet 2012, https://www.theguardian.com/artanddesign/2012/jul/07/protesters-turbine-blade-tate-modern« Tate and oil : does the art world need to come clean about sponsorship ? », article du Guardian le 8 octobre 2014, https://www.theguardian.com/culture/2014/oct/08/tate-bp-sponsorship-arts-funding

18 Site de Liberate Tate : http://www.liberatetate.org.uk/about/ On y trouve toutes les photographies des performances réalisées par Liberate Tate à partir de 2010.

19 « Dead in the Water », Tate Modern, 2010, http://www.liberatetate.org.uk/performances/dead-in-the-water-2010/

20 « Licence to Spill », Tate Britain, 2010, http://www.liberatetate.org.uk/performances/licence-to-spill-june-2010/

21 « Sunflower », Tate Modern, 2010, http://www.liberatetate.org.uk/performances/sunflower-september-2010/

22 « Exorcism of BP », Tate Modern, 2011, http://www.liberatetate.org.uk/performances/the-exorcism-of-bp-july-2011/

23 « Human Cost », Tate Britain, 2011, http://www.liberatetate.org.uk/performances/human-cost-april-2011/

24 « Floe Piece », Tate Modern, 2012, http://www.liberatetate.org.uk/performances/floe-piece/

25 « The Gift », Tate Modern, 2012, http://www.liberatetate.org.uk/performances/the-gift/

26 « Parts per million », Tate Britain, 2013, http://www.liberatetate.org.uk/performances/parts-per-million-november-2013/

27 « Birthmark », Tate Britain, 2015, http://www.liberatetate.org.uk/birthmark/

28 D’après http://www.liberatetate.org.uk/performances/sunflower-september-2010/ . Et « Art collective Liberate Tate uses Arctic ice to protest at gallery’s BP sponsorship », article de l’Independent du 16 janvier 2012, op.cit.

29 D’après http://www.liberatetate.org.uk/performances/sunflower-september-2010/

30 « The Reveal », Tate Britain, 2015, http://www.liberatetate.org.uk/performances/the-reveal/
31 Caroline Châtelet, « Energies fossiles : contre l’art Total au Louvre », article sur regards.fr, 17 janvier 2017 : http://www.regards.fr/web/article/energies-fossiles-contre-l-art-total-au-louvre
32 « BP to end Tate sponsorship after 26 years », article du Guardian le 11 mars 2016 : https://www.theguardian.com/artanddesign/2016/mar/11/bp-to-end-tate-sponsorship-climate-protests« Liberate Tate’s six-year campaign to end BP’s art gallery sponsorship – in pictures », article du Guardian le 19 mars 2016 : https://www.theguardian.com/environment/gallery/2016/mar/19/liberate-tates-six-year-campaign-to-end-bps-art-gallery-sponsorship-in-pictures« BP to End Sponsorshi of Tate Museums », article du New York Times le 11 mars 2016 : https://www.nytimes.com/2016/03/12/business/energy-environment/bp-to-end-sponsorship-of-tate-museums.html« L’argent du pétrole fait tâche dans les musées », article du Monde le 22 mars 2016 : http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/03/22/l-argent-du-petrole-fait-tache-dans-les-musees_4888049_1655012.html
33 Mais également lors de pièces de théâtres et de concerts sponsorisés par Shell au Royal Festival Hall et au National Theatre. Voir le site de Bp or not BP ? : https://bp-or-not-bp.org/.
34 la « Atmosphere, Exploring Climate Science gallery », voir l’article du Guardian du 31 mai 2015, « Shell sought to influence direction of Science Museum climate programme » : https://www.theguardian.com/business/2015/may/31/shell-sought-influence-direction-science-museum-climate-programme
35 insistance de BP pour inclure une œuvre particulière au British Museum lors d’une exposition sur l’art aborigène, alors que la compagnie négociait pour le Great Australian Bight project, voir le Guardian du 29 avril 2016, « Museums face ethics investication over influence of sponsor BP » : https://www.theguardian.com/culture/2016/apr/29/museums-ethics-investigation-influence-sponsor-bp-british-museum
36 Code of Ethics for Museums, sur le site de la Museums Association : https://www.museumsassociation.org/ethics/code-of-ethics
37 Organisations venues essentiellement d’Angleterre (Art Not Oil¸BP or Not BP ?, G.U.L.F., Liberate Tate, Shell Out Sounds, Science Unstained, Platform London…) mais aussi des Etats Unis (Occupy Museums, Not An Alternative…) ou de Norvège (Stopp Oljesponssing av Norsk Kulturliv). Voir le site d’Art Not Oil : http://www.artnotoil.org.uk/blog/100s-take-part-protest-performance-louvre-museum-over-oil-sponsorship
39 Voir le site d’Art Not Oil : http://www.artnotoil.org.uk/blog/big-oil-out-culture-paris-climate-summit : Oil giants Total and Eni both sponsor the Louvre, in an attempt to divert attention from their relentless fossil fuel extraction and human rights abuses around the world. These two companies should not be allowed to ‘artwash’ their public image by basking in the rosy glow of France’s most prestigious art gallery.
40 « Activists arrested in Louvre oil protests », article du Guardian du 9 décembre 2015 : https://www.theguardian.com/environment/2015/dec/09/activists-arrested-in-louvre-oil-protests
41 Exposition « Les Portes du Ciel, visions du monde dans l’Égypte ancienne »  en 2009, voir le site de Total : https://www.total.com/fr/medias/actualite/communiques/20090305-fondation-total-mecene-exposition-portes-ciel
42 Exposition « Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite » en 2010, voir le site du Louvre : http://www.louvre.fr/expositions/routes-darabie-archeologie-et-histoire-du-royaume-darabie-saoudite
43 « En remerciement de son mécénat, le musée du Louvre a octroyé à Total le statut exclusif d’ « entreprise fondatrice du département des Arts de l’Islam ». Deux plaques, apposées dans le nouveau département, mentionneront l’action de l’entreprise et son nom sera gravé dans le hall Napoléon parmi les mécènes exceptionnels. » Extrait du site du Ministère de la Culture, à propos du nouveau département des Arts de l’Islam : http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/mecenat-islam.html.
44 « Créée en 1992, la Fondation d’entreprise Total s’est donné pour mission de contribuer à l’harmonie sociale […] en préparant un monde meilleur. Elle intervient ainsi dans quatre domaines : la culture et le patrimoine, la solidarité, la santé et la biodiversité marine. Dans tous ses champs d’activité, la Fondation Total privilégie les partenariats de long terme, cherche à explorer de nouveaux chemins pour construire dans la confiance un monde plus beau, plus juste, plus sûr. » « Pour un monde plus beau, la Fondation Total s’attache à faire rayonner les cultures […]Grand mécène du musée du quai Branly – Jacques Chirac depuis 2009, la Fondation Total soutient régulièrement ses expositions, et notamment “L’Afrique des routes” et “Les Forêts Natales, Arts de l’Afrique équatoriale atlantique” en 2017 ». En toutes lettres sur le site du musée du Quai Branly : http://www.quaibranly.fr/fr/soutenir/vous-etes-une/entreprise-fondation/merci-a-ceux-qui-nous-soutiennent/fondation-dentreprise-total/
45 « Afrique ou Asie, Orient ou Occident… La Fondation Total contribue à la création de liens entre les civilisations. Sa présence sur tous les continents renforce sa volonté d’agir en « ambassadrice » des cultures du monde, qu’elle valorise et célèbre ». Hypocrisie ? Selon le site de la Fondation Total : http://fondation.total/fr/missions/faire-rayonner-les-cultures-et-le-patrimoine
46 Caroline Châtelet, « Energies fossiles : contre l’art Total au Louvre », article sur regards.fr, 17 janvier 2017 : http://www.regards.fr/web/article/energies-fossiles-contre-l-art-total-au-louvre : au moment de l’exposition “Routes d’Arabie” en 2010 au Louvre mettant en valeur le patrimoine historique et artistique de l’Arabie saoudite, Total et Aramco (financeurs de l’exposition) finalisaient leur projet de construction d’une raffinerie géante à Jubail.
47 Loi sur le mécénat de 2003, d’après l’article de C. Châtelet, op.cit.
48 Voir le site du Louvre, onglet « Mécènes Exceptionnels », où l’on retrouve le même propos que sur le site du Musée du Quai Branly au sujet de la Fondation Total : http://www.louvre.fr/meceneentreprises/mecenes-exceptionnels
49 Voir le site de « Libérons le Louvre » : https://gofossilfree.org/fr/louvre/
50 mouvement international de lutte pour le désinvestissement des énergies fossiles. Le nom même de l’organisation se réfère aux 350 ppm (parties par million) de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, taux maximal à ne pas dépasser afin de limiter le réchauffement climatique… taux qui s’élève aujourd’hui à plus de 400 ppm (chiffre atteint en 2014). Voir https://350.org/science/ et https://gofossilfree.org/fr/a-propos/.
51 Voir la pétition sur https://gofossilfree.org/fr/appel-louvre/ , reprise par Mediapart, le 13 janvier 2017 : https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/130117/sortons-les-combustibles-fossiles-du-louvre
52 « Marée noire au pied de la Victoire de Samothrace », 5 mars 2017, https://gofossilfree.org/fr/maree-noire-au-pied-de-la-victoire-de-samothrace/
53 « Vol d’étourneaux », Cour Marly, 11 mai 2017 , https://gofossilfree.org/fr/vol-detourneaux-au-louvre/
54 Pique-nique « Total en Plein Jour » pour la Nuit des Musées, 21 mai 2017 , https://gofossilfree.org/fr/nuit-des-musees-total-en-plein-jour/
55 Une « Marée noire sponsorisée par Total » autour de la Pyramide pour les Journées du Patrimoine 2017 , https://gofossilfree.org/fr/louvre/
56 Vidéo de l’action en live et en ligne sur le Facebook « Libérons le Louvre » : https://www.facebook.com/LiberonsleLouvre/
57 À la différence de la gratuité des musées britanniques, et à l’absence de contrôle à l’entrée du moins jusqu’en 2016, le Musée du Louvre présente des entraves supplémentaires pour ce type d’actions.
58 Voir par exemple sur 350.org/fr, sur regards.fr, sur novethic.fr : cf. sources et prolongements.
59 « L’or noir mécène obscène », article du Monde du 26 janvier 2017 : http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/01/26/l-or-noir-mecene-obscene_5069261_4497271.html« Des militants écologistes au Louvre pour protester contre le mécène total », Le Monde, 12 mars 2018 : http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/12/des-militants-ecologistes-au-louvre-pour-protester-contre-le-mecene-total_5269683_3244.html
60 Zhifan Liu, « Climat : « Marée noire » Au Louvre pour dénoncer le mécénat de Total », article dans Libération, 5 mars 2017 : http://www.liberation.fr/planete/2017/03/05/climat-maree-noire-au-louvre-pour-denoncer-le-mecenat-de-total_1553428
61 Voir le site du Louvre, onglet « Mécènes exceptionnels », op.cit.
62 Caroline Châtelet, op.cit. : «  À travers toutes ses actions de mécénat, rappelle 350.org, l’entreprise acquiert une légitimité et une image vertueuse : derrière ces partenariats et avec l’omniprésence des logos de l’entreprise sur les campagnes de communication, c’est une banalisation de sa présence et une valorisation de ses activités qui s’opèrent. »
63 ibid. citation de Nicolas Haeringer coordinateur de 350.org en France : « mettre en évidence que certes, Total soutient le Louvre, mais que le Louvre soutient Total et rend service à cette entreprise. C’est cela qui pose problème ».
64 Marina Fabre, « Energies fossiles : le Louvre appelé à boycotter Total », article sur novethic.fr, 16 janvier 2017 : http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/energies-fossiles-le-louvre-appele-a-boycotter-total-144251.html. Citation de Nicolas Haeringer : « Il n’est plus acceptable, d’un point de vue éthique, d’entretenir des liens avec l’industrie fossile. […] La mission des musées est de préserver le patrimoine. Il n’y a aucun sens à s’associer avec des entreprises qui le détruisent, qui détruisent le climat et des communautés entières via ses activités. » Citation également de Clémence Dubois, chargée de la campagne Zero Fossile : « Total s’achète ici une image verte, une image d’entreprise responsable ».
65 ibid. Pour Isabelle Frémeaux, co-initiatrice de la campagne Liberate Tate, ces partenariats engagent de toute façon « un processus d’autocensure de la part des musées [qui] filtrent au préalable ce qui pourraient déplaire à leurs mécènes ».
66 Jean-Luc Martinez cité dans Zhifan Liu, op.cit. et Marina Fabre, op.cit.
67 Nicolas Haeringer cité dans Zhifan Liu, op.cit.