Corse : pourquoi l’autonomie n’est pas la solution

La mort d’Yvan Colonna a embrasé la Corse. © Marius Petitjean pour LVSL

Les émeutes qui ont suivi l’attaque, puis le décès, d’Yvan Colonna ont conduit le gouvernement à proposer officiellement des négociations sur l’autonomie de l’île. Un tel statut serait pourtant doublement problématique : pour la France, il acterait la fin d’un modèle de solidarité nationale et d’unicité de la République, ouvrant la boîte de Pandore du nationalisme régional ; pour la Corse, il mettrait celle-ci aux mains d’une oligarchie locale qui n’a guère fait ses preuves depuis 2015. Une véritable solidarité nationale avec l’île et une enquête impartiale sur le décès de Colonna sont indispensables pour faire baisser la tension et éviter la balkanisation de la France.

Depuis une semaine, de violentes manifestations ont lieu en Corse. Celles-ci font suite à l’agression et au décès d’Yvan Colonna, reconnu coupable de l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 et figure des groupes armés indépendantistes. Depuis, sous la pression populaire, le statut de détenu particulièrement surveillé (DPS, empêchant jusqu’ici le rapprochement pénitentiaire en Corse) a été levé d’abord pour Yvan Colonna le 8 mars avant son décès puis pour Alain Ferrandi et Claude Alessandri, tous deux membres du « commando Erignac » le 11 mars.

Le contexte nationaliste

Le retour de la violence de rue en Corse marque un tournant depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition nationaliste en 2015. Au sein d’un paysage politique qui s’est encore recomposé aux dernières élections territoriales en 2021, les différents groupes politiques espèrent capitaliser sur cet événement autour de ce personnage clé du récit nationaliste, pour obtenir la « libération des prisonniers politiques » et « l’autonomie de plein droit et de plein exercice ». Sur fond de relations tendues depuis deux ans avec les autorités de l’État, marquées par des faiblesses et échecs successifs de la collectivité de Corse à peine masqués par les « gesticulations » de Simeoni (autonomiste, fondateur de « Femu a Corsica »), lui-même mordu aux talons par les autres formations nationalistes, plus radicales…

Gilles Simeoni semblait régner en maître sur la collectivité de Corse, depuis qu’il s’est débarrassé de ses encombrants comparses Jean-Guy Talamoni (indépendantiste, membre de « Corsica Libera ») et Jean-Christophe Angelini (autonomiste, membre de « Partitu di a Nazione Corsa »). Ces anciens alliés siègent désormais séparément, et non sans rancœur, du parti de Simeoni, et ont été rejointes en 2021 par une autre formation nationaliste : Core in Fronte, indépendantiste, largement critique du bilan jugé faible de Simeoni.

Ces formations nationalistes (regroupant 70% des suffrages aux dernières élections territoriales), comme l’ensemble de la classe politique insulaire sur les bancs de l’assemblée de Corse, réclamaient la levée du statut de DPS pour l’ensemble des membres du commando Erignac. Cette revendication nationaliste ancienne est reprise dernièrement par un collectif « L’ora di u ritornu » (« l’heure du retour », mené notamment par le fils d’Alain Ferrandi) dont une poignée de jeunes membres s’étaient introduits à la préfecture de Corse le 22 février 2021 et avaient été finalement expulsés manu militari. Le spectre de l’action violente, tant récusée par Simeoni commençait déjà à ressurgir, au sein d’une jeunesse issue des organes « préparationnaires » des partis nationalistes implantés à l’université de Corte, des « syndicats » étudiants, exclusivement de mouvance nationaliste plus ou moins prononcée, mais sans positionnement gauche-droite.

Mais au-delà, où en est la Corse après 7 ans de nationalisme ?

Loin de la sympathie guévaro-trotskiste des militants de la première heure qui mêlaient à leur combat contre la « France coloniale » dans les années 70-80 celui d’un reversement social alter-mondialiste au sein de cette société clanique méditerranéenne où les dynasties de propriétaires terriens se succédaient au pouvoir politique, le nationalisme de Gilles Simeoni est bourgeois. Centriste, urbain, avec un accent identitaire moins affiché, il manie les allers-retours avec la ligne originelle (« anti-coloniale », rurale, quasi-xénophobe, issus de classes sociales prolétarisées) avec une souplesse qui s’est dégradée à mesure de son installation au pouvoir. Nombre de communications de militants historiques « retraités » du FLNC publiées dans la presse se montrent ainsi critiques de l’action des nationalistes élus sur les autres fondamentaux : urbanisation galopante, renforcement des oligarques locaux, tourisme effréné…

Si les nationalistes étaient attendus comme ceux qui mettraient enfin un terme à la défaillance généralisée de la classe politique traditionnelle corse, vassalisée auprès de partis continentaux, sans discours politiques, ils ont fortement échoué sur ce point. Un clan a remplacé l’autre, c’est l’ère du « néo-clan ».

La composition même du parti de Simeoni a considérablement évoluée ces dernières années, comme autant de signes clairs envoyés aux électeurs, dans une île où la présence « au côté de » dit plus de chose qu’un programme électoral : anciens « giacobbistes » (Paul Giacobbi, ancien président PRG du conseil exécutif de Corse de 2010 à 2015) recyclés : promoteurs immobiliers, patrons locaux, cadres territoriaux, portes flingue de tel ou tel oligarque… Et toujours moins de militants de la première heure.

Clientélisme et népotisme

Pour beaucoup sur l’île, il a vite repris les recettes du clanisme tant honnis, comme si la volonté de conserver le pouvoir dépassait l’un des piliers du nationalisme 2.0 : l’anti-clanisme. En effet, si les nationalistes étaient attendus comme ceux qui mettraient enfin un terme à la défaillance généralisée de la classe politique traditionnelle corse, vassalisée auprès de partis continentaux, sans discours politiques, ils ont fortement échoué sur ce point. Un clan a remplacé l’autre, c’est l’ère du « néo-clan ».

Le renouveau attendu n’aura donc jamais été appliqué sur l’île. Pour ce qui est gestion de la collectivité, celle-ci est toujours autant déficitaire, endettée et les dépenses de fonctionnement sont très largement supérieur aux investissements : 73% contre 27% pour l’investissement public insulaire. Il faut dire qu’un emploi sur cinq provient de la collectivité, ce chiffre ayant augmenté significativement depuis la victoire des autonomistes en 2015 pour atteindre le nombre de 4420 agents en 2021. Malgré une augmentation du PIB régional plus importante que dans d’autres régions françaises, l’île reste la région la plus pauvre de France, les infrastructures publiques tombent en ruine et les denier publics sont toujours aussi mal gérés.

Cette embellie économique ne profite qu’à un cercle très restreints d’entreprises et d’hommes d’affaires surfant sur les situations quasi-monopolistiques d’un grand nombre d’entreprises dans le secteur du traitement des déchets, du BTP, de la grande distribution ou de l’agroalimentaire. Or, la majorité territoriale ne s’est nullement occupée de casser ces monopoles ou de réformer son fonctionnement. Pire, celle-ci aura récemment approuvé un rapport visant à maintenir les inégalités patrimoniales à la succession au profit des grands patrimoines immobiliers (en lien avec la fin annoncé des abattements de droits de succession en 2028, régime dérogatoire propre à la Corse).

Cette absence de rupture avec les mesures libérales et de consolidation de l’oligarchie locale se marie avec le « business as usual » et les anciennes pratiques frôlant le conflit d’intérêt. Un exemple parlant de pratique de « l’ancien monde » est celui de l’affaire « de la Fibre optique » corse. Ce marché monopolistique attribué contre toute attente à SFR aux dépens d’Orange, opérateur historique sur l’île, et de Covage, spécialisé dans la construction de fibre optique, n’aurait pas autant fait grincer des dents s’il ne faisait pas un pont d’or à l’entreprise « Corsica Fibra », créé pour l’occasion avec, entre les lignes, le recrutement pour l’occasion du frère de Gilles Simeoni, Marc, au sein de l’exécutif local de SFR. Le divorce de « Corse GSM » et SFR, validé par la Collectivité de Corse en 2021 au profit d’un entrepreneur s’étant attaché les services de Marc Simeoni a également suscité les questions et des tags injurieux sur les façades d’SFR visant Simeoni sur une île où tout se sait, mais rien ne se dit publiquement. Une affaire qui relance les soupçons autour des marchés publics corses longtemps sujet aux conflits d’intérêts et aux affaires mafieuses.

Une situation explosive

C’est donc dans ce brasier de pauvreté et de désespoir social que le feu s’allume avec l’agression violente d’Yvan Colonna en prison à Arles dans un premier temps, puis avec son décès le lundi 21 mars dernier. Yvan Colonna était un membre avéré d’un commando ayant assassiné dans des circonstances macabres le préfet Claude Erignac, en 1998. Un assassinat ayant eu pour conséquence une marche blanche le lendemain de l’événement rassemblant plus de 40 000 personnes. Le criminel est alors quasi-unanimement mis au ban de la société, tant son geste fou discrédite durablement la rhétorique nationaliste.

C’est dans ce brasier de pauvreté et de désespoir social que le feu s’allume avec l’agression violente d’Yvan Colonna en prison à Arles.

Mais l’État, à travers une enquête désastreuse et une procédure rocambolesque, ouvre des brèches pour une réhabilitation inespérée du commando, repeint en victimes d’une « vengeance » par les avocats d’un procès où le nationalisme corse peut tout perdre. Et le miracle se produit, grâce au récit victimaire de la défense, où l’on retrouve Gilles Simeoni à la barre, ainsi que l’actuel ministre de la justice Eric Dupont-Moretti.

Il n’en faut pas plus pour ressaisir les troupes sur fond de récit identitaire où le droit serait bafoué en raison de l’origine corse des accusés. Fusent, toute honte bue, les « Yvan, gloria a tè » et les soutiens publics face à ce qui parfois, il faut le reconnaître, tient du véritable acharnement judiciaire. Seulement en s’opposant à l’irrégularité de la procédure, les nationalistes corses en profitent également pour réhabiliter l’homme et son geste. Pour une génération entière, Colonna est donc un « martyr de la cause nationale », niant même son implication dans l’assassinat, pourtant avérée. Le refus des autorités gouvernementales de lever le statut de DPS pourtant acquis devient ensuite la nouvelle bataille pour la « justice ».

Cette génération est aujourd’hui entrée à l’assemblée de Corse. Et pour cause, Colonna lui a servi de tremplin dans le système de sélection du mouvement nationalisme : celui de la violence étudiante organisée autour des syndicats de l’université de Corte dont sont issus tous les « responsables » politiques nationalistes (souvent sans avoir jamais exercé le moindre métier ni obtenu leur diplôme). Ceux qui ne se sont pas illustré par des faits de violence (vites repeints en martyrs et prisonniers politiques) ne sont autres que les « fils de » pour qui l’accession aux fonctions est plus aisée.

« Sept ans de dialogue institutionnel, de négociations, moins efficaces que 7 jours d’émeute ». C’est en ces termes que les mouvements concurrents Core in fronte et Corsica Libera, tous deux indépendantistes, résument la situation.

Ainsi, quand Yvan Colonna est ignoblement passé à tabac par un co-détenu islamiste radicalisé, pas question de laisser passer l’occasion de faire ses preuves. Tout le monde le sait, des lycées aux bancs de la fac : des occasions comme celle-ci n’arrivent que tous les 10 ans. La xénophobie, la violence et le complotisme s’affichent depuis sans état d’âme, avec le soutien des médias locaux – certains journalistes reconnus de l’île, tels que Jean-Vitus Albertini, étant des anciens du FLNC – , pour certains à la main de l’oligarchie locale qui voit les nationalistes comme un facteur de l’affaiblissement de l’État, propice aux affaires. Gilles Simeoni en tête, accusant publiquement l’État d’avoir commandité l’agression ; n’hésitant pas à se faire menaçant à travers une exclamation « on sait d’où on vient » (faisant référence au rôle de son père Edmond dans l’occupation de la cave d’Aleria en 1975). Dans le cortège des manifestations, à Corte puis à Bastia, le message dépasse largement la demande, légitime, d’un traitement impartial du commando Erignac : « État Français assassin », « Français de merde », « I Francesi Fora » « Français = sous-race » : le vernis craque sous le poids de la haine et d’une apologie à peine voilée du terrorisme.

« Sept ans de dialogue institutionnel, de négociations, moins efficaces que 7 jours d’émeute ». C’est en ces termes que les mouvements concurrents Core in fronte et Corsica Libera, tous deux indépendantistes, résument la situation à quelques heures de la manifestation de Bastia. Car, suite aux événements de Bastia et de Corte, un démon s’est bel est bien réveillé en Corse, celui de la violence, et même de la violence essentialiste : sous l’apparence d’une « francophobie », les partisans d’une France unie ou ceux qui n’ont pas de liens familiaux sur plusieurs générations en Corse sont stigmatisés par une partie du mouvement nationaliste.

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Une autonomie dangereuse

Car si les nationalistes se targuent d’une légitimité électorale, la question de l’autonomie et du rôle de la collectivité de Corse divisent au sein de la société insulaire et n’a jamais fait l’objet d’un questionnement et d’un débat démocratique frontal et via une parole libérée. La moindre des choses avant d’envisager une évolution institutionnelle est de comprendre la dynamique du territoire et ses enjeux. Or, tout conduit à penser que la Corse devrait revenir dans un régime moins décentralisé. Une meilleure application de la loi, la réalisation des objectifs de politique publique et un développement plus harmonieux ne seront pas possibles en conférant toujours plus de marges de manœuvre à l’île. Car si la gestion ubuesque des nationalistes de la collectivité peut interroger, naturellement, le problème est en réalité structurel : entre soi, corruption, pression mafieuse, effet d’aubaine et conflits d’intérêt sont le lot quotidien des élus et de la fonction publique territoriale insulaire. Une véritable solidarité nationale, pas seulement financière mais également législative et humaine, est donc nécessaire de la part de la France à l’égard de la Corse.

L’analyse des mouvements régionalistes européens prouve qu’accorder des statuts dérogatoires aux régions nourrit les velléités sécessionnistes.

En outre, l’autonomie apparaît également comme la dynamite qui pourrait faire exploser le pays, en rompant non seulement avec le principe constitutionnel d’une République une et indivisible mais en étant également le cheval de Troie d’une dislocation progressive de la France. L’analyse des mouvements régionalistes européens prouve qu’accorder des statuts dérogatoires aux régions nourrit les velléités sécessionnistes. Au Royaume-Uni, le cas de l’Ecosse, à qui l’État a accordé au fur et à mesure davantage d’autonomie, a alimenté les demandes toujours plus fortes des ethno-régionalistes gallois. Cette compétition résultant dans la situation que nous connaissons aujourd’hui : des régions britanniques toujours plus autonomes et une Ecosse demandant aujourd’hui une indépendance vis-à-vis du royaume britannique, accentuée par la sortie de ce dernier de l’Union européenne. Un scénario déjà en œuvre en France, les ethno-régionalistes alsaciens et bretons ayant déjà réagi à la proposition de discuter l’autonomie pour la Corse, en demandant le même statut.

En l’occurrence, le statut demandé par les autonomistes est hérité d’une France coloniale. L’article 74, centre des tractations entre une partie des autonomistes et l’État, a pourtant été accordé aux actuelles collectivités françaises d’Outre-mer et anciennes colonies comme Wallis et Futuna, historiquement autonomes à l’époque coloniale et dont le statut a peu évolué. Or, la Corse, depuis son rattachement à la République française, a toujours été considérée comme une région pleine et entière de la métropole française, dotée consécutivement d’un département unique au 19ème siècle, puis de deux départements en 1975, et est donc traitée de la même façon que le département du Rhône ou de Belfort. Profitant pleinement de la solidarité nationale, les salariés corses cotisant avec les salariés du Havre et du Midi pour profiter des mêmes retraites et de la même Sécurité sociale. Ce qui, dans le cadre d’une région aussi pauvre que la Corse, est bénéfique à l’ensemble de l’île qui n’aurait rien à gagner à se couper progressivement de la solidarité des continentaux… En particulier pour les salariés les plus pauvres et les populations les plus fragiles.

L’exemple même qu’une partie des problèmes corses pourraient être traités à l’échelle nationale est celui de l’accès à l’immobilier en Corse. En février dernier, les nationalistes plaidaient, dans le cadre du statut actuel, pour instaurer une taxation anti-spéculative sur l’île. Une mesure rejetée car considérée comme anticonstitutionnelle par Jacqueline Gourault, alors ministre en charge de la cohésion des territoires. Or, si cette mesure s’avérait efficace, pourquoi son application se limiterait-elle à un territoire particulier alors que la crise liée à la spéculation immobilière est un problème national, partagé par bon nombre de régions comme le montre l’exemple breton ? C’est là toute la manipulation ethno-régionaliste, détournant des problèmes concrets pour les insérer dans un discours ethnique. Jean-Félix Acquaviva, député nationaliste et cousin de Gilles Simeoni en charge de cette proposition de loi, n’a ainsi pas hésité à parler « d’indiens dans la réserve » pour évoquer les citoyens insulaires.

Selon lui, « une société, ce n’est pas un agrégat informe d’individus, ce n’est pas la coexistence plus ou moins pacifique de communautés », faisant à demi-mots une critique applicable à son propre discours. La France ne peut être l’agrégation de plusieurs identités nationales locales, comme le souhaitent les nationalistes corses.

En Corse, personne n’est dupe sur la finalité de la question autonome : si celle-ci est atteinte, l’étape d’après sera l’indépendance. La jeunesse du pays étant formée par les organisations indépendantistes, qui pèsent déjà 15% des voix au premier tour des élections territoriales et 26% au second tour en étant alliés au « Parti de la nation Corse ». L’autonomisme n’étant plus une finalité lorsque celle-ci sera atteinte, elle laissera place aux demandes toujours radicales de cette frange du mouvement nationaliste corse qui aura bercé les générations futures dans un climat de crise sociale, identitaire et environnementale très forte.

L’autonomie n’est qu’une solution de façade, puisqu’elle prône un désengagement de l’État toujours plus poussé, phénomène pourtant à la source de nombreux maux de l’île et de sa société.

Il est compréhensible que le discours autonomiste prenne racine là où l’abandon de l’État est le plus criant. Le souhait, toujours plus fort, d’une gestion autonome et locale des affaires publiques apparaît comme une solution face aux désordres du néolibéralisme, au mépris des gouvernements et à l’urgence écologique, en particulier dans une région où l’identité locale est résolument conservatrice, sur les mœurs comme sur la préservation de l’environnement. Or, l’autonomie n’est qu’une solution de façade, puisqu’elle prône un désengagement de l’État toujours plus poussé, phénomène pourtant à la source de nombreux maux de l’île et de sa société. Des problèmes partagés par une grande partie de la population des banlieues populaires à celles des régions désindustrialisées… Au final, l’autonomie n’est que l’autre nom du repli sur soi voulu par les ethno-régionalistes. Ceux-ci profitent des problèmes insulaires pour faire avancer un discours – sous couvert d’une identité culturelle incompatible avec la France – en faveur d’une sécession de l’île vis-à-vis des Français. Ces Français avec qui, pourtant, la Corse actuelle s’est construite et a évolué, faisant de l’île la région la plus riche de Méditerranée de l’Ouest.

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