Donald Trump et le désalignement électoral

Le verdict des urnes signe la faillite de la stratégie « anti-Trump » des démocrates. Il met à mal le grand récit des succès économiques de l’administration Biden. Frappée de stupeur, la gauche est incapable de proposer une analyse rationnelle du phénomène Trump. Loin d’être un OVNI, celui-ci est pourtant l’émanation d’une frange du Parti républicain, relativement classique en termes idéologiques. Si le caractère imprévisible du président élu laisse place à de nombreuses spéculations quant à son second mandat, il y a fort à parier qu’il se refusera à franchir certaines limites, malgré ses déclarations tonitruantes. Tim Barker, docteur en histoire économique, livre une analyse des dernières élections outre-Atlantique, dans un texte initialement paru dans Sidecar, traduit par Martin Barnay pour LVSL.

NDLR : sur un thème similaire, lire l’article de Politicoboy pour LVSL : « Donald Trump, le candidat antisystème ? »

Ça ne s’est pas joué à rien. Les manuels d’histoire ne parleront sans doute pas de la victoire de Donald Trump comme d’un « raz-de-marée » : son avance au vote populaire comme au collège électoral reste dans la moyenne des élections précédentes. Mais le verdict des urnes reste sans appel. En 2020, sept des fameux swing states s’étaient joués à moins de trois points d’écart – six avaient placé Biden en tête. La semaine dernière, Trump les a remportés tous les sept. Dans pratiquement tous les comtés du pays, le président élu a amélioré son score de 2020.

Ce résultat cadre mal avec la rhétorique de l’establishment démocrate, prêt à justifier toute espèce de compromission au nom du grand front anti-fasciste. Dès le départ, la base sociale censée soutenir cette stratégie relevait plus de l’union sacrée que du Front populaire. Au prisme de l’histoire politique américaine, Harris a semblé vouloir ressusciter la « nouvelle majorité » qui avait porté Richard Nixon au pouvoir en 1972. Les démocrates d’aujourd’hui n’ont à l’évidence ni l’aplomb ni la ruse de « Tricky Dick ». Mais, comme lui, ils ont misé sur une improbable coalition rassemblant les syndicalistes de l’AFL-CIO, les grands patrons du Business Roundtable et le mouvement néoconservateur (émergeant en 1972, largement déclinant en 2024).

Comme Nixon, Biden a distillé de petites touches de patriotisme économique pour faire avaler à l’opinion le coût faramineux de l’hégémonie mondiale des États-Unis. Enfin les deux administrations ont compensé leurs désengagements militaires (Vietnam à l’époque, Afghanistan aujourd’hui) en sous-traitant les fonctions de police régionale à des régimes brutaux et autoritaires (le Shah pour Nixon, MBS pour Biden).

La quête d’une large majorité centriste suppose un adversaire qu’on puisse facilement présenter comme hors du consensus national. Face à Nixon, George McGovern – pourtant fils de pasteur du Dakota du Sud et héros de la Seconde Guerre mondiale – faisait une cible idéale pour les tenants de cette stratégie. Son programme électoral prônait une refonte radicale de la société américaine : réduction d’un tiers des dépenses militaires, assortie d’un plan ambitieux de redistribution des richesses via de lourdes taxes sur l’héritage et les plus-values. À l’été 1972, l’hebdomadaire Business Week rapportait que « même les électeurs se déclarant démocrates de toujours parlaient d’ouvrir des comptes en Suisse et de voter Nixon en novembre ». En outre, ses attaques contre le prétendu exceptionnalisme américain séduisaient peu ceux qui n’avaient pas d’avoirs offshore, et moins encore ceux travaillant dans les usines d’armement que McGovern menaçait de fermer.

L’élection à peine terminée, le chauvinisme exacerbé des démocrates s’est mué en un anti-américanisme primaire. Une figure de la gauche culturo-mondaine écrivait ainsi : « Nous avons eu tort de croire que nous vivions dans un pays meilleur que ce qu’il est réellement ».

Donald Trump n’est pas George McGovern. La tentative de le présenter comme un élément étranger au corps politique américain était vouée à l’échec – pour la simple raison que Trump n’a absolument rien d’anti-américain. Son ADN politique le relie directement à Nixon, comme en attestent nombre de leurs associés communs tels Roy Cohn et Pat Buchanan, eux-mêmes archétypes de l’américanité. Ce qui chez Trump passe pour des vices rédhibitoires – racisme, xénophobie, misogynie – ne pouvait guère être perçu comme dérogeant aux standards américains que par les esprits les plus candides.

Le slogan Make America Great Again est emprunté à Ronald Reagan, un héros national qui se moquait des pauvres, comparait en privé les diplomates africains à des singes et qui, sur les conseils de Patrick Buchanan, proclamait que les Waffen-SS étaient « des victimes [du nazisme], tout autant que les déportés dans les camps de concentration ». Qui aurait pu sérieusement croire que le soutien apporté à Harris par d’anciens collaborateurs de Reagan allait marginaliser son adversaire ?

Les démocrates s’étaient préparés à une élection serrée, à la limite à une défaite au collège électoral qu’ils auraient pu relativiser par une victoire symbolique au total des suffrages. Mais leur ambition déclarée de former une « coalition de toutes les forces démocratiques » les a laissés sans réponse face à une défaite au vote populaire. L’élection à peine terminée, le chauvinisme exacerbé de la campagne s’est mué en un anti-américanisme primaire. Ainsi, l’écrivaine Rebecca Solnit, chantre de la gauche culturo-mondaine, déclarait dans une tribune : « Nous avons eu tort de croire que nous vivions dans un pays meilleur que ce qu’il est réellement ». Le New York Times évoqua pour sa part « une conquête de la Nation, non par la force, mais avec un carton d’invitation ».

Si la victoire démocratique de Trump a désarmé les éventuels appels à la Résistance, la sociologie de son électorat a également ébranlé les discours triomphalistes sur les prétendus succès des Bidenomics. En plein mois de juillet, alors que la sénilité du président passait de secret de Polichinelle à la Une des journaux, les stratèges de la Maison Blanche s’accrochaient à l’économie comme à une planche de salut. « L’économie américaine », affirmait une proche conseillère du président dans un tweet effacé depuis, « est aujourd’hui dans un état presque parfait. Alors que nous traversons le moment politique le plus difficile pour les démocrates de toute ma vie, autorisons-nous un petit rappel : cette administration a tenu ses promesses en instaurant un nouveau modèle économique. Il fonctionne à merveille, et quoi qu’il arrive, il ne devra pas être abandonné. »

Ce « quoi qu’il arrive » évoquait alors la perspective d’un remplacement de Biden par Harris comme porte-drapeau démocrate à la présidentielle. Aujourd’hui, ces mots prennent une tout autre résonance : deux tiers des électeurs interrogés à la sortie des urnes ont qualifié l’économie de « mauvaise » ou « médiocre », tandis que ceux désignant l’économie comme leur priorité ont, pour une écrasante majorité, voté Trump.

Après l’élection, Bernie Sanders déclara dans un communiqué qu’« il ne devrait surprendre personne qu’un parti démocrate ayant abandonné la classe ouvrière trouve qu’elle l’a abandonné en retour. » D’autres, refusant de reconnaître que les démocrates avaient tourné le dos à la classe ouvrière, admirent cependant que celle-ci avait quitté le parti, soit carrément par adhésion au fascisme, soit – hypothèse plus charitable – parce qu’elle aurait été victime de campagnes de désinformation sur l’état de l’économie.

Il paraît difficile d’affirmer avec certitude que c’est l’économie qui a fait la défaite de Harris, et encore moins qu’elle ou un autre démocrate aurait pu l’emporter avec un discours économique différent. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il n’est pas sérieux d’affirmer que les travailleurs qui ont rejeté Harris l’ont fait par ignorance de la réalité économique.

Comme le soulignait le mois dernier le Council of Economic Advisers nommé par Biden, « la fraction du revenu national revenant aux salariés a chuté avec l’inflation post-pandémie », de sorte que la part du travail – « un indicateur clé de la répartition des richesses », selon le Conseil – était plus faible en 2024 qu’elle ne l’était sous Trump. La lecture la plus prudente est sans doute que la classe ouvrière, en tant que classe, n’a pas eu de rôle décisif dans l’élection de Trump. Le scrutin témoigne en effet davantage d’un désalignement que d’un réalignement : les électeurs aux revenus inférieurs à 100 000 dollars se sont divisés presque à égalité.

Ce désalignement électoral de la classe ouvrière a-t-il eu un équivalent parmi les élites ? Harris l’a emporté chez les ménages dont les revenus dépassent 100 000 dollars par an, mais il s’agit là d’un groupe assez considérable représentant plus d’un tiers des foyers américains. Elle l’a également emporté dans des proportions similaires chez ceux gagnant plus de 200 000 dollars, une catégorie plus restreinte correspondant à un peu plus de 10 % des ménages. Ce dernier groupe recouvre à peu près les 10 % des foyers américains détenant 93 % des titres boursiers en circulation, soit les principaux bénéficiaires du boom économique du mandat Biden. Selon une étude des économistes Thomas Ferguson et Servaas Storm, ce décile supérieur a capté 59 % de l’augmentation globale de la richesse des ménages depuis 2019. Cet enrichissement profondément inégalitaire a, en retour, nourri des dynamiques de consommation tout aussi déséquilibrées : les 10 % des foyers américains les plus riches représentaient 36,6 % de l’augmentation totale de la consommation entre 2020 et 2023. Si l’on ajoute le décile suivant, les 20 % les plus aisés cumulent à eux seuls plus de la moitié de cette augmentation.

La position marxiste a toujours été de considérer que l’appartenance à une classe sociale est définie par une relation, et non par la tranche de revenu, encore moins par la possession d’un diplôme. Dans ce contexte, il n’est pas anodin que Trump ait reçu le soutien de secteurs influents du capitalisme américain, dont les préoccupations portent moins sur la quantité d’argent possédé (ils en auront toujours trop pour pouvoir le compter, quelle que soit la couleur politique du gouvernement) que sur le pouvoir et les privilèges qu’ils entendent maintenir. Cet été, le New York Times rapportait que « les entreprises du BTP non syndiquées fulminent contre les réglementations imposant des accords entre prestataires et syndicats pour les grands projets financés par l’État fédéral ». Le lobby des cryptomonnaies, représentant un secteur d’activité dont l’existence même dépend de la bienveillance des politiques, a dépensé en 2024 presque autant pour les élections fédérales que l’ensemble des autres intérêts corporatifs réunis. De manière plus générale, une part non négligeable de la Silicon Valley semble avoir décidé que le techlash (le retour de bâton contre l’industrie des hautes technologies) avait assez duré.

Si en tant que force politique elles apparaissent publiquement comme davantage associées à Trump, la tech et les cryptomonnaies sont également bien représentées au sein du Parti démocrate. On pense à une figure comme David Shor, jeune consultant en sondages d’opinion, qui lança un jour qu’« Obama avait eu raison de chercher le soutien des acteurs de la tech … et que les démocrates commettaient une grave erreur en abandonnant cette stratégie ». Selon le New York Times, l’équipe de campagne de Harris a confié à la société de conseil de Shor, Blue Rose Research, un budget de recherche de 700 millions de dollars, financé en grande partie par des entreprises de la tech. Et bien que la plus grande part des contributions de campagne des cryptomonnaies soit allée aux républicains, les démocrates en obtinrent suffisamment pour que le sénateur Chuck Schumer déclare, lors d’un événement baptisé Crypto4Harris, que « les cryptomonnaies ne sont pas près de disparaître quoi qu’il arrive … On croit tous au futur des cryptomonnaies ». Pour la masse des citoyens, le désalignement des classes sociales est synonyme de polarisation. Mais dans les hautes sphères de l’économie, ceux qui disposent de moyens suffisants pour couvrir leurs positions assurent leur prospérité quelles que soient les circonstances.

Cela étant, du point de vue du capital, aucune des deux options n’apparaissait idéale. Cet été, le Business Roundtable (qui rassemble 200 dirigeants de grandes entreprises) a rencontré les représentants des deux campagnes. Trump leur annonça en personne son intention de « réduire l’impôt sur les sociétés » tout en augmentant la production pétrolière. L’émissaire de Biden, Jeff Zients, rappela quant à lui l’engagement des démocrates en faveur « des alliances internationales » et de l’indépendance de la banque centrale, qui, selon lui, « inspire au reste du monde la confiance nécessaire à la pérennité du capitalisme américain ».

Antonio Gramsci lui-même n’aurait pas pu imaginer une manifestation plus claire de la tension entre l’intérêt étroit du capital à la maximisation des rendements, et ses intérêts plus larges qu’il appelait « hégémoniques ». L’essayiste Paul Heideman remarquait dans le même esprit que « la dérive droitière du Parti républicain a engendré un certain nombre d’externalités négatives pour le capital, qu’il s’agisse des inutiles incertitudes autour de la dette nationale ou de l’obsession pour une gouvernance minoritaire venant à menacer la légitimité d’un système politique ayant remarquablement bien servi l‘intérêt des grandes fortunes depuis le XIXe siècle ». De cette dernière dynamique, l’exemple le plus frappant fut sans doute l’incident du 6 janvier 2021, qui – exception faite des petits entrepreneurs – unit brièvement dans la terreur la quasi-totalité des milieux économiques.

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De ce point de vue, le fait que Trump ait obtenu la majorité au vote populaire a de quoi rassurer les élites américaines. Quant à l’indépendance de la banque centrale, le sujet ne semble pas pour l’instant inquiéter particulièrement le Business Roundtable, sans doute parce que les grands patrons n’ont pas oublié 2019. Trump avait passé l’année à se plaindre du président de la Réserve fédérale, allant jusqu’à demander sur Twitter : « Qui est notre pire ennemi, Jay Powell ou le président Xi ? » Mais lorsqu’il demanda à ses proches s’il pouvait légalement renvoyer Powell, on lui répondit sans ambiguïté que c’était impossible.

Selon le correspondant auprès de la Fed du Wall Street Journal, même quelqu’un comme Larry Kudlow – personnalité de la télé et « loyaliste flatteur » du clan Trump – savait que remplacer Powell, voire laisser courir les rumeurs à cet effet, ne ferait que « précipiter la dégringolade des marchés ». Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin – suffisamment loyal lui-même pour demeurer en poste durant l’intégralité du premier mandat de Trump – échangeait régulièrement des textos avec le président de la Fed et « avait clairement fait savoir qu’il le soutenait ». Lorsque Trump est apparu devant le Business Roundtable à l’été 2024, il était accompagné de Kudlow – rappel opportun pour les dirigeants d’entreprise à quel point il leur fut aisé d’actionner le frein d’urgence la dernière fois que le « populisme économique » de Trump avait menacé de dépasser le registre de la simple rhétorique.

Les capitalistes se sont déjà laissés égarer par leur arrogance, y compris à propos de Trump, et il est raisonnable de supposer que son style imprévisible et personnel créera à nouveau des tensions avec certains secteurs du monde des affaires. L’euphorie de Wall Street au lendemain de l’élection suggère que « les marchés » ne prennent pas très au sérieux les déclarations de Trump sur les déportations de masse ou les droits de douane prohibitifs. Cependant, même s’il ne va pas au bout de ses promesses, toute initiative s’inscrivant dans une logique de nationalisme économique aura des effets différenciés sur les entreprises, susceptibles de créer de nouvelles fractures politiques. Il en va de même pour le déficit budgétaire, en particulier si l’inflation devait refaire surface.

La grande inconnue reste probablement la relation transatlantique. L’OTAN, comme l’expliquait l’un de ses fondateurs, n’a pas été le produit d’un « simple calcul militaire », mais traduisait une préoccupation plus profonde : « notre modèle de société survivrait-il si la démocratie disparaissait en Europe et que nos débouchés économiques s’en trouvaient réduits ? » Même en 1949, l’administration Truman avait eu bien du mal à convaincre les milieux d’affaires américains que leur prospérité dépendait de garanties de sécurité transcontinentales. Si l’on rouvrait ce débat aujourd’hui, il est possible que chacun finisse par conclure que le vieux credo du doux commerce n’a rien perdu de sa force de conviction. Cependant, quelle qu’en soit l’issue, le simple fait de rouvrir le débat suffirait à mettre en lumière les divisions au sein de la classe capitaliste.

Un chroniqueur du New York Times, Jamelle Bouie, déclara que « la plupart d’entre nous mourra probablement sous l’ordre politique issu de cette élection ». Nul besoin de jouer les prophètes pour savoir que cette analyse est fausse. La notion d’ordre politique a été introduite dans les sciences politiques américaines par Arthur Schlesinger Jr., historien et proche conseiller de JFK, auteur d’une chronique de la présidence Roosevelt dont le premier volume s’intitule en français La crise de l’ordre ancien. Pour le deuxième volume, L’avènement du New Deal, Schlesinger avait choisi comme épigraphe une citation de Machiavel : « Il n’est rien de plus difficile à entreprendre, de plus douteux dans sa réussite, ni de plus dangereux à gérer que d’instaurer un nouvel ordre des choses. »

Tant l’ère Roosevelt que celle qui l’avait précédée reposaient sur de solides alignements sociaux. Ce que certains historiens ont appelé « le système de 1896 » avait été bâti sur une consolidation capitalistique et un mouvement de fusions industrielles et commerciales sans équivalent dans l’histoire. Ce système avait trouvé dans les urnes le soutien constant des travailleurs d’usine, convaincus de tirer profit du développement de l’économie nationale sous l’égide d’imposantes barrières douanières.

L’ordre instauré par le New Deal, pour sa part, intégra le mouvement ouvrier en tant que partenaire junior aux côtés des quelques entreprises qui profitaient – ou pouvaient au moins tolérer – la combinaison inédite de libre-échange, d’expansion de la protection sociale et de reconnaissance du droit syndical mise en œuvre par l’administration Roosevelt. Même l’ère du néolibéralisme ouverte par Reagan, bien qu’elle ait été marquée par de profondes tensions entre les vieilles industries manufacturières et le secteur des technologies émergentes, s’appuya sur l’élan collectif du capitalisme américain au cours des années 1970 – période durant laquelle, comme l’écrivait le journaliste Thomas Edsall, « les milieux d’affaires affinèrent leur capacité à agir comme une classe, mettant de côté l’instinct de compétition au profit de la coopération et de l’action concertée sur la scène législative ».

L’hégémonie est bien davantage que le softpower, et le réalignement bien autre chose qu’un terme pompeux pour qualifier le spectacle d’une nuit électorale. Peut-être pourra-t-on un jour interpréter 2024 comme une étape clef dans la formation d’un nouvel ordre politique. Cela dépendra toutefois de ce qui suivra : ce que Trump fera de sa victoire, et comment chacun réagira aux forces déchaînées par son second mandat, tant sur le plan national qu’international.