Matteo Salvini impose ses thèmes à l’agenda politique européen
En refusant que l’Aquarius et ses 629 migrants n’accostent en Italie, Matteo Salvini a provoqué un tollé. Cela a suscité une européanisation sans précédent du débat sur l’asile et l’immigration et une complète recomposition des alliances en Europe. Après avoir tergiversé, Luigi Di Maio, le leader du Mouvement 5 Étoiles, avait applaudi en publiant une note de blog intitulée : “Enfin, l’Italie est respectée en Europe et dans le monde.”
Jouant de l’arrogance que lui donne sa naïveté, le Président français a d’abord accusé le ministre de l’intérieur italien de cynisme. Celui-ci lui avait alors répondu du tac-au-tac en invitant le président français à accepter le bateau dans un port français. Emmanuel Macron restait sans voix, incapable ni de refuser ni d’accepter. Ce n’est qu’à la fin du mois d’août que l’Aquarius finira par accoster à Malte. Les migrants se répartiront entre plusieurs pays européens dont la France. Reste que, quand l’Italie retire son pavillon à l’Aquarius, le président français se replie dans l’attentisme.
Pour inhumaine qu’elle soit, la position du ministre de l’intérieur italien est un brillant coup politique. Alors que, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, on ne faisait que discuter approfondissement de la zone euro et défense européenne, toutes les chancelleries européennes se sont mises à considérer le problème migratoire comme la question centrale du Conseil européen. Matteo Salvini est donc parvenu à son objectif : il a mis à l’agenda l’une des thématiques qui le préoccupe et a réussi à européaniser le débat sur l’immigration, arrachant au passage à la France et à l’Allemagne une concession de taille, ceux-ci ayant fini par reconnaître que l’Italie avait été laissée seule dans la gestion de la crise migratoire.
En Italie, il est le nouvel homme fort. Il incarne une forme de résistance italienne à l’arrogance franco-allemande et donne aux Italiens le sentiment que c’est de son fait si l’Italie est désormais écoutée en Europe. Alors qu’il n’a obtenu que 18% des suffrages (contre 32 % pour le Mouvement 5 étoiles), il a désormais l’ascendant sur le mouvement de Luigi Di Maio.
Le drame s’est enfin “dénoué” lors du sommet de Bruxelles : l’Italien a arraché l’idée de centres fermés pour trier les migrants sur tout le pourtour méditerranéen et le soutien de l’Union européenne aux garde-côtes libyens qui ne devront plus être empêchés dans leur mission par l’intervention des ONG humanitaires. En d’autres termes, lorsqu’ils seront dans les eaux libyennes, les migrants ne pourront plus être secourus par les ONG pour être ramenés en Italie : les Libyens se chargeront de les ramener sur leur propre territoire.
Jeux, set et match. L’extrême-droite a gagné. L’Europe se mure dans l’inhumanité et l’indifférence à l’égard des migrants. L’internationale réactionnaire s’avère nettement plus efficace que les coalitions libérales pour imposer son agenda à tout le continent. Salvini fait coup double. Il donne le sentiment aux Italiens de les défendre contre l’arrogance franco-allemande, impose son agenda au Mouvement 5 étoiles et oblige les Européens à s’aligner sur ses positions.
L’hypocrisie française mise à jour
De plus, le nouveau chef de l’extrême-droite européenne a réussi à mettre le doigt sur l’hypocrisie française. S’il a tenu un discours d’accueil et de générosité pendant la campagne, le Président de la République applique désormais une politique migratoire encore plus dure que celles de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.
Après les déclarations du Président Macron, l’ambassadeur français a été convoqué à Rome. La rencontre entre Giovanni Tria, le ministre italien de l’économie et Bruno Le Maire avait d’ailleurs été annulée. Matteo Salvini a provoqué un débat au parlement sur les relations franco-italiennes et s’est offert une tribune pour pointer la perfidie française qui consiste à faire la morale au gouvernement italien tout en refusant d’accueillir dignement de nouveaux réfugiés.
La fronde italienne est le produit d’un égoïsme français qui dure depuis plusieurs années. Il débute en 2011 lorsque l’Italie octroie des permis de séjour à 20 000 Tunisiens qui arrivent sur les côtes européennes dans la foulée du Printemps arabe. Sarkozy est furieux. Il bloque les trains et réinstaure des contrôles aux frontières. Arrive ensuite le pic de la crise migratoire en 2015. L’Italie accueille des centaines de milliers de réfugiés. Paris verrouille alors sa frontière, ce qui lui permet de refouler 47 000 migrants. Lors du sommet de Tallinn en juillet 2017, Rome demande à Paris d’ouvrir ses ports aux bateaux des ONG humanitaires. La France refuse catégoriquement.
C’est alors que la vérité éclate : tandis que l’Italie a enregistré 600 000 arrivées sur ses côtes depuis 2014, Paris a installé un rideau de fer. Sur les 30 000 relocalisations promises à l’Italie par les Européens dans le cadre des quotas, seuls 10 000 ont été réalisées. La France a pris une part négligeable de ces relocalisations puisqu’elle a accueilli … 635 réfugiés venus d’Italie. C’est un drame humanitaire dont la France est responsable : 500 000 sans papiers vivent en Italie dans la précarité, l’économie informelle et la peur. Pourtant, entre 2007 et 2016, 956 000 personnes ont obtenu la nationalité italienne !
“Neuf fois sur dix, nous dit Le Figaro, ils font l’objet d’une procédure de “non-admission” qui se solde par leur remise aux autorités italiennes à l’avant-poste du Pont-Saint-Louis, à Menton.” S’il se montre trop déplaisant à l’égard de l’Italie, le président français s’expose à la fin de cette coopération franco-italienne qui permet à la France de refouler les migrants en Italie.
Que ferait alors Paris ? Le Figaro répond en quelques lignes : “Mais il y a un plan B : comme la France redoute la constitution d’une nouvelle jungle à Calais si la frontière des Alpes-Maritimes cède (“avec cette fois au moins 20 000 migrants”, selon un haut fonctionnaire), elle s’est donnée les moyens de bloquer plus ou moins hermétiquement ses frontières. Les non-admissions seraient moins courtoises, puisqu’aucune remise ne se ferait de manière formelle, comme actuellement sur le point fixe du Pont-Saint-Louis”. Le Figaro manie l’art de la litote. En mots plus crus, cela signifie que la France est prête à construire un mur à la frontière avec l’Italie. Cela casserait le joli conte de la France terre d’accueil qu’Emmanuel Macron a essayé de construire.
L’Italien provoque un alignement des planètes pour isoler la France et rendre le pouvoir d’Angela Merkel chancelant
Mais c’est en Allemagne que le geste du trublion italien provoque le plus de remous. Déjà chancelante, l’assise d’Angela Merkel a vacillé. Son ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer avait menacé d’appliquer son plan pour l’immigration sans l’accord de la chancelière et provoqué une crise politique en juin dernier. Celui-ci prévoyait notamment le renvoi des migrants qui ont effectué leur demande d’asile dans un autre pays européen que l’Allemagne. En agissant ainsi, il n’aurait fait qu’appliquer strictement le règlement Dublin qui suscite l’ire du gouvernement italien. En effet, celui-ci prévoit que les migrants doivent effectuer leur demande d’asile dans le pays par lequel ils entrent dans l’espace Schengen. C’est la raison pour laquelle, le flux venant de l’Est s’étant tari depuis l’accord signé par l’Union européenne et la Turquie, l’Italie accueille la plus grande partie des migrants, venus notamment de Libye.
L’acte du ministre de l’intérieur italien a affaibli la coalition allemande. Angela Merkel doit désormais faire face à une fronde anti-immigration au sein de sa propre coalition. Celle-ci est menée par son ministre de l’Intérieur derrière lequel la CSU est unie comme un seul homme et par son ministre de la Santé Jens Spahn.
Pendant ce temps-là, Matteo Salvini tente de rebattre les cartes des alliances européennes. Il plaide pour un axe avec le chancelier autrichien Sébastian Kurz qui compte 6 ministres d’extrême droite dans son gouvernement et le ministre de l’intérieur allemand. Kurz s’y rallie immédiatement. Contrairement à la chancelière allemande qui souhaite une politique commune de l’asile avec une agence européenne chargée du contrôle aux frontières et de soutenir les collectivités qui accueillent des réfugiés, l’Autrichien promeut des “hot-spot”, sortes de centres de tri aux frontières de l’Europe pour traiter les demandes d’asile.
En Allemagne, Angela Merkel a réussi à sauver sa tête en s’alignant sur les positions de l’extrême-droite de sa coalition. L’accord qu’elle a trouvé avec son ministre de l’Intérieur prévoit l’accélération de l’expulsion des migrants qui ont effectué leur demande d’asile dans un autre pays que l’Allemagne. Dans un premier temps, des centres de transit seront installés à la frontière allemande. Cela permettra, par la suite, de renvoyer des milliers de migrants, présents en Allemagne, mais ayant fait leur demande d’asile en Italie. Leur retour dans la péninsule remettrait sérieusement en cause l’alliance entre l’Italie de Salvini, qui refuserait ce transfert, et l’Autriche, qui l’appuierait sans hésiter.
Salvini défie la commission européenne
L’euro sera l’autre grand champ de bataille européen. Matteo Salvini a longtemps qualifié l’euro de « crime contre l’humanité ». La mise en place du nouveau gouvernement italien avait donné lieu à un drame d’une certaine ampleur. Le Président de la République italienne a en effet mis son veto sur la nomination de Paolo Savone au poste de ministre de l’économie. La raison ? Son positionnement eurosceptique. Savona fait partie de ces élites italiennes qui ont acquis la conviction que l’euro est un garrot allemand conçu pour que l’industrie italienne se décompose. Devant le scandale provoqué par ce coup de force et la montée en puissance de Salvini dans les sondages, le Président italien Mattarella a finalement accepté la nomination du gouvernement italien avec un déplacement de Paolo Savona au ministère des Affaires Européennes.
L’objectif du gouvernement italien est de renégocier le pacte budgétaire européen pour financer son programme économique. – il n’est pas totalement impossible qu’il s’agisse d’un leurre, visant à lui donner le temps de se préparer à une sortie de l’euro. Avec l’institution d’un revenu de citoyenneté et la mise en place d’une “flat tax”, le coût du contrat de gouvernement italien s’évalue entre 100 et 120 milliards d’euros. Dans ce rapport de forces, l’Italie est en bien meilleure position pour négocier avec l’Allemagne que la Grèce, qui avait échoué trois ans plus tôt à mettre en échec l’agenda austéritaire de la Commission européenne. Notre cousine transalpine est la troisième économie de la zone euro et la seconde industrie du continent. Malgré sa dette colossale (130% du PIB italien), sa position internationale nette est faiblement négative (7% du PIB). Cela signifie que le solde entre les avoirs des Italiens à l’étranger et la dette des Italiens envers le reste du monde est nettement moins défavorable à l’Italie qu’à la Grèce. A titre de comparaison, la position internationale de l’Espagne est négative de -80% du PIB.
La direction prise par le gouvernement italien est confirmée par la nomination de Claudio Borghi et d’Alberto Bagnai, protectionnistes, à la présidence de la Commission des affaires budgétaires de la chambre basse italienne et de la Commission des affaires financières au Sénat. Ce sont deux économistes de la Lega connus pour leur volonté affichée de sortir de l’euro. Claudio Borghi est un soutien des mini-bots, des titres financiers qui constitueront une étape intermédiaire entre l’abandon de l’euro et le retour à la Lire italienne.
Par ailleurs, l’Italie n’a pas d’attachement symbolique et sentimental à l’euro comme c’est le cas de la Grèce. Une grande partie des élites italiennes et de la Cofindustria (l’équivalent du Medef italien) est acquise à l’idée que la sortie de l’euro bénéficiera à l’économie italienne. Paolo Savona, le ministre des affaires européennes a d’ores et déjà élaboré un plan de sortie de l’euro. Il a d’ailleurs déclaré : l’Italie est “obligée de se préparer à la fin de l’euro, non pas pas parce qu’elle désire elle-même en sortir, mais parce que d’autres pays pourraient être amenés à en sortir à l’avenir“.
Le dernier épisode est, à ce titre, symbolique. L’Italie, a accru son déficit public (passant de 0,8 à 2,4%), ce qui a provoqué le rejet du budget italien par la commission européenne. Ce n’est pas la première fois qu’un Etat transgresse les règles européennes. Simplement, les autres pays faisaient profil bas et acceptaient de profondes “réformes structurelles” de libéralisation du marché du travail et de privatisation. La Commission Européenne faisait alors preuve d’indulgence. La nouveauté, ici, réside dans le fait que les Italiens se moquent fièrement des recommandations Bruxelloises. La Commission apparaît pour ce qu’elle est : une puissance fondée sur le droit, sans aucune possibilité d’imposer ses décisions.
Cette conversion progressive des élites italiennes à l’euroscepticisme n’est pas sans évoquer le débat qui a cours en Allemagne à ce sujet. Une partie des élites allemandes au sein de la CSU, de la CDU et du FDP sont convaincues qu’il faut se débarrasser de l’euro pour ne plus traîner le boulet des économies méditerranéennes. Ceux-ci peuvent parfaitement envisager un dé-tricotage ordonné de l’euro pour reconstituer une zone mark avec l’Europe du Nord et l’Europe de l’Est.
Deutschland kommt am ersten ! semble être la nouvelle devise allemande
Résultat des courses : Angela Merkel n’a plus aucun pouvoir. Macron perd sa seule alliée sur la scène européenne. Déjà peu encline à accepter les propositions françaises, l’Allemagne refusera tout. A défaut, le gouvernement allemand tombera. Les extrêmes-droites européennes ont construit une alliance de circonstance, bien que fragile. Emmanuel Macron est seul, seul et impuissant.
En France, personne ne comprend ce qui se passe. Aveuglé par leur admiration pour leur président, les élites françaises croient encore en l’amitié franco-allemande et en l’influence de la France en Europe. La vérité est la suivante : l’Allemagne s’interroge sur son avenir et s’apprête à modifier fondamentalement sa stratégie géopolitique.
A court terme, Angela Merkel est faible. Elle ne cesse de subir les coups de boutoir de la CSU. Son leader Horst Seehofer avait déjà obtenu d’elle la limitation quantitative du nombre de migrants (200 000 par an) arrivant chaque année sur le sol allemand. Après avoir menacé de démissionner, il a obtenu un nouveau durcissement de la politique migratoire allemande et la perspective de renvoi de milliers de migrants vers le sud de l’Europe. Cette politique avait un objectif : en finir avec la progression de l’AfD. Résultat : à l’occasion des élections en Bavière, la CSU a perdu 10 points tandis que les Verts ont réalisé un formidable score de 18%, raptant les voix du SPD et les voix modérées de la CDU.
Angela Merkel subit également les contre-coups de “l’affaire Massen”, du nom du chef des services des renseignement intérieur allemands accusé de conseiller l’AfD et de relativiser les rixes anti-migrants perpétrées à Chemnitz. Massen a finalement été démis de ses fonctions pour être recasé en tant que conseiller spécial du ministre de l’intérieur. Pour terminer la série noire, Volker Kauder, homme de main d’Angela Merkel, a été renversé de sa fonction de président du groupe parlementaire après un vote en interne. Angela Merkel a complètement perdu pied. Elle a fini par annoncer qu’elle ne se représenterait pas à la fonction suprême.
A long terme, tous les fondamentaux allemands sont remis en cause. L’économie sociale de marché a cédé sous les coups de boutoir de la finance mondialisée et des réformes Hartz sur le marché du travail. Le fameux capitalisme rhénan n’est plus qu’une lointaine chimère. Les banques allemandes sont fragiles, comme en témoigne la situation de la DeutscheBank.
La bonne santé de l’économie allemande est l’arbre qui cache la forêt. En vérité, l’obsession pour l’équilibre budgétaire cause un grave déficit d’investissements publics. La natalité allemande est en berne. Les faits sont là : l’Allemagne est un pays en déclin.
La réunification allemande et l’extension de l’Union Européenne avaient joué en faveur de la domination allemande sur le continent. Depuis quelques mois, les fantômes d’une annexion qui n’a de réunification que le nom remontent à la surface. La poussée de l’AfD et les manifestations d’extrême-droite qui agitent l’Allemagne de l’Est démontrent que la réunification est un mythe et que l’Allemagne a bien du mal à en finir avec ses vieux démons.
L’entrée de plus d’un millions de migrants dans le pays a profondément déstabilisé les équilibres fragiles de la société allemande. Le communautarisme turque, d’ors et déjà très mal vécu par les Allemands, et l’arrivée massive de migrants syriens et afghans créent de graves troubles identitaires.
Enfin, c’est sans doute le plus grave pour l’Allemagne, les Etats-Unis sont loin d’être un partenaire fiable. Pourtant, ils avaient accompagné la remontée en puissance de l’Allemagne, depuis le chaos de 1945 jusqu’à la domination sur tout le vieux continent, répétition de la stratégie américaine mise en oeuvre dans l’entre-deux-guerres pour affaiblir la France. Au fond, la stratégie de Trump est de déstructurer l’Union Européenne pour imposer des deal bilatéraux à la France et à l’Allemagne.
En somme, toutes les composantes du modèle allemand sont remis en cause. Aussi, l’Allemagne doit redéfinir sa politique de puissance pour continuer à tenir l’Europe d’une main de fer. A en croire l’une des candidate à la succession d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, la stratégie allemande pourrait être plus nationaliste que jamais. L’Allemagne refusera les propositions française en faveur d’un plus grand fédéralisme budgétaire. Si elle donne le sentiment de voir favorablement les projets de Défense Européenne, on voit bien que l’objectif est de priver la France de son siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Du reste, l’Allemagne se tourne plus volontairement vers les technologies israéliennes et américains pour construire son indépendance militaire et stratégique. Sur le plan géopolitique enfin, la France ne fait pas partie des choix allemands. L’objectif de l’Allemagne est d’affaiblir la position internationale de la France, de renforcer son arsenal militaire et de solidifier ses relations commerciales avec la puissance chinoise, tout en s’appuyant sur le monde slave comme base arrière industrielle.
Les élites françaises ont toujours une guerre de retard. Elles rêvent toujours du couple franco-allemand. Emmanuel Macron croit sérieusement à la fumisterie de la défense européenne et au mythe du fédéralisme budgétaire. Il croit pouvoir infléchir les décisions allemandes. Le Président français aime à signaler que l’époque lui rappelle les années 1930. En le voyant agir, on ne peut s’empêcher de penser à Aristide Briand – grand artisan de l’unité européenne, du pacifisme et du rapprochement avec l’Allemagne dans l’entre-deux-guerres – “modèle le plus achevé de parlementaire français de la IIIème République”, illustrant selon Max Gallo “l’incapacité de toute une classe politique à saisir la nouvelle donne qui change le jeu du monde”.