“Moins de taxes”, “plus d’État” : deux revendications complémentaires

Une émeute à Londres en 1990 contre la “poll tax” de Margaret Thatcher. © James Bourne

Né spontanément et toujours largement soutenu, le mouvement des gilets jaunes a révélé au grand jour un sentiment d’exaspération fiscale d’une large partie du pays qui couvait depuis longtemps. Les radars, les péages autoroutiers, les banques … Tous ces symboles d’un racket institutionnalisé ont été attaqués par les gilets jaunes. La sociologie de ce mouvement confirme que les gilets jaunes sont avant tout des précaires, chez qui la contestation de l’impôt est la plus forte et non seulement des petits patrons ou routiers comme c’était le cas des bonnets rouges. Cette révolte fiscale légitime, qui s’apparente à celles du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, doit nous interroger sur la structure de plus en plus inégalitaire de notre fiscalité. Faute de quoi, le civisme fiscal pourrait bien être sérieusement remis en question.


Dans un ouvrage prémonitoire – Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français publié en septembre 2018, le sociologue Alexis Spire explique le « ras-le-bol fiscal » des classes populaires par trois types de raisons : la difficulté accrue à frauder le fisc, la montée en puissance des impôts proportionnels comme la TVA et la taxe sur les carburants et l’incapacité à bénéficier de la grande majorité des crédits d’impôts. Selon lui, « Pour ces contribuables, ce sont essentiellement la TVA, la CSG, la redevance télévisuelle et les taxes sur les carburants qui constituent l’essentiel de leurs prélèvements et, dans ces cas-là, il n’y a guère d’accommodements ou de dispositifs dérogatoires ».

Certes, les plus défavorisés échappent à certains impôts – dont celui sur le revenu qui  touche moins d’un Français sur deux – mais ils subissent de plein fouet les hausses de ces taxes. Dans le même temps, ils constatent la fraude en col blanc rendue célèbre par les affaires Cahuzac, Luxleaks, Panama Papers, etc., et réalisent le deux-poids-deux-mesures de l’administration fiscale. Le système fiscal et social français est également peu redistributif, comparé à d’autres pays européens, en particulier pour les ménages au niveau de vie situé entre 1200 et 1600 euros par mois et par personne  – c’est-à-dire globalement entre le SMIC et le salaire médian, selon une étude du CREDOC de 2013. Il n’est donc guère surprenant d’apprendre que les employés, ouvriers et autres populations plutôt précaires se soient mobilisées en premier parmi les gilets jaunes.

©CREDOC

En ce qui concerne les classes moyennes, elles subissent certes les hausses de taxes, mais les nombreuses niches fiscales – rénovation thermique, emplois à domicile, dons etc. – leur permettent de réduire leur imposition, ce qui rend la critique de la fiscalité beaucoup moins importante auprès de cette population. Selon Spire, « les contribuables bénéficiant d’au moins une niche fiscale ont 1,4 fois moins de chances que ceux qui n’en bénéficient pas d’estimer que « la France est un pays où l’on paie trop d’impôts ».

Pourtant, la critique de l’impôt est également présente dans la classe moyenne, notamment pour décrier que tous les foyers en dessous de 9807 euros par part ne paient pas l’impôt sur le revenu. Contre cette sempiternelle critique, il faut pourtant rappeler que pour les plus démunis, chaque euro compte et que la machinerie bureaucratique à mettre en place pour récupérer quelques euros de plus chez ces millions de Français exemptés de l’impôt sur le revenu rapporterait bien moins qu’elle ne risque de coûter.

En réalité, l’impôt sur le revenu, qui ne compte que quatre tranches d’imposition, ne représente qu’environ un quart des recettes de l’État, soit 72 milliards d’euros. La TVA, impôt indirect car acquittée tout au long de la revente de biens et de services, fournit à elle seule la moitié du budget de l’État ! Cet impôt dégressif, établi à différents taux fixes proportionnels au prix de vente, a connu plusieurs hausses majeures depuis sa création en 1954 et son taux normal évolue autour des 20% depuis déjà une vingtaine d’années.

Pour des dirigeants politiques néolibéraux à la recherche de nouvelles recettes fiscales, il risque d’être tentant d’augmenter la TVA tant la consommation est immobile dans nombre de domaines et ce d’autant que le taux normal de 20% demeure en dessous de la plupart de ceux de nos « partenaires européens ». L’Autriche et l’Italie envisagent par exemple des hausses de taux de TVA. Et en Hongrie, où il n’existe qu’une seule tranche d’impôt sur le revenu, à 15%, et où l’impôt sur les sociétés est un des plus bas de l’Union européenne, le taux de TVA atteint le record de 27% !

©CREDOC

Sur le long terme et notamment depuis le tournant néolibéral des années 1980, la tendance est incontestablement à la hausse de l’imposition indirecte – c’est-à-dire perçue par l’État au travers d’un tiers – et forfaitaire – c’est-à-dire des sommes fixes pour tous les individus, comme les timbres fiscaux, le coût du permis de conduire ou de certaines vignettes obligatoires – et à la baisse de l’imposition directe. L’explication est simple : la suppression ou la baisse d’impôts directs, comme la taxe d’habitation ou l’impôt sur le revenu est une mesure aisément perceptible par les électeurs désireux de davantage de pouvoir d’achat. L’autre objectif souvent mis en avant est celui de la compétitivité via l’abaissement du coût du travail et l’encouragement à l’investissement, à travers la baisse de l’impôt sur les sociétés et la suppression de l’ISF.

Sur le long terme, et notamment depuis le tournant néolibéral des années 1980, la tendance est incontestablement à la hausse de l’imposition indirecte et forfaitaire et à la baisse de l’imposition directe.

La suppression d’impôts progressifs et l’instauration d’impôts proportionnels se retrouvent, sans surprise, dans la politique d’Emmanuel Macron. C’est le cas avec la suppression de la taxe d’habitation qui n’était d’ores-et-déjà pas appliquée à bon nombre de ménages et bénéficiera donc excessivement aux ménages les plus aisés. Selon l’enquête d’Alexis Spire, c’est avant tout la taxe foncière qui est décriée pour son caractère injuste puisqu’elle s’applique à tous de la même manière, peu importe les revenus et l’endettement, souvent nécessaire pour devenir propriétaire.

En outre, le barème sur lequel se fondent la taxe d’habitation et la taxe foncière n’a pas été mis à jour depuis 1970, donnant lieu à des inégalités aberrantes : certains immeubles décrépis des centres-villes – depuis rénovés en appartements cossus – sont couramment assujettis à une taxe foncière plus faible que des immeubles type « grands ensembles » qui bénéficiaient à l’époque de tout le confort moderne. Guère étonnant que les enquêtés interrogés par Spire jugent cette dernière bien plus durement que la taxe d’habitation.

De même, Macron a choisi d’introduire une flat tax au taux unique de 30% sur les revenus du capital dès sa première année au pouvoir. Une mesure qui risque de coûter jusqu’à dix fois ce qui était initialement annoncé et qui taxe moins les revenus du capital que ceux issus du travail. Un comble pour un gouvernement qui dit se battre « pour que le travail paie », une vraie inégalité pour les Français les plus pauvres qui n’ont aucune épargne et placements. Ce nouvel impôt proportionnel, sous couvert d’égalité de traitement, impose jusqu’à moitié moins les plus gros patrimoines, alors que ceux qui ont souscrit à des plans d’épargne-logement (PEL) et ou à de l’assurance-vie sont davantage imposés.

Ces fortes inégalités entre petits et gros se retrouvent aussi entre entreprises : il est de notoriété commune que les grandes entreprises, grâce à des montages fiscaux très élaborés, échappent à presque tout impôt sur les sociétés. D’ailleurs, lorsque des grands groupes grossissent via des fusions ou des rachats de concurrents, ils prennent souvent soin de déménager le siège social de l’entreprise là où l’imposition est la plus faible, tel le cimentier Lafarge, qui, lors de sa fusion avec Holcim en 2015, a déplacé son siège en Suisse. Sans volonté politique réelle de combattre l’évasion fiscale, l’État a tenté différentes approches toutes aussi vaines les unes que les autres : pointer du doigt les fraudeurs dans le discours public, négocier des accords creux au niveau international, ou cette année la création d’une police fiscale de… 50 agents, alors même que le nombre de contrôles fiscaux est en chute libre depuis des années.

Par ailleurs, les retards de paiement constituent, loin devant le coût du travail ou la baisse des ventes, la première cause des problèmes de trésorerie des PME, venant remettre en cause le discours anti-fiscalité. Désormais, le gouvernement ne souhaite plus s’embarrasser avec des contrôles rigoureux des montages financiers des multinationales, mais préfèrent négocier à l’amiable avec les fraudeurs, qui n’ont même plus à faire face à un procès public et à reconnaître leur culpabilité. Dans la pratique, tous les enquêtes instruites ne donnent même pas lieu à des perquisitions et l’amende négociée est systématiquement plus faible que l’impayé dû à l’État.

Cette fiscalité à deux vitesses entre TPE-PME et grandes entreprises se retrouve aussi au niveau de la capacité à bénéficier des avantages fiscaux, de manière similaire au phénomène d’injustice fiscale décrit par Alexis Spire pour les ménages. Ainsi, le Crédit Impôt Recherche, dont le coût a explosé depuis sa réforme par Nicolas Sarkozy, bénéficie outrageusement plus aux grandes entreprises qu’aux plus petites et finance des innovations dont l’usage réel a lieu à l’étranger. Cette niche fiscale unique au monde par son laxisme encourage également la fraude, qui représenterait environ 15% des montants reversés par l’État et ne parvient même pas à stopper des destructions d’emplois dans la recherche comme chez Intel ou chez Sanofi. Pourtant, alors que ce soutien financier massif et inégalitaire aux entreprises n’est pas du tout efficace, aucune réforme n’aboutit depuis des années.

Si la baisse de la fiscalité a permis de séduire une partie de l’électorat populaire, notamment dans le cas de Nicolas Sarkozy en 2007, rien n’assure que cette stratégie perdurera sur le long terme.

Pour la France en déclassement ou proche de l’être, la pression fiscale est donc devenue une préoccupation clef. Du point de vue de la droite, cette réticence à l’impôt des classes populaire est une aubaine, car elle permet de mettre en avant son agenda de baisses d’impôts et donc de la supposée hausse du pouvoir d’achat qui en découle. Comme le note le sociologue Alexis Spire « En 2007, le slogan de M. Nicolas Sarkozy « Travailler plus pour gagner plus » et son projet de défiscalisation des heures supplémentaires ont séduit de nombreux employés et ouvriers ». Une stratégie électorale payante, imitée par Emmanuel Macron en 2017 par la promesse de la suppression de la taxe d’habitation, puis dans ses réponses aux gilets jaunes, via la défiscalisation des primes exceptionnelles versées par les rares entreprises prêtes à consentir ce geste.

Des gilets jaunes bloquant un McDonalds pour protester contre l’évasion fiscale à Grenoble le 15 décembre 2018.

Si la baisse de la fiscalité a permis de séduire une partie de l’électorat populaire, notamment dans le cas de Nicolas Sarkozy en 2007, rien n’assure que cette stratégie perdurera sur le long terme. En effet, le mouvement des gilets jaunes, s’il émerge autour d’une revendication fiscale, fait souvent le lien entre fiscalité élevée et évasion fiscale ou suppression de l’ISF ou de l’exit tax. Pas sûr que la stratégie sarkozyste soit encore efficace après les innombrables scandales d’évasion et de fraude : Panama Papers, Luxleaks, Paradise Papers, Football Leaks…

L’une des mesures fiscales marquantes de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal – qui plafonne le taux d’imposition des contribuables – aura certes aidé quelques contribuables modestes mais propriétaires soumis à une forte taxe foncière et d’habitation, mais ceux-ci n’auront récupéré que 1% du montant de ce bouclier conçu pour les super-riches.

Les opérations de péage autoroutier gratuit, les blocages de certaines banques ou de lieux appartenant à des entreprises ne payant pas ou très peu d’impôts un peu partout en France témoignent de la prise de conscience du racket des contribuables par une partie du secteur privé qui se soustrait à l’impôt. De même, la méfiance, puis le sentiment d’être « pris pour des imbéciles » de nombreux gilets jaunes suite aux annonces du Président, semble indiquer que l’anti-fiscalisme le plus primaire ne suffira pas à éteindre l’incendie. Au-delà du dégagisme et des rumeurs de listes électorales de gilets jaunes pour s’opposer au bloc bourgeois réuni autour d’Emmanuel Macron, le mouvement des gilets jaunes, première grande révolte fiscale du XXIème siècle, est donc surtout l’expression d’une exigence de justice fiscale et sociale.

La crise est un scandale, car l’argent coule à flots

©NonOmnisMoriar . Licence : Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.

Bien avant 2008 et la “crise des subprimes”, le terme était rentré dans l’imaginaire collectif. C’est comme ça, c’est la crise. Il faut se serrer la ceinture, c’est la crise. Et puis merde à la fin, c’est la crise. 

Pourtant, pour les millionnaires et les milliardaires, en passant par les gros actionnaires, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le fossé a rarement été aussi grand entre la base de la population, paupérisée, et le haut de la pyramide qui se gave comme jamais. Qu’on soit de gauche, de droite ou d’ailleurs, difficile de justifier les inégalités du monde actuel.

“Tout à 10 balles ou je remballe”

En France, des millions de foyers sont devenus si pauvres ces dernières années qu’il ne leur reste littéralement plus rien à la fin du mois. L’INSEE annonce que 8,8 millions de Français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté (fixé à 1008 euros par mois) soit 14,6% de la population… #çavamieux. D’après une récente étude du spécialiste des assurances Genworth, 11,4 millions de Français disposent de moins de 10 euros par mois après avoir payé leurs impôts, leur loyer, la nourriture, les abonnements téléphoniques et les factures gaz/électricité. Un quart des foyers hexagonaux sont donc concernés.

De l’autre côté du spectre, l’argent coule à flot, tombe du ciel, pousse aux arbres… Whatever. On n’a jamais vu autant de blé. Quand on compile les récents bilans de santé de l’upper-class, cela donne le vertige. Champagne et caviar pour la table du fond.

La France, championne d’Europe des dividendes

Au deuxième trimestre 2016, la somme versée par les entreprises à leurs actionnaires a grimpé de 11% pour atteindre 35 milliards d’euros. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont les banques qui sont les plus généreuses, malgré “la crise”, avec entre 50 et 70% d’augmentation par rapport à l’an dernier (Société Générale, BNP, Crédit Agricole).

Explosion du nombre de millionnaires

Avec 523 000 millionnaires répertoriés (en dollars, soit au moins 907 000 euros de patrimoine), la France se place au sixième rang mondial. Ils étaient 6% de plus en 2015 qu’en 2014, avec des fortunes majoritairement constituées dans l’immobilier (pour 63% de la valeur totale, d’après le Crédit Suisse).

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Classement international du nombre de millionnaires

Plus 200% en 5 ans pour les 500 plus riches

Encore plus haut dans la hiérarchie, la crise est une sorte de mirage lointain. En 2015, les 500 français les plus fortunés possédaient 460 milliards d’euros, cinq fois plus qu’en 1996, quand l’hebdo Challenges a débuté son décompte.

Ces 500 personnes possèdent 16% du PIB de la France. Pour le dire autrement, l’équivalent de 16% de la richesse nationale appartient à 0,001% de la population. (Classement 2016 ici)

La fortune des 10 plus riches a triplé depuis 2009

Plus on s’approche du sommet de la pyramide, plus l’enrichissement s’accélère. Quand on ne s’intéresse qu’aux 10 français les plus fortunés, on passe d’à peine 20 milliards au total en 1996, à 195 milliards en 2015. Une multiplication par 10 en 20 ans, par 3 sur les 6 dernières années. Belle perf. On rappellera au passage que pendant cette même période la France a connu des périodes de récession. M. Fillon, alors Premier Ministre,  avait même déclaré être à la tête d’un “Etat en quasi-faillite”.

Au-delà du cadre français, le constat est global. En 2016, les 80 plus grosses fortunes mondiales détiennent autant que les 3,5 milliards d’habitants les plus pauvres de la Terre.

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Deux poids, démesure

En restant dans le cadre légal, il y a déjà de quoi s’offusquer. Le Canard Enchaîné a publié en juin 2016 des documents de l’administration fiscale qui prouvent que les plus riches du royaume sont tout simplement exemptés d’impôts (à 90% en moyenne !). Le PS avait voulu revenir sur le “bouclier fiscal” de Sarkozy mais le texte, retoqué par le Conseil Constitutionnel, s’est finalement avéré encore plus avantageux… On apprend par exemple que Liliane Bettencourt, avec ses 32 milliards de patrimoine, paye la somme faramineuse de… 0 euro au titre de l’ISF. No comment.
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L’évasion fiscale, ce fléau

WikiLeaks, OffShoreLeaks, SwissLeaks, LuxLeaks, PanamaPapers, FootballLeaks… Les révélations se multiplient ces dernières années pour dénoncer, preuves à l’appui, les pratiques inadmissibles du gotha. Les ultra-riches ont une fâcheuse tendance à contourner l’administration fiscale de leur pays pour transférer des sommes faramineuses dans les différents paradis fiscaux qui jonchent la planète. En 2012, le très sérieux Tax Justice Network a compilé les informations du FMI, de l’ONU et des différentes banques centrales pour estimer la fraude fiscale à l’échelle globale entre 16 000 et 26 000 milliards d’euros. La moitié des avoirs dans les paradis fiscaux appartient à 92 000 personnes, soit 0,001% de la population. Imaginez juste qu’ils soient taxés à hauteur de 10, 20 ou 50%… Ça en ferait des RSA. Et encore, nous ne parlerons pas ici du “shadow banking” et autres joyeusetés qui viennent largement corser l’affaire.

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Europe – France, même (non) combat

Au niveau européen, les chiffres font encore froid dans le dos. Jugez plutôt :

  • Budget de l’UE : 150 milliards d’euros
  • Déficit : 514 milliards
  • Evasion fiscale : 1 000 milliards (source – Parlement Européen, 2013)

En France, une Commission d’enquête du Sénat a estimé entre 30 et 60 milliards par an le coût de l’évasion fiscale pour les finances publiques. Quasiment 20% des recettes fiscales brutes qui disparaissent. Ce serait en tout 600 milliards d’euros d’actifs français qui seraient cachés dans les paradis fiscaux, 1/10e du patrimoine global des Français…

Une conclusion s’impose pour qui possède encore un peu d’empathie pour le reste de ses semblables. L’argent ne manque pas. Il suffit juste d’aller chercher dans les poches de ceux qui ont les moyens, les moyens de remplir les poches de ceux qui n’ont rien. Et pour les happy-few qui, ultra-riches, cachent leur fortune dans les paradis fiscaux : tolérance zéro. Rapatriement et nationalisation des fonds, consacrés à la justice sociale une fois intégrés dans le budget de l’Etat. Plus besoin de repousser l’âge de la retraite, d’augmenter la durée légale du travail, de détruire les acquis sociaux ou de casser le Code du Travail… Voilà, le problème de la crise est résolu. De rien.

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