« Le M23 ne nous représente pas » : au Kivu, le calvaire des Tutsis congolais

Tutsis Congo - Le Vent Se Lève
© Joseph Édouard pour LVSL

Avec l’intensification des assauts du « M23 » dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les Tutsis sont victimes de discriminations croissantes. Ils sont soupçonnés de complicité avec le groupe armé soutenu par Kigali. Une réalité euphémisée par le gouvernement congolais et instrumentalisée par le Rwanda, qui y voit un moyen de justifier son ingérence. Reportage de Vincent Ortiz, originellement publié par Afrique XXI.

Depuis plusieurs mois, Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, est encerclée par le M23. Pour fuir le groupe armé, des centaines de milliers de Congolais se sont installés dans des camps situés en banlieue de la capitale du Nord-Kivu. Parmi eux, les 10,000 déplacés du camp Acogenoki, dit « camp tutsi », mènent une existence discrète. Contrairement aux autres, ils sont moins des rescapés de la guerre que du « tribalisme », selon leurs propres termes.

Depuis plusieurs années, les Tutsis congolais sont l’objet de discriminations croissantes. Assimilés au M23 – qui affirme défendre leur droits -, ils sont en butte aux exactions des groupes « d’auto-défense » (Maï-Maï), constitués pour résister à son avancée. Le parallèle avec le génocide contre les Tutsis rwandais, qui a fait un million de morts entre avril et juillet 1994, est régulièrement convoqué, notamment par Kigali.

Certains Maï-Maï sont structurés en milices et contrôlent une partie du Nord-Kivu. Les griefs de ces déplacés concernent ainsi notamment les « Nyatura » (« ceux qui frappent fort » en kinyarwanda, une milice congolaise à prédominance hutue) et occasionnellement l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS, l’un des groupes les plus structurés). Régulièrement pointées du doigt par Kigali, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d’anciens génocidaires hutus ayant fui en RD Congo après le génocide de 1994, sont quant à elles très peu citées par les réfugiés d’Acogenoki.

Les rescapés du « tribalisme »

« Les discours de haine, la persécution et le nettoyage ethnique des Tutsis congolais atteignent une intensité sans précédent, sous les yeux de la communauté internationale », déclarait le représentant rwandais au Conseil de sécurité de l’ONU, le 27 mars dernier. Il sommait ses homologues de rompre avec « la passivité face au génocide en cours au Congo », renvoyant implicitement à la faillite des Nations Unies trente ans plus tôt, demeurées attentistes face à l’extermination des Tutsis rwandais.

« Le M23 justifie cette guerre au nom de la protection des Tutsis. Mais plus il progresse, plus la communauté tutsi – à qui il est reproché d’être un soutien du groupe – se trouve exposée », note le chercheur Onesphore Sematumba.

Aujourd’hui, le spectre de l’année 1994 plane-t-il sur le Kivu ? Pour la chancellerie rwandaise, la réponse ne fait aucun doute. Et le processus « génocidaire » qui s’y déroulerait est brandi comme une justification des assauts du M23. Si Kigali a toujours nié son soutien au mouvement – important et bien établi -, le discours rwandais légitime constamment son action au nom de la protection de la « minorité ».

Côté congolais, on rejette ces accusations, qualifiées de fantaisistes. On convoque les appels répétés du président Félix Tshisekedi à dissocier le M23 des Tutsis congolais, le cadre juridique protecteur dont ces derniers bénéficient, ou encore l’intransigeance affichée contre les militaires qui collaboreraient avec les groupes armés anti-tutsis.

Dans le camp Acogenoki, les déplacés font valoir un point de vue bien différent de celui des chancelleries. Sous les vêtements multicolores suspendus entre les tentes, les plus jeunes courent et rient, contrastant avec certains récits misérabilistes. « Nous sommes comme immunisés contre la souffrance, témoigne un adulte, spectateur de la scène. Il fut un temps où l’on pleurait nos morts. Plus maintenant. C’est un réflexe de survie ».

Des tentes de fortune, dans lesquelles logent des familles entières, s’étendent à perte de vue . De modestes infrastructures sanitaires leur permettent de conserver une hygiène minimale. Quelques rares humanitaires y distribuent de la nourriture. L’armée congolaise, accusée de maltraitances à l’encontre de déplacés, est absente d’Acogenoki.

© Vincent Ortiz

Cheveux enturbannés et robe aux couleurs vives, le regard vide et pensif, Providence retrace la dégradation de son existence quotidienne. « Nous voulions rester dans notre village malgré la guerre et malgré la persécution des Tutsis. À l’approche du conflit, on s’est mis à nous pointer du doigt, à nous accuser d’être Rwandais. Je me suis rendue compte que l’amour qui nous unissait à nos voisins était en train de disparaître. » Cette jeune femme d’une trentaine d’années est issue d’un petit village proche de la frontière rwandaise, l’un des premiers qui a été exposé au conflit. Elle poursuit d’une voix monocorde : « un jour, mes deux oncles sont partis à la messe et n’en sont pas revenus. On m’a rapporté la tête de l’un d’entre eux. Plus tard, on a tiré sur ma mère. Elle a succombé à ses blessures ». Son village était alors en lutte avec le M23 et les habitants identifiés comme Tutsis étaient accusés de collaborer avec l’envahisseur.

Providence accuse les Maï-Maï d’avoir instauré un climat de psychose. Elle critique aussi l’attentisme des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Lors de sa fuite vers Goma, elle s’est retrouvée avec d’autres Kivutiens qui, eux, quittaient la région par crainte du M23. « J’ai dû cheminer avec des tueurs », précise-t-elle avant de conclure : « si le conflit prend fin et que je peux retourner dans mon village, suis-je censée cohabiter avec ceux qui ont assassiné ma mère ? »

Providence n’est pas la seule à évoquer le calvaire d’une fuite avec ses bourreaux. « avant Goma, je me suis arrêtée dans cinq villages, témoigne Lucie. À chaque fois, je me suis sentie menacée par des déplacés hostiles aux Tutsis. » Cette jeune femme enceinte et ses deux enfants se sentent plus en sécurité depuis qu’ils sont à Goma. Du moins dans l’enceinte du camp : « lorsque nous allons sur les marchés, les gens nous attrapent, et nous disent que nous sommes des rebelles. Pourtant, nous sommes des déplacés comme eux ! je n’ai pas demandé à Dieu de naître dans cette tribu, ou avec cette morphologie », ajoute-t-elle en référence aux préjugés racistes dont sont l’objet les Tutsis – qui seraient, notamment, grands et minces, au nez fin et à la peau claire.

L’invasion du M23 comme catalyseur

Les déplacés tutsis soulignent l’ampleur des persécutions, mais les causes et les protagonistes mis en avant divergent des discours officiels. Plus que toute autre, la milice Nyatura, est pointée du doigt . « Les Nyatura ont toujours été hostiles à notre égard », rapporte Marie, rescapée de la ville de Kishanga, dans le Massisi. À la faveur du conflit, les Nyatura – aidés, selon elle, par les FARDC – ont pris un ascendant dans sa région et multiplié les brimades anti-tutsis. « Nous avons été confrontés à des discriminations sévères, mais la municipalité nous a protégés autant qu’elle le pouvait ».

Même dans les zones contrôlées par les Nyatura, et même lorsque ceux-ci bénéficient de la bienveillance des FARDC, il se trouve des autorités – municipales, religieuses, coutumières – qui peuvent en limiter les abus. « À l’approche du M23, les Nyatura se sont faits de plus en plus menaçants. Ils venaient nous voir sur les marchés et nous disaient : “on va vous couper vos nez” », témoigne une autre déplacée du Massissi. « Ils nous ont volé nos vaches. Ils ont torturé mon mari. Mais nous avons échappé à la mort grâce à l’intervention des chefs coutumiers, hutus. »

Cette pluralité institutionnelle rend hasardeuse l’assimilation du Kivu contemporain au Rwanda de 1994, où tout un État s’était mis au service d’un projet d’extermination. « Au Congo, il y a 450 communautés ethniques, tempère Onesphore Sematumba, analyste spécialiste des Grands lacs à l’International Crisis Group, il est donc difficile de parler des Tutsis comme d’une “minorité”. Contrairement à la situation rwandaise, où deux ethnies se sont fait face en vase clos. Cette fragmentation, facteur de dédramatisation des questions ethniques, est une réalité que l’on peut opposer au discours “minoritariste” de Kigali. »

Deux responsables du « camp tutsi » © Vincent Ortiz

Surtout, le chercheur souligne le rôle central de la progression du M23 dans l’accroissement des discriminations : « On a justifié cette guerre au nom de la protection des Tutsis. Mais plus le M23 progresse, plus la communauté tutsi – à qui il est reproché d’être un soutien du groupe – se trouve exposée. C’est tout l’effet pervers de ce conflit. En temps de paix, les Tutsis n’étaient pas persécutés. Ils priaient dans les mêmes églises et se déplaçaient dans les mêmes marchés que les autres. »

Une analyse qui s’accorde avec plusieurs rapports du Groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU, et résonne avec de nombreux témoignages récoltés à Acogenoki1. « Avant la guerre, il n’y avait pas de tribalisme », rapporte Marie. « Le M23 ne nous représente pas et ne sert pas la cause des Tutsis », poursuit-elle. Lucie, elle, fait état de « discriminations » antérieures aux assauts du groupe mais précise que « c’est lorsque la guerre a éclaté qu’elles se sont faites sentir au point que l’on a dû fuir ».

« Des Congolais comme les autres » ?

« Depuis un an que nous vivons à Goma, pas une seule personne n’a été lapidée ou séquestrée », rapporte Alice Maombi, la cheffe du camp « tutsi ». « La municipalité de Goma a compris qu’il serait dangereux de nous mêler aux autres rescapés, c’est pourquoi elle nous a fourni cet espace protégé ». Ils sont unanimes à louer les efforts des autorités pour les mettre à l’abri des vexations potentielles.

Alice Maombi © Vincent Ortiz

Du côté des combattants qui acceptent de nous rencontrer, les questions relatives aux discriminations sont balayées d’un revers de main. « Les Tutsis congolais sont des citoyens comme les autres. Ce n’est pas une question ethnique. », affirme Aaron, ancien membre de l’APCLS. Comme d’autres, pour illustrer son propos, il énumère spontanément les dirigeants tutsis de premier plan impliqués dans la lutte contre le M23 : « Le général Obed Rwibasira, le général Innocent Kabundi ou le colonel Innocent Gahizi sont tutsis et ils ont la pleine confiance des autorités et de la population », poursuit-il avant d’ajouter que « le M23 est un mouvement étranger ».

Aux yeux du Groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU, « la manipulation du discours de génocide par le M23 et les autorités rwandaises a considérablement augmenté le risque d’attaques contre des civils ».

Aaron explique être originaire d’un village du Rutshuru, dans l’est du Nord-Kivu, « martyrisé par l’armée rwandaise en 1996 »2. Il dit avoir rejoint l’APCLS pour « combattre le Rwanda », mais que ce groupe était « une bande de pilleurs qui ne valait pas mieux qu’une autre ». Il a dû s’acquitter de quelques centaines de dollars pour en partir. Il prête au chef d’État rwandais Paul Kagame un grand dessein de reconfiguration des Grands lacs sur des bases ethniques. Selon lui, ce projet serait à l’œuvre depuis les années 1980 – à l’époque où il dirigeait le Front patriotique rwandais (FPR) en exil, depuis l’Ouganda voisin3.

Après avoir siroté deux bières, Aaron finit par confesser son scepticisme quant au patriotisme d’une partie des Tutsis congolais, suspects de constituer une cinquième colonne rwandaise. Une ambivalence que l’on retrouve dans d’autres entretiens dans lesquels les officiers tutsis mis en avant pour souligner la volonté d’intégration des autorités sont ensuite désignés comme autant de menaces potentielles au sein de l’État congolais.

Cette crainte est renforcée par la loyauté douteuse d’anciens rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda – pas nécessairement tutsis – reconvertis dans la politique congolaise, à l’instar d’Antipas Mbusa. Ce membre fondateur du RCD en 1998 (groupe politico-militaire armé par Kigali et Kampala) avait déposé les armes pour accepter d’entrer au gouvernement de Joseph Kabila. Marginalisé en 2012, on devait le retrouver parmi les soutiens précoces du M234. Après avoir cherché le soutien de l’Ouganda pour renverser Kabila, il est revenu en grâce avec l’élection de Félix Tshisekedi qui l’a nommé ministre de l’Intégration régionale. De même, les défections récentes de responsables congolais vers des coalitions pro-M23 aiguisent les paranoïas, comme celle de Corneille Nangaa, ex-président de la Commission électorale nationale indépendante et leader de l’Alliance fleuve Congo [Plateforme politico-militaire créée en 2023 au Kenya NDLR].

Le camp Acogenoki © Vincent Ortiz

L’attitude de certains représentants officiels de la communauté tutsie est également mise en cause. « Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas plus clairs quant à leur rapport au M23 », nous confie un jeune militant du mouvement démocratique et souverainiste « Lucha ». Ce chercheur du Nord-Kivu, qui arbore un T-Shirt où l’on peut lire, en lettres rouges, Rwanda is killing, préfère parler sous couvert d’anonymat.

« Ces dernières années, la figure du “Tutsi patriote” a notamment été incarnée par Muheto Muhizi Umunyemera, qui dénonce avec force l’invasion du pays par le M23. Mais, d’un autre côté, Vincent Tengera, président de la jeunesse tutsie au Nord-Kivu, a publié une lettre ouverte pour se désolidariser de l’engagement de Muheto. Pourquoi l’a-t-il fait ? Cette posture maladroite et ambivalente favorise un amalgame qu’il faut éviter ». [Vincent Tengera est président des jeunes de l’association Isoko au Nord-Kivu, officiellement reconnue comme porte-parole des Tutsis mais critiquée pour son manque de représentativité NDLR].

« Génocide imminent » et guerre informationnelle

Quid des FDLR ? « Les FDLR sont à présent intégrées dans les FARDC au point qu’elles sont presque devenues une seule et même entité », affirmait Paul Kagame à Jeune Afrique. Selon lui, à l’Est, l’armée congolaise aurait absorbé l’entité génocidaire dans ses rangs. Et elle participerait elle-même à ce « nettoyage ethnique ». Depuis la rupture de la bonne entente entre les deux capitales, cette thèse est ressassée par la diplomatie rwandaise et relayée par une influente nébuleuse para-étatique, comme le montre un récent rapport de trois chercheurs de l’Université de Clemson. Ce travail documente des opérations d’influence coordonnée sur le réseau social X (anciennement twitter) menées par des centaines de comptes recourant notamment à ChatGPT5. L’une d’entre elle visait à générer de multiples messages intégrant les hashtags #EthnicCleansingInDRC (« Nettoyage ethnique en RDC ») et #DLFRFatshi (« Fatschi FDLR » [diminutif du président Félix-Antoine Tshisekedi NDLR].

© Capture d’écran du rapport « Old Despots, New Tricks »

Qu’en est-il réellement des liens entre les forces armées congolaises et les FDLR ? Il est certain que plusieurs unités ont été intégrées dans les FARDC, ainsi que le documentent des rapports onusiens. Mais leurs effectifs réduits – autour d’un millier en 2023 selon la la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (Monusco) – les rendent peu aptes à faire infuser une idéologie anti-tutsis dans l’armée congolaise. « Kinshasa fait feu de tout bois », analyse Onesphore Setumba. « Face à l’avancée spectaculaire du M23, de nombreuses forces ont été mobilisées : des mercenaires roumains, l’armée burundaise, la Monusco, ainsi que des groupes armés à connotation ethnique. L’intégration des FDLR doit être comprise comme une réponse à la déferlante du M23, bien davantage que comme un gage donné aux forces anti-tutsis ».

Le spectre d’un génocide est-il instrumentalisé par Kigali pour légitimer son ingérence et prévenir toute critique sur sa politique6 ? Aux yeux du Groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU (juin 2023), cette accusation ne fait qu’accroître l’hostilité à l’égard des Tutsis : « la manipulation du discours de génocide par le M23 et les autorités rwandaises a considérablement augmenté le risque d’attaques contre des civils ». L’accusation de « génocide imminent », ajoute-t-il, a « créé un terrain dangereusement fertile pour l’incitation à la peur, les discours haineux et les représailles violentes ». Cette instrumentalisation mémorielle génère les mêmes craintes chez Onesphore Setumba : « On a vu, dans la région, se dérouler un génocide. Le gouvernement rwandais sait bien, et mieux que quiconque, qu’il est dangereux de galvauder un terme si chargé ».

Notes :

1 Dans le rapport datant de juin 2023, on peut lire : « les membres de la population tutsie interrogés par le Groupe d’experts ont confirmé que les actes de violence avaient coïncidé avec la résurgence du M23 ». Un lien de causalité opposé à celui qui a conduit au génocide des Tutsis au Rwanda – où les persécutions préexistent à la guerre civile.

2 En 1996, l’opposant congolais Laurent-Désiré Kabila, formé et soutenu par l’armée rwandaise, envahit le Zaïre dirigé par Mobutu Sese Seko, renommé République démocratique du Congo suite à sa victoire. Les massacres commis par l’armée rwandaise, documentés par de nombreux rapports onusiens, ont laissé un souvenir traumatique dans la région.

3 Relecture conspirationniste de l’histoire des conflits des Grands lacs, maintes fois démentie. Le projet d’annexion du Kivu par le Rwanda, évident suite à l’invasion de la région par le FPR, ne la précède pas.

4 Voir Jason Stearns, The War that doesn’t say its name – The Unending Conflict in the Congo, Princeton University Press, 2022, p. 59.

5 Morgan Wack, Darren Linvill, Patrick Warren, « Old Despots, New Tricks – An AI-Empowered Pro-Kagame/RPF Coordinated Influence Network on X », Media Forensic Hub, Université de Clemson, juin 2024. Outre défendre la thèse d’un « génocide » au Kivu, les opérations ciblaient également la coopération militaire entre la RDC et le Burundi, qui appuie depuis peu les FARDC dans la région.

6 On trouvera dans le livre de Jason Stearns (op. cit.) une analyse des ressorts du complexe militaro-industriel rwandais. P. 83, un diplomate rwandais confesse : « Le Congo est ce qui donne une raison d’être à ces agences de sécurité ».