Comment hériter d’Antonio Gramsci ?

Dans son ouvrage L’hégémonie et la révolution. Gramsci penseur politique, qui vient de paraître aux Éditions Amsterdam, Yohann Douet invite à redécouvrir l’héritage gramscien loin des travestissements, de gauche comme de droite, dont il a fait l’objet dans l’espace public. Non pour en figer le contenu, mais pour en rappeler la teneur historique : c’est depuis les geôles de l’Italie fasciste, dans lesquelles il restera emprisonné onze ans jusqu’à sa mort en 1937, que Gramsci réfléchit aux conditions d’une authentique victoire “nationale-populaire”. On ne saurait donc s’approprier le répertoire théorique du gramscisme, sans se réclamer également du questionnement stratégique qui le sous-tend. Comment construire un bloc politique suffisamment puissant pour faire advenir une société communiste et démocratique ? Le concept d’hégémonie, la redéfinition du sens commun, ou encore l’insistance sur le rôle des intellectuels organiques sont autant de réponses apportées en situation par Gramsci, et qu’éclaire Yohann Douet dans l’extrait suivant.

Lorsqu’aujourd’hui le nom de Gramsci est cité dans l’espace public, c’est souvent pour mettre l’accent sur la nécessité de mener une « guerre culturelle » ou une « bataille des idées » afin de remporter la victoire politique, identifiée en général à la victoire électorale. En France, cette vulgate gramscienne est reprise par des personnages politiques ou intellectuels de différentes orientations. Par exemple, depuis les années 1970 (avec Alain de Benoist), il est fréquent que des représentants de l’extrême droite citent Gramsci1, généralement pour faire référence à la bataille des idées qu’ils mènent contre les idéaux de gauche et leur prétendu véhicule, le système médiatique et intellectuel. À présent, cette bataille, ils se vantent de l’avoir gagnée.

Or si la « bataille des idées 2 » fait bien partie de la lutte pour l’hégémonie, celle-ci ne saurait être réduite à sa dimension culturelle, encore moins à sa dimension intellectuelle, comme le laissent entendre les usages superficiels du terme. Dans les pages qui suivent, on tâchera de mettre en lumière toute la profondeur et la complexité de l’hégémonie telle qu’elle est pensée dans les Cahiers de prison.

Bien sûr, on peut appliquer à Gramsci ce qu’il a lui-même écrit à propos de Lénine : « contre les diverses tendances “économicistes”, il a réévalué le front de la lutte culturelle et a construit la doctrine de l’hégémonie comme complément de la théorie de l’État-force 3 ». Gramsci a mis en lumière l’importance pour les luttes sociales des idéologies ou conceptions du monde diffusées dans les différents groupes sociaux, depuis les moins élaborées, comme le folklore, jusqu’aux plus systématisées, comme la philosophie et les sciences, en passant par les religions et par le « sens commun » 4.

Le sens commun est un terrain de lutte crucial. Gramsci y voit une combinaison de représentations, de croyances, d’opinions, etc., issues de différents niveaux idéologico-culturels, et le définit comme une « conception désagrégée, incohérente, inconséquente, conforme à la position sociale et culturelle [subalterne] des multitudes dont il est la philosophie 5 ». Par ailleurs, le sens commun varie selon les secteurs des masses populaires concernés (prolétariat, paysannerie, etc.). Or, précisément parce qu’il est « spontanément la philosophie des multitudes », il faut le « rendre idéologiquement homogène 6 ». La tâche des intellectuels et militants politiques est donc de transformer le sens commun en profondeur 7. Mais cela ne signifie pas en faire table rase : il s’agit plutôt d’en partir, de le comprendre dans ses contradictions mêmes et de s’appuyer sur son « noyau sain8  » – lié à la vie pratique des classes subalternes (travail, luttes, etc.) – pour élaborer et diffuser des conceptions cohérentes et critiques, à même de renforcer son camp social et politique. Gramsci pense d’abord ici au marxisme, qu’il comprend en un sens vivant et ouvert 9.

Une telle conception ou vision du monde doit être capable d’éclairer les subalternes sur leur situation, de guider leur activité et leurs luttes ou, en d’autres termes, de leur donner une certaine conscience d’eux-mêmes en tant que force collective. Dans cette perspective la fonction des intellectuels s’avère fondamentale : « Conscience critique de soi signifie historiquement et politiquement création d’une élite d’intellectuels : une masse humaine ne se “différencie” ni ne devient indépendante “pour soi” sans s’organiser (au sens large), et il n’y a pas d’organisation sans intellectuels, c’est-à-dire sans des organisateurs et des dirigeants 10. »

Pour qu’un groupe social puisse se constituer en tant que force collective, tendre vers la sortie de la subalternité et lutter pour l’hégémonie, il est nécessaire que se forme un ensemble d’intellectuels « organiques 11 » à ce groupe, c’est-à-dire d’intellectuels qui lui sont organiquement liés, dans la mesure même où ils l’organisent.

Remarquons que l’intellectuel organique ne s’identifie pas purement et simplement avec l’intellectuel de parti, contrairement, par exemple, à ce qu’estime Bourdieu (pour qui l’intellectuel organique sacrifie son autonomie intellectuelle à une organisation en échange de profits symboliques voire matériels12). Pour Gramsci, l’intellectuel organique se définit d’abord par son lien à une classe (ou à un groupe social), non à une organisation particulière. Cela étant, le parti est pour lui l’un des principaux vecteurs d’organisation de la classe, et les intellectuels organiques peuvent donc bien sûr être des membres, des cadres ou des dirigeants d’un parti, ce qui était son cas.

Précisons par ailleurs que la notion gramscienne d’intellectuel organique présuppose une redéfinition radicale de la notion d’intellectuel en général. L’intellectuel ne se définit plus par le contenu intrinsèque de son activité (d’élaboration culturelle) mais par sa place et son rôle dans les rapports sociaux, par les « fonctions d’organisation et de connexion » qu’il contribue à assurer 13. La catégorie des intellectuels acquiert ainsi une extension bien plus vaste que dans les usages courants du terme. Aux yeux de Gramsci, font partie des intellectuels « des figures apparemment éloignées telles que le philosophe professionnel, le prêtre, l’entraîneur sportif, le journaliste, le policier, l’ingénieur, l’économiste, l’instituteur, le médecin, etc. 14 ». Parmi les intellectuels compris en ce sens large, certains sont organiques, dans la mesure où ils sont directement liés à une classe (dominante ou dominée), et d’autres sont « traditionnels ». Ces derniers apparaissent comme autonomes par rapport aux différentes classes, et leurs « fonctions d’organisation et de connexion » sont censées être accomplies au service de la société en général. Cela étant, les activités des intellectuels traditionnels, qui sont fréquemment liés à l’État (ainsi qu’à des institutions de la société civile, comme l’Église), contribuent elles aussi, si on les prend dans leur ensemble et hors périodes de crise, à reproduire l’ordre social en vigueur, et donc la domination de classe.

L’intellectuel ne se définit plus par le contenu intrinsèque de son activité (d’élaboration culturelle) mais par sa place et son rôle dans les rapports sociaux, par les « fonctions d’organisation et de connexion » qu’il contribue à assurer .

On comprend maintenant pourquoi, si Gramsci accorde un rôle décisif à la lutte culturelle, il ne saurait la comprendre comme simple bataille des idées. D’abord, « les idées et les opinions ne “naissent” pas spontanément dans le cerveau de chaque individu : elles ont eu un centre de formation, d’irradiation, de diffusion, de persuasion 15 ». Les idées elles-mêmes sont élaborées, diffusées et en quelque sorte ancrées matériellement dans un tissu d’organisations ou d’institutions (dans et par lesquelles elles existent socialement), que celles-ci aient un but directement culturel (associations éducatives, presse, radio, école, université, etc.), socio-économique (les syndicats, mais aussi les entreprises elles-mêmes) ou politique (les partis, en un sens plus ou moins formel). Ensuite, le terrain de la lutte, le « sens commun » avant tout, ne concerne pas seulement ce que l’on a coutume de désigner par le terme d’« idées », mais aussi des éléments plus profonds et plus « capillaires » (ou « moléculaires », pour employer un terme gramscien). Il ne s’agit pas uniquement de diffuser des analyses et des théories, mais aussi de modifier les représentations sociales et de déplacer les « masses de sentiments16  » et les « courants culturels (motifs et intérêts moraux, sensibilités, idéologies, etc.)17  » qui traversent les subalternes. De même, les caractéristiques linguistiques d’une société donnée peuvent avoir des effets sur l’émancipation des subalternes – et cela de plusieurs manières : en raison des représentations socio-historiquement situées et même de la « conception du monde » qu’une langue charrie 18  ; ou en raison de l’existence ou de l’absence d’une langue nationale commune et maîtrisée dans toute la société, par les classes éduquées comme par les masses populaires (l’Italie se caractérisant par exemple par une faible unité linguistique, entre classes comme entre territoires) 19. Mentionnons encore un autre élément important du terrain culturel sur lequel Gramsci s’arrête : le lien entre l’hégémonie bourgeoise et la vie quotidienne (pratiques de consommation, rapports entre les sexes, etc.), en particulier dans le cas de l’américanisme, qui implique « une nouvelle façon de vivre, de penser et de sentir la vie 20 » (fondée à la fois sur une plus grande rationalisation technico-économique et sur la prégnance d’un certain puritanisme). La lutte culturelle doit ainsi impliquer l’invention et la promotion de nouvelles pratiques et de nouveaux modes de vie.

Par ailleurs, la lutte hégémonique culturelle est toujours également politique. Il est clair que les subalternes ne peuvent mener efficacement leurs luttes pour triompher de l’hégémonie établie que s’ils parviennent à s’organiser, donc à s’unifier socio-politiquement et pas seulement en termes culturels. Réciproquement, c’est dans et par les luttes socio-politiques qu’apparaissent les germes d’une éventuelle hégémonie à venir (organisations autonomes, conceptions du monde propres aux subalternes, projets politiques émancipateurs) qu’il s’agira de développer jusqu’à « la réalisation d’un nouvel appareil hégémonique21  ». Dans cette note, Gramsci crédite Lénine d’une telle réalisation, vraisemblablement autant pour avoir permis le triomphe de la révolution que pour avoir mis en place les institutions postrévolutionnaires.

Tout comme la lutte hégémonique des subalternes, l’hégémonie établie (celle de la classe dominante en temps normal) implique un réseau d’organisations et d’institutions socio-politiques matérielles. C’est précisément ce réseau qui constitue « l’appareil hégémonique d’un groupe social sur le reste de la population (ou société civile), base de l’État compris au sens étroit comme appareil de gouvernement et de coercition 22 ». L’hégémonie établie s’avère ainsi étroitement liée à l’État dans son sens intégral 23. Du reste, même certains éléments de l’appareil d’État au sens étroit, comme le parlement et le système judiciaire, jouent le rôle d’« organes de l’hégémonie politique24  ». En définitive, il apparaît impossible de dissocier la dimension culturelle et la dimension socio-politique de l’hégémonie.

L’hégémonie a nécessairement aussi une dimension économique25  : « Si l’hégémonie est d’ordre éthico-politique, elle ne peut pas ne pas être également économique, elle ne peut pas ne pas avoir pour fondement la fonction décisive que le groupe dirigeant exerce dans le noyau décisif de l’activité économique26 . »

Il apparaît impossible de dissocier la dimension culturelle et la dimension socio-politique de l’hégémonie.

La classe qui peut exercer une hégémonie durable est aussi la classe économiquement dominante ; le consentement relatif qu’elle parvient à susciter et à organiser est le consentement à un ordre socio-économique qui se caractérise par sa domination. Lorsque la situation est favorable, d’un point de vue économique avant tout, un « accord “spontané” [est] donné par les grandes masses de la population à l’orientation imprimée à la vie sociale par le groupe fondamental dominant, accord qui naît “historiquement” du prestige qu’a le groupe dominant (et de la confiance qu’il inspire) du fait de sa fonction dans le monde de la production 27 ». Et dans tous les cas, c’est la position économique de la classe dominante qui lui ouvre la possibilité de tenir « compte des intérêts et des tendances des groupes sur lesquels s’exercera l’hégémonie » et de parvenir « à un certain équilibre de compromis » en effectuant des « sacrifices d’ordre économico-corporatif28 », aussi limités soient-ils. En somme, l’hégémonie fait jouer d’une certaine manière les intérêts matériels de celles et ceux dont le consentement est obtenu. Elle ne saurait être simplement un endoctrinement, une manipulation politico-idéologique ou encore une violence symbolique au sens de Bourdieu, ni, inversement, une persuasion ou une pédagogie pure produisant une adhésion désintéressée. Dans le cas de l’américanisme, Gramsci estime que les éléments économiques ont un rôle encore plus important : « l’hégémonie naît de l’usine et n’a besoin, pour s’exercer, que du concours d’un nombre limité d’intermédiaires professionnels de la politique et de l’idéologie29  ». Cela s’explique à la fois par les salaires relativement élevés caractérisant le système fordiste, par l’idéologie productiviste et hygiéniste que celui-ci sécrète et par certains phénomènes de consommation de masse qui commencent à apparaître (rendus possibles par la production en série) 30.

La lutte hégémonique d’un groupe subalterne doit également impliquer un projet de transformation socio-économique qui satisfasse aussi certains des intérêts des groupes alliés potentiels. C’est, selon Gramsci, ce que sont parvenus à faire les jacobins à l’égard des paysans lors de la Révolution française. De même, les bolcheviks, immédiatement après l’insurrection d’octobre 1917, se sont efforcés d’établir l’hégémonie prolétarienne sur la paysannerie grâce à la redistribution des terres ; puis, après la guerre civile, leur activité hégémonique a pris la forme de la NEP (lancée en 1921), qui devait notamment redonner vie à l’économie agraire et sceller ainsi l’alliance ou l’union (smychka) du prolétariat et de la paysannerie 31. À l’inverse, un projet de ce type, impliquant en particulier une réforme agraire, a manqué aux démocrates radicaux de Mazzini lors du Risorgimento pour gagner l’hégémonie sur la paysannerie. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils n’ont pas été en mesure de contester la direction du processus d’unification nationale aux libéraux modérés de Cavour 32, échec qui a du reste contribué à reproduire la scission entre intellectuels et masses ainsi que l’absence d’unité nationale-populaire caractéristiques de la situation italienne.

Ainsi, la lutte pour l’hégémonie menée par les organisations des subalternes (en premier lieu, le parti communiste révolutionnaire décrit comme Prince moderne) doit non seulement avoir une dimension culturelle (l’élaboration et la diffusion d’une nouvelle conception du monde cohérente et adéquate, c’est-à-dire l’activité en vue d’une « réforme intellectuelle et morale ») et une dimension politique (l’effort d’unification des subalternes, visant la « formation d’une volonté collective nationale-populaire, dont le Prince moderne est en même temps l’organisateur et l’expression active et opérante33  »), mais aussi une dimension économique : « une réforme intellectuelle et morale ne peut pas ne pas être liée à un programme de réforme économique, bien plus, le programme de réforme économique est précisément la manière concrète dont se présente toute réforme intellectuelle et morale » (la réforme économique évoquée ici renvoyant à une transformation de grande ampleur, non à un projet réformiste). L’une des raisons en est qu’il ne peut pas « y avoir une réforme culturelle, c’est-à-dire une élévation civile des couches opprimées de la société, sans une réforme économique préalable et sans un changement préalable dans la position sociale et dans le monde économique 34 ». Il est donc nécessaire de transformer en profondeur la structure économique de la société pour réaliser une hégémonie nouvelle, du moins s’il doit s’agir d’une hégémonie aussi intense et étendue que l’hégémonie jacobine.

[1] Voir Jean-Claude Zancarini, « L’improbable “gramscisme de droite” », AOC, avril 2023.

[2] « La bataille des idées » était le nom d’une rubrique consacrée à des comptes rendus d’ouvrages dans l’Ordine nuovo, périodique co-fondé par Gramsci et ses camarades Angelo Tasca, Umberto Terracini et Palmiro Togliatti en mai 1919.

[3] Cahiers de prison (abrégé C) 10, I, § 12, Paris, Gallimard, p. 41 (trad. modifiée).

[4] C24, § 4, p. 295, texte A en Q1, § 65, p. 76.

[5] C11, § 13, p. 195 (trad. modifiée).

[6] Ibid., p. 197.

[7] Voir infra, chap. 5, p. 156-158.

[8] C11, § 12, p. 180.

[9] Voir Y. Douet (dir.), « Une nouvelle conception du monde ». Gramsci et le marxisme, Paris, Éditions sociales, 2021, en part. p. 11-38.

[10] C11, § 12, p. 186, texte A en C8, § 169, p. 353.

[11] Voir C12, § 1, p. 309-310, texte A en Q4, § 49, p. 474-475.

[12] Voir Pierre Bourdieu, Propos sur le champ politique, Lyon, PUL, 2000, p. 107.

[13] C12, § 1, p. 314, texte A en Q4, § 49, p. 476.

[14] Fabio Frosini, « De la mobilisation au contrôle : les formes de l’hégémonie dans les “Cahiers de prison” de Gramsci », Mélanges de l’École française de Rome, no 128, 2016.

[15] C13, § 30, p. 421.

[16] C21, § 6, p. 158.

[17] C21, § 14, p. 170.

[18] C11, § 12, p. 175.

[19] Ibid., p. 177.

[20] C22, § 11, p. 199, texte A en Q4, § 52, p. 489.

[21] C10, II, § 12, p. 55.

[22] C6, § 136, p. 116.

[23] Voir infra, chap. 4, p. 117.

[24] C6, § 81, p. 72.

[25] Sur les différentes « dimensions » de l’hégémonie, et notamment sa dimension économique, voir Alberto Burgio, Per Gramsci. Crisi e potenza del moderno, Rome, DeriveApprodi, 2007, chap. 5 (traduit en français sous le titre « Gramsci : Ubiquité et puissance de l’hégémonie » sur le site Europe solidaire sans frontières, 2007).

[26] C13, § 18, p. 388, texte A en Q4, § 38, p. 461.

[27] C12, § 1, p. 314, texte A en Q4, § 49, p. 476. Les guillemets indiquent cependant que l’accord n’est jamais complètement « spontané », mais qu’il est aussi toujours également organisé. Pour une lecture de l’hégémonie gramscienne mettant l’accent sur sa dimension matérielle et économique, voir Vivek Chibber, The Class Matrix: Social Theory after the Cultural Turn, Cambridge, Harvard University Press, 2022, p. 91-99.

[28]  C13, § 18, p. 388, texte A en Q4, § 38, p. 461.

[29] C22, § 2, p. 183, texte A en Q1, § 61, p. 72 (trad. modifiée).

[30] Voir C22, § 3, p. 185-186, texte A en Q1, § 62, p. 73-74 et C22, § 1, p. 200-201, texte A en Q4, § 52, p. 489-490. Sur l’hégémonie « économique » caractérisant l’américanisme, voir aussi infra, chap. 8, p. 267-269..

[31] Le tournant impulsé par Staline (industrialisation accélérée avec le premier plan quinquennal en 1928, fin de la NEP en 1929, collectivisation forcée des campagnes, liquidation des koulaks) a mis en ce sens fin à la politique hégémonique en direction de la paysannerie, et Gramsci ne pouvait qu’y être radicalement opposé.

[32] C19, § 24, p. 61, texte A en Q1, § 44, p. 42-43.

[33] C13, § 1, p. 358-359, texte A en C8, §21, p. 270.

[34] Ibid.